Trois ressources (sinon rien) et un projet participatif à suivre pour s’informer, s’encourager, s’édifier 

De bonnes ressources et un projet participatif à partager, pour l’édification et l’encouragement de tous.

Chers lecteurs et fidèles abonnés, voici une sélection de ressources, avec un projet participatif, me paraissant édifiantes et utiles. Bonnes découvertes !

1)Brief Me, la newsletter pour nous réconcilier avec l’info. 

Brief.me est un mini-journal indépendant, sobre et sans publicité auquel je suis abonné et dont j’ai déjà parlé sur ce blogue, qui résume et explique l’actualité, chaque soir à 18h30, par e-mail ou sur une application mobile. Brief Me existe aussi en version audio, ce qui permet de l’écouter tout en faisant autre chose. Brief.me permet en quelques minutes de récapituler l’actualité de la journée, de mieux comprendre les événements importants. C’est aussi un média qui met en avant des informations positives et ouvertes sur le monde. 

A noter que Brief me n’est pas un service de « curation », ou un agrégateur de contenu, ou même une simple revue de presse, qui se contenterait de reprendre des articles déjà publiés sur d’autres sites.  L’équipe de journalistes expérimentés produit un contenu propre et réalise un véritable travail journalistique, en prenant le temps de sélectionner les informations qui leur semblent pertinentes, puis de les vérifier avant de les formuler de la manière la plus claire, précise et synthétique possible. Il arrive assez souvent qu’ils abandonnent un article en cours de route, faute de fiabilité. 

Depuis 2018, l’équipe de Brief.me édite aussi Brief.eco, un média pour comprendre l’économie en rebondissant sur l’actualité.  En novembre 2021, l’équipe de Brief.me lance Brief.science, un nouveau média qui explique l’actualité scientifique.

Egalement, depuis le 07 novembre, toutes les deux semaines, le dimanche, Brief Me édite sa newsletter « Des idées pour la France », dans laquelle la rédaction de Brief.me explique et met en perspective une proposition présente dans la campagne pour l’élection présidentielle (Ex : pour ou contre : la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, la retraite à 60 ans…..).

Il est enfin possible de tester Brief Me gratuitement et sans aucun engagement pendant 30 jours en s’inscrivant simplement avec son mail sur cette page.

2)LaïCités.info : c’est terminé mais ses archives restent ouvertes

Le saviez-vous ? Lancée en 2016, la Lettre pédagogique LaïCités était un outil d’information, de compréhension et de décryptage de la laïcité et des faits religieux. Elle proposait un traitement factuel et laïque de ces sujets afin de les aborder de façon dépassionnée.  Chaque mois, LaïCités proposait des actualités décryptées, des éclairages d’experts, des ressources à utiliser en classe. Les contenus étaient envoyés par mail, une version imprimable y était attachée. LaïCités a malheureusement cessé de paraître en mars 2020, faute d’un nombre suffisant d’abonnés pour la maintenir la parution, mais il est désormais possible de consulter librement tous les anciens numéros disponibles en pdf. Merci à l’équipe ! 

A lire, notamment, ce numéro sur les protestants.

3)La chaîne youtube de Libérer!, un excellent ministère de formation à l’accompagnement spirituel qui réconcilie cure d’âme, relation d’aide, guérison, délivrance, et libération, dont j’ai déjà parlé ici : En s’abonnant à la chaîne, il est possible de visionner un nouveau contenu tous les 10 jours, avec trois formats d’une durée approximative :  EN BREF : 2 minutes / EN QUELQUES MOTS : 10 minutes / EN LARGE ET EN TRAVERS : 45 minutes. Déjà parues, les vidéos : « qu’est-ce que Libérer! », « que faire des morts », « l’abus », « la colère », « le psy et le spi »… 

Egalement, à suivre : le projet participatif « Coopérer sur la durée dans l’Eglise locale », coordonné par Marie-Christine Cayrol.

Issu d’une recherche action interdénominationnelle autour de la question de la coopération dans l’Église, ce projet a donné lieu à l’écriture d’un livre-outil de 320 pages en couleur illustré, auquel ont contribué plus de 50 personnes de différents milieux chrétiens.

Ce manuel servira d’outil à tous les responsables d’église qui ont envie de susciter et d’accompagner la coopération dans l’église et vivre une transition vers la gouvernance partagée.

Visionnez cette vidéo qui présente les thématiques de travail et de réflexion : 

Suivre les avancées du projet et/ou y participer sur cette page.

Comment peut-on espérer une « alliance » entre les Églises et l’État ?

Le piège d’une alliance-compromission, où « le fromage » est la référence, dans un programme politique, aux « valeurs chrétiennes » ou à l’« héritage chrétien ». (Source image : public domain pictures)

« Je suis venu au nom de mon Père et vous refusez de me recevoir. Par contre si quelqu’un d’autre vient en son propre nom, vous le recevrez ! », dit Jésus en Jean 5v43.

Le titre de cet article n’a pas pour but d’exposer en deux temps, trois mouvements, comment atteindre « une alliance » entre les Eglises et l’Etat. Ce titre exprime plutôt ma sidération, ma consternation et mon incompréhension de ce qu’un article (brillant dans la forme, mais me paraissant contestable et inquiétant dans le fond) de mon ami et frère en Christ Etienne, intitulé « ce que l’Evangile doit aux alliances entre les Eglises et l’Etat », ait pu passer l’étape du comité de rédaction de Par la Foi, blogue se revendiquant « réformé » (avec le « sola scriptura », « l’Ecriture seule », censé aller avec) et revendiquant rigueur théologique et fidélité à l’orthodoxie.

En effet, autant il est considéré blasphématoire de qualifier l’Egypte comme « le pays découlant de lait et de miel », comme le peuple l’a fait en Nombres 16v13, autant il peut paraître inouï de voir le terme « alliance »(1), qui concerne Dieu et son peuple, associé à l’Etat et à l’Eglise, dans un article se réjouissant de nous convaincre que « la Réforme n’aurait jamais pu arriver sans des assistances politiques, et même des intrigues politiques », et qu' »il n’y aurait pas eu le pur Évangile sans des princes agissant selon la vision constantinienne(2) d’alliance entre l’Église et l’État ». En clair, l’Alliance de l’Eternel ne serait pas suffisante : il serait vital pour Son peuple d’en chercher « une autre », comme les Galates ont cru bon de rechercher « un autre Evangile ». De même, dans cette optique, le Messie ne serait pas venu : il conviendrait alors d’en attendre « un autre » et d’espérer en sa protection.

Au final, Etienne va jusqu’à estimer possible de « créer une (telle) alliance avec bien moins que la majorité de la population : 20% suffisent. Le point de blocage [c’est le moins que l’on puisse dire !] est un dirigeant prêt à manier le pouvoir en faveur de l’Évangile. Ceci n’est pas le fruit d’un complot, et il n’y a pas à intriguer grandement(sic. Mais « un peu » quand même ?) : notre soin est l’Évangile, après tout(sic). Il s’agit d’abord et avant tout d’être prudent, et de saisir les occasions qui existent(sic) ». Sauf que l’Evangile n’a rien à voir avec tout cela.

A ce stade, cette marotte de la promotion du Constantinisme(2) et cette ardente espérance en un hypothétique « defenseur de la chrétienté » n’est plus de l’obsession, mais de l’acharnement, qui ne peut que mal finir, comme on l’a vu par le passé. En clair, les « 20 % » deviendraient un nouveau segment électoral à séduire et à conquérir pour être élu.

Il s’agit en effet « d’être prudent », si l’on en juge des récents soutiens/attentes de chrétiens vis à vis de certaines personnalités politiques présentées comme des « défenseurs de la chrétienté » et attendus comme des « messies » [les espoirs risquent d’être déçus !] en France, aux Etats-Unis, au Brésil ou en Hongrie…On se souviendra aussi du niveau de tensions et de bêtises autour des propos de « chrétiens en campagne », en France, durant les Présidentielles 2012 et 2017.

Curieuse espérance et curieuse attente d’un nouveau « Constantin »(2), censé être le garant d’une « alliance bien plus excellente » avec le peuple de Dieu, et ce, alors que s’approche l’Avent, période où nous nous préparons à célébrer Celui qui est déjà venu et qui a accepté de nous rejoindre, même au plus bas de notre réalité, en naissant dans « une mangeoire » pour animaux.

Mais s’approche aussi la prochaine présidentielle française, prévue le 10 avril prochain. S’agit-il de trouver des raisons historiques, à défaut de raisons bibliques et théologiques, de pousser le peuple de Dieu dans les bras d’un nouveau « messie » politique, qu’il s’agisse du « messie » X, Y, ou Z ? Or, nous, chrétiens, croyons que le Messie est déjà venu et qu’il reviendra à la fin des temps. Et ce Messie s’appelle Jésus-Christ.

Certes, l’histoire « nous montre que » certains événements se sont déroulés d’une certaine façon, dans un certain contexte. Le problème de l’argumentaire d’Etienne, en apparence impressionnant via la pléiade d’exemples tirés de l’histoire, est qu’il ne s’appuie à aucun moment sur les Ecritures Bibliques…ce qui est surprenant pour un auteur qui se revendique d’un mouvement dont l’un des principes est « sola scriptura », « l’Ecriture seule ».

Sans doute parce que les Ecritures lui donnent tort.

Et que nous dit l’Ecriture, au sujet de ces « alliances » ? Que dit Dieu, au sujet de cette « prudence », de ces petits calculs et de cet opportunisme politique ? Le prophète Esaïe, dans le chapitre 30 de son livre, est sans équivoque à ce sujet, en rapportant les Paroles du Seigneur :

1Malheur ! Ce sont des fils rebelles– oracle du SEIGNEUR.
Ils réalisent des plans qui ne sont pas les miens, ils concluent des traités contraires à mon esprit, accum
ulant ainsi péché sur péché.

2Ils descendent en Egypte sans me consulter, ils vont se mettre en sûreté dans la forteresse du Pharaon, se réfugier à l’ombre de l’Egypte.

3La forteresse du Pharaon tournera à votre honte, et le refuge à l’ombre de l’Egypte à votre confusion. 4Déjà vos chefs sont à Tanis, les ambassadeurs ont atteint Hanès. 5Ils seront tous déçus par un peuple qui leur sera inutile, qui ne leur sera d’aucun secours, d’aucune utilité, sinon pour leur honte et même leur infamie.

Lorsqu’il est attaqué par l’Assyrie, le roi Ezéchias fait appel à la deuxième grande puissance de l’époque, l’Egypte. Le prophète parlant de la part de Dieu dénonce ainsi les petits calculs, ainsi que les plans et les stratégies qu’élaborent les hommes pour survivre, ne faisant pas confiance au Seigneur, le seul qui puisse les sauver, les délivrer et les protéger. Au lieu de faire confiance au Seigneur et de croire qu’il maîtrise les événements, le peuple préfère chercher sa protection dans « un autre » ou « une autre » puissance. Si Esaïe parlait aujourd’hui, il dénoncerait certainement ce qui n’est qu’une illusion de sécurité et une idolâtrie.

La seule alliance en laquelle espère le peuple de Dieu est cette « Alliance bien plus excellente », dont Jésus-Christ est le médiateur et le garant, et qu’il a scellée de son sang cf Hébreux 8 et 9.

Puisque l’article d’Etienne se réfère à l’histoire, il aurait été pertinent de faire l’inventaire des legs de compromissions passées a)de la réforme luthérienne, avec notamment le massacre des paysans et des « schwärmer », ainsi que la négociation permanente et la soumission des églises aux princes des länders allemands ;  b)des protestants allemands à l’époque des IIe et IIIe Reich – une époque où les chrétiens se croyaient tenus à un programme national chrétien – et face à Hitler, qui se présentait comme « chrétien », avec « le devoir d’être un combattant pour la vérité et la justice »une période rêvée pour les protestants qui ont su bénéficier comme jamais auparavant d’un « ordre social chrétien », et des libertés désirées pour annoncer l’Evangile. Avec les conséquences que l’on connaît. Autant de compromissions complexes à assumer pour les générations futures, et particulièrement ravageuses si elles sont assumées et promues en tant que telles par la génération actuelle. Or, regarder en face (plutôt que fuir ou nier) ces compromissions, pour s’en repentir et y renoncer, sera source de libération et de guérison.

La déclaration de Barmen, principalement écrite par Karl Barth (avec la participation d’autres protestants allemands) en 1934, laquelle affirmait la position de l’Église confessante face à Hitler : « Jésus-Christ, selon le témoignage de l’Ecriture sainte est l’unique Parole de Dieu. C’est elle seule que nous devons écouter ; c’est à elle seule que nous devons confiance et obéissance, dans la vie et dans la mort. Nous rejetons la fausse doctrine selon laquelle, en plus et à côté de cette Parole de Dieu, l’Eglise pourrait et devrait reconnaître d’autres événements et d’autres pouvoirs, d’autres personnalités et d’autres vérités comme Révélation de Dieu et source de sa prédication » et (…)« Nous rejetons la fausse doctrine selon laquelle l’Eglise pourrait, en dehors de ce ministère, se donner ou se laisser donner un Chef muni de pouvoirs dictatoriaux ».

En guise de prise de position « politique », déclarons alors espérer plus dans le retour du Christ que dans les prochaines élections ou dans un résultat électoral. En attendant, soyons ses témoins fidèles et véritables, avec le secours du Saint-Esprit et la grâce de Dieu, en étant conscients que le but de l’Eglise n’est pas de se fourvoyer dans une pseudo-alliance illusoire pleine de fausses promesses, qui ne serait qu’une compromission, ni d’être réduite à être la cliente d’un pouvoir, ou de croire « qu’elle permettrait à Dieu d’être Dieu », ou « d’empêcher César d’être César » (3).

On prendra alors au sérieux cet avertissement de Deutéronome 13v2-5 , lequel, toujours valable, fait appel à la responsabilité du peuple et testant la fidélité de celui-ci envers l’Eternel : en effet, nous dit personnellement Celui-ci, « imagine qu’un prophète ou un visionnaire t’annonce un signe ou un prodige ; si le signe ou le prodige se réalise comme annoncé mais que l’homme t’invite alors à adorer d’autres dieux que vous ne connaissez pas, n’écoute pas ce prophète. En effet, c’est le Seigneur votre Dieu qui vous teste pour savoir si vous l’aimez de tout votre cœur et de tout votre être. Ne rendez de culte qu’au Seigneur votre Dieu, reconnaissez son autorité, prenez au sérieux ce qu’il commande, écoutez sa voix, servez-le et demeurez attachés à lui seul ».

Autant il convient de ne pas se laisser impressionner par le fait que les signes et prodiges des faux prophètes se réalisent, autant il convient de ne pas se laisser impressionner par un excès d’argumentation, vu que l’essentiel reste la finalité du discours tenu : vers qui et vers quoi cela nous mène-t-il ? Vers « quel Dieu » et vers quelle alliance nous oriente celui qui parle ?

La période de Noël qui s’annonce est généralement une période favorable pour « les enfants de lumière » que nous sommes, pour manifester « le fruit de la lumière, lequel consiste en toutes sortes de Bonté, justice et vérité » (Eph.5v8-9) et pour annoncer Celui qui est « la lumière du monde » (Jean 8v12), comme à rappeler et attester que « Dieu est lumière, et de ténèbres, il n’y a pas trace en lui » (1 Jean 1v5).

Notes : 

(1) On appelle « alliance » la relation légale établie entre deux parties, avec engagements et souvent serment, avec des responsabilités réciproques. Dans la Bible, on distingue plusieurs alliances : adamique, noachique, abrahamique, mosaïque (avec le peuple d’Israël), davidique et la nouvelle alliance, qui repose sur le sacrifice parfait de Christ, qui en est le médiateur et celui qui l’a scellée de son sang (Luc 22, Hebr 8 et 9). En réalité, il n’y a qu’une seule alliance, comme le postule le réformateur Jean Calvin, d’après Paul dans son épître aux Romains, mais aucune entre le peuple de Dieu et l’Etat – ou entre un politicien candidat à une élection/un « messie politique » ne se lit dans les Ecritures bibliques. Et qui dit « alliance » avec un pouvoir dit engagement et redevabilité, et inévitablement compromission.

(2)L’empereur Constantin arrivé au pouvoir à Rome après avoir vaincu son rival Maxence a signé l’édit de Milan (en 313) autorisant tous les citoyens de l’empire Romain à adopter la religion de leur choix, ce qui a donc fait cesser les persécutions contre les chrétiens (déjà nombreux à l’époque). Les biens qui leur avaient été confisqués leur ont été restitués. Les chrétiens de l’Eglise orthodoxe le vénèrent comme un Saint, et mon ami Etienne se fend régulièrement d’articles laudateurs à son sujet sur le blogue Par la foi. Les sources, Lactance et Eusèbe, deux historiens chrétiens des premiers siècles, attestent que Constantin s’était converti suite à une vision. Il est difficile, voire impossible, de savoir si cette conversion est un acte d’opportunisme politique ou l’aboutissement d’un parcours spirituel authentique, voire un peu des deux. Un tel débat sur la question semble alors peu profitable, vu que Dieu seul connaît ceux qui lui appartiennent, et que le lecteur des Evangiles connaît la parabole du bon grain et de l’ivraie en Matthieu 13,24-30). Il est en revanche plus prometteur et utile de tenter d’évaluer les conséquences de cette conversion pour le Christianisme. Constantin a assumé un double-pouvoir, politique et religieux (Il a convoqué lui-même le concile de Nicée qui a réaffirmé face à l’hérésie arienne la nature divine du Christ. En comparaison, voir ce que la Bible nous apprend de ce qui arrive aux souverains qui ont tenté de jouer les prêtres « dans le même temps » (ex d’Ozias ). Le Christianisme en devenant progressivement « religion officielle » après Constantin, sous l’empereur Théodose, est-il resté vraiment fidèle à son Maître ? Peut-il exister une société chrétienne avant que vienne le Royaume de Dieu ? Le débat n’est pas prêt d’être clos…

D’après Constantin était-il vraiment chrétien ? Sa conversion était-elle sincère ?

(3) De là la question posée : Quelle serait alors la relation idéale entre l’Eglise et l’Etat ? Les Ecritures bibliques nous exhortent à prier pour les autorités cf 1 Timothée 2v2. D’autres passages, tels Rom.13, 1 Pie 2, Tite 3 ou le psaume 28, insistent sur l’exigence de se soumettre aux autorités humaines, dans la mesure où elles remplissent leur office, qui est celui d’encourager le bien, et de réprimer le mal. Celui qui exerce le pouvoir, qu’il soit empereur au 1er siècle ou président de la République de nos jours, d’après ces textes, a reçu du Seigneur une délégation d’autorité pour faire respecter le droit indispensable pour que nous vivions ensemble. Ce qui est tout à fait compatible avec le principe de laïcité qui ne reconnaît à aucune religion le droit d’exercer le pouvoir politique, et laisse à chacun le soin de croire ou de ne pas croire). Donc il ne s’agit pas d’une obéissance servile et inconditionnelle, mais, en fait, d’une soumission libre et consciente à l’ordre voulu par le Seigneur. Voilà pourquoi Paul, quand il parle de ce que nous devons à l’Etat (le paiement de l’impôt par exemple), ajoute en Romains 13,8 : « ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ».  Ce qui exclue donc toute « alliance-compromission », impliquant un lien et une redevabilité avec un pouvoir. 

D’après cette réponse à la question posée sur 1001 questions : Quelle est la relation idéale entre l’Eglise et l’Etat ? Laïcité ? (Rom 13- 1 Pie 2- Tit 3- Psa 28). Qu’est-ce que cela signifie pour l’Etat de porter l’épée si nous nous opposons à guerre/militaire ?

Voir aussi « Nationalisme, populisme, politiques et identité des évangéliques » : Contribution de l’alliance évangélique européenne (EEA), extrait du projet Issachar (https://www.lecnef.org/articles/39532-nationalisme-populisme-politiques-et-identite-des-evangeliques ) Ou quand « à une époque de recrudescence du nationalisme en Europe, il est vital que nous examinions attentivement et dans la fidélité à Christ les déclarations et l’idéologie des mouvements et partis politiques. Ne nous laissons pas égarer ni manipuler par des références aux « valeurs chrétiennes » ou à l’« héritage chrétien ». Si ces valeurs et programmes « chrétiens » ne sont pas en accord avec le caractère de notre Seigneur et sa Parole, il faut les combattre ».

La véritable Eglise

L’Eglise est l’assemblée de ceux et celles qui sont appelés par Christ à se réunir en Son Nom ( Source : Pixabay)

La véritable Eglise de Jésus-Christ est celle où le Dieu véritable est pleinement à Sa place : 

Elle n’adore que Dieu (Père, Fils, Saint-Esprit), refusant d’adorer ou de sacraliser ou de prêter allégeance à des pouvoirs ou des personnes autoproclamées « providentielles », qui prétendent prendre sa place dans nos vies, qu’il s’agisse de pouvoirs idéologiques, politiques, économiques, religieux ou spirituels…

Elle est celle pour laquelle Christ s’est livré Lui-même et où Il est le centre, reconnu comme seul Seigneur, et dans laquelle règne Son amour « qui surpasse toute connaissance » (Eph.3v19). 
« Politiquement », elle espère plus dans le retour de Jésus-Christ que dans les prochaines élections ; en attendant, elle fait ce qu’elle peut pour rendre visible le seul Sauveur et Seul Messie, qui est déjà venu et qui reviendra. Elle ne reconnaît aucun « petit messie ».

Elle est celle qui refuse de se laisser entraîner par le diable [l’accusateur, le menteur et le diviseur] dans son cortège médiatique (cf Eph.2v1-5), rappelant ce qui est la vérité et la réalité : c’est Christ qui entraîne l’ennemi vaincu dans son cortège triomphal, ayant « dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix » (Col.2v15).  Elle est donc celle qui refuse toute distraction et diversion, comme de servir de caisse de résonance aux tapages médiatiques, pour mieux nous exercer à regarder dans la bonne direction : c’est là l’objet du culte qu’elle rend à Celui qui est « le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5v20)

Elle est celle où Dieu est bien le Père et dans laquelle personne ne s’est mis à la place du Père, chacun étant tous frères (Matt.23v9). Ce qui est un remède à l’autoritarisme et au tribalisme.

Elle est celle où l’Esprit Saint peut souffler, étant un lieu de vie et non un lieu de mort.

« Voilà les sacrifices qui plaisent à Dieu » : Hébreux 13v8-25

« Jésus Christ est le même, hier, aujourd’hui et pour l’éternité. Ne vous laissez pas égarer par toutes sortes de doctrines étrangères. Car il est bon que le cœur soit fortifié par la grâce et non par des aliments, qui n’ont jamais profité à ceux qui en font une question d’observance.

Nous avons un autel dont les desservants de la tente n’ont pas le droit de tirer leur nourriture. Car les corps des animaux, dont le grand prêtre porte le sang dans le sanctuaire pour l’expiation du péché, sont brûlés hors du camp.

C’est la raison pour laquelle Jésus, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert en dehors de la porte.

Sortons donc à sa rencontre en dehors du camp, en portant son humiliation.

Car nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous sommes à la recherche de la cité à venir.

Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom.

N’oubliez pas la bienfaisance et l’entraide communautaire, car ce sont de tels sacrifices qui plaisent à Dieu ». (Hébr.13v8-25)

L’épître (dont l’auteur est inconnu) aux Hébreux nous rappelle près de 10 fois que Christ a été à la fois le sacrificateur et le sacrifice ultime, « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » et qui s’est offert lui-même : une vérité porteuse de conséquences pas toujours bien perçues dans notre réalité de tous les jours, à savoir que nous pouvons encore vivre selon une culture ou une logique de sacrifice. Ainsi, par exemple, le sacrifice du père ou de la mère de famille, le sacrifice de celui qui se donne « corps et âme » pour son entreprise ou dans le service dans l’église, au point de finir l’année scolaire « épuisé »…. De là, une logique du « toujours plus plus plus… », avec une boulimie d’engagement et d’abnégation, jusqu’à donner son propre café ou à prendre des coups « à la place de… ».

On (Se) donne ainsi jusqu’à la mort et jusqu’à prendre la place du Sauveur ?

En réalité, cette logique n’est pas si belle et si noble que cela, puisque cette posture de sacrifice, qui suscite l’admiration de tous, finit par devenir un piège : que vais-je devenir si je ne me sacrifie plus pour les autres ?

Or, et c’est la Bonne Nouvelle de l’Evangile, Jésus-Christ s’est donné Lui-même pour nous, une fois pour toutes, pour que nous arrêtons de nous sacrifier : notre dette est payée !

Dans ce cas, quel sera le seul sacrifice exigé de nous ?  Voici, via la vidéo ci-dessus, une prédication du Pasteur Gilles Boucomont (07/11/21) sur le sujet, à partir du texte d’Hébreux 13v8-25. Bonne écoute édifiante !

« Un moi pour aimer l’essentiel », de Gilles Geiser ou comme un « geyser d’amour » de Dieu

Ces derniers mois, je note dans mon carnet les réflexions et méditations suivantes :

Le 13/09/21 : « un seul mot peut tout changer ». Un seul mot ou une seule parole confessée, donnée, accueillie…pour se réconcilier, revenir, se réajuster, révéler, relever, encourager, édifier, libérer…tels : « pardon », « je me repens », « je te pardonne », « je t’aime d’un amour éternel », « viens (et bois, mange, gratuitement) »….

Le 14/09/21 : « ma nourriture (dit Jésus) est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir Son œuvre » (Jean 4v34).

Le 28/09/21, d’après une lecture d’Ezéchiel 14v1-11 : « quand je me présente devant Dieu pour le consulter [mais aussi pour le prier, l’adorer), qu’y-a-t-il dans mon cœur ? »

Autant d’interrogations et de préoccupations sur ce qui est prioritaire pour Dieu, lesquelles trouvent un écho particulier dans un recueil de méditations quotidiennes reçu il y a quelques mois en service presse de la part de BLF éditions, que je remercie : « Un moi pour aimer l’essentiel : 30 jours pour trouver ta joie en Dieu », de Gilles Geiser, sorti le 15/09/21. Envoi particulièrement bienvenu : je cherchais justement un tel recueil inspirant !

Et inspirant, « un moi pour aimer l’essentiel » l’est particulièrement.

Ce livre étonnant et unique, déstabilisant et souvent drôle, n’est pas un livre à lire d’une traite, comme on boirait « cul sec ». Il est un livre à vivre chaque jour, seul, ou mieux, en couple, « à deux ou (même) trois » (ce qui est le minimum ecclésial » selon Jésus), comme un parcours ou une aventure autour de ce qui fait l’essentiel de notre existence. Nous concernant, mon épouse et moi, nous l’avons vécu à deux, en lisant un chapitre par jour, suivi de temps d’échange et de prière, pour s’encourager mutuellement et concrètement à passer, comme nous y invite l’auteur, « du savoir à l’avoir », pour relever le défi d’« un moi pour aimer mieux ».

L’essence de l’essentiel est d’aimer. Non pas d’en savoir « plus, plus, plus » sur ce qu’est l’amour et aimer. Ni même d’« aimer plus, plus, plus », comme un puits sans fond jamais satisfait. Mais de vivre l’appel de Jésus-Christ pour ma vie, qui est d’aimer l’essentiel. Et l’essence de l’essentiel est d’aimer de manière mieux ajustée : aimer « le Seigneur ton Dieu » et aimer « ton prochain, comme toi-même » (Matt.22v36-40).

Ce parcours quotidien nous invite donc à nous focaliser sur l’essentiel de Dieu, enseigné par le Seigneur Jésus-Christ. Comprendre et vivre l’essentiel est en effet là tout l’essentiel, car si on en manque, il nous manque tout, même si nous avons tout le reste, qui reste encombrant et inutile. Et si nous avons cet essentiel, nous avons tout !

Il vaut donc la peine de se plonger dans ce parcours, où nous sommes invités à « aller en eaux profondes », qui est aussi « un torrent d’amour » de Dieu à traverser ensemble, d’abord « avec l’eau aux chevilles », puis « à la taille », et enfin « en nageant », sans jamais nous « noyer » (Ezéch.47v1-5).

Ce parcours percutant nous est proposé par Gilles Geiser, l’auteur, dont le nom me fait penser à « geyser », comme « geyser d’amour ». A l’image de celui que Dieu déverse dans notre cœur par l’Esprit qu’Il nous a donné ! (Rom.5v5)

Au final, nous n’oublions pas d’en ressortir et nous en ressortons « lavés d’une eau pure » (Ezéch.36v25), encouragés et inspirés à vivre cet essentiel.

L’aventure n’attend plus que vous !

Disponible chez l’éditeur ou dans toutes les bonnes librairies, par exemple ici ou .

Extraits :

[Un antidote, selon moi, aux tentations du tribalisme et du nationalisme et autres replis identitaires]

« Si nous aimons notre famille par-dessus tout, nous finirons par choisir le bien de notre famille au détriment du bien d’autres familles.

Si nous aimons notre pays par-dessus tout, nous choisirons les intérêts de notre pays et nous ignorerons ceux des autres pays.

Si nous aimons notre intérêt personnel par-dessus tout, nous choisirons de nous servir nous-même au détriment des besoins des autres.

C’est seulement si nous aimons Dieu lui-même par-dessus-tout que nous pourrons aimer et servir tout le monde, toutes les familles, toutes les catégories, tous les peuples » (Jonathan Edwards, cité par Gilles Geiser, « un moi pour aimer l’essentiel », p 127)

« Il y a parfois deux essentiels. Jésus le souligne dans son enseignement [en Matthieu 22v36-40]…..Aimer Dieu, c’est aimer son prochain. Ne pas aimer son prochain, c’est ne pas aimer Dieu. Puisque l’homme est créé à l’image de Dieu, il est impossible d’adorer Dieu en méprisant celui qui en est son image. Impossible d’aimer une personne et piétiner son portrait (….). Quand Dieu nous regarde, il nous voit à travers nos rapports humains. Nous ne nous présentons pas seul devant Dieu. Nos relations, bonnes ou mauvaises, restaurées ou détruites, sont présentes à nos côtés et font partie intégrante de qui nous sommes. Rien ne lui est caché (….) Où es-tu ? C’est la première parole que Dieu adresse à l’homme après que celui-ci a délibérément choisi de lui désobéir. Il n’est pas question uniquement ici de localisation géographique. Il s’agit aussi de localisation relationnelle (….). Laissons-nous interpeller par notre créateur encore aujourd’hui. Tu en es où dans tes relations : avec Dieu et avec ton prochain ? » (op. cit., pp 49-52)

Titulaire d’un master en sciences de l’éducation et en théologie, Gilles Geiser est pasteur à Aigle, en Suisse, depuis 12 ans. Marié et père de trois adolescents, il travaille aussi comme aumônier dans un foyer pour adolescents, et s’est lancé dans un one-man-show mêlant rire, émotion et profondeur.

L’auteur nous parle de son livre ici, lors d’une émission de radio.

PS : je viens de me rendre compte que j’avais déjà lu, il y a quelques années, quelque chose de Gilles Geiser, lequel est notamment l’auteur du premier article [« la sexualité : un constat, un sens, un défi»] du dossier de la revue Promesses (N°183, janvier-mars 2013) intitulé « en attendant le mariage ».

La prière pour les cinq doigts

Une prière facile à apprendre : une prière pour les cinq doigts ! (Source image : public domain pictures)

Voici une courte prière à dire à Jésus chaque jour. Cette prière est très simple et comporte cinq mots, un pour chaque doigt de la main pour ne pas l’oublier : « Seigneur, montre-moi moi-même ! »

Attendez-vous avec confiance à ce que le Seigneur réponde à cette prière.

Faites suivre ensuite cette prière par cette autre, également en cinq mots : « Seigneur, montre-toi à moi ».

Soyez certains que Jésus répondra également à cette prière !

D’après « La prière pour les cinq doigts IN « Croire, ça s’apprend », de Patricia Saint-John. CLC éditions, 2005, pp 65-69.

Hesed

Epines

La compassion de Dieu me touche. Une compassion « payée » en retour par une telle couronne…(Source image : public domain pictures)

« Car tendresse j’ai voulu et non sacrifice. Et connaissance d’Elohim plus que des holocaustes » (Osée 6v6). Dans ce verset sec du prophète Osée se manifeste nettement l’impatience envers les formes extérieures du culte religieux, offrandes, sacrifices, alors que la préférence pour une foi exprimée dans l’intimité de soi-même est bien claire.

Les Eglises savent que les fidèles mécontents s’appuient sur de tels versets pour pratiquer un culte personnel, à l’écart des liturgies, des rites. Mais tout homme de foi fait aussi cela : il s’éloigne de l’assemblée par besoin de recueillement personnel. Même David, dans le psaume 51, avait écrit que le sacrifice qui plait à Elohim est « un coeur brisé ». Et Samuel avait enseigné à Saül qu’« obéir est préférable au sacrifice, écouter est préférable au gras des moutons » (1 Sam.15v22). Mais Osée est plus net, car son verset contient directement la voix de Dieu qui dit : « Car tendresse j’ai voulu et non sacrifice ». Le verset résonne ainsi en hébreu : « Ki hèsèd hafatzti velo zavah ». Quel beau mot que hèsèd (חֶ֫סֶד), tendresse : celle entre père et fils, une disposition amoureuse et affectueuse, fondement de toute intimité. Moïse appelle Dieu « une abondance de tendresse et de vérité » quand il le sent près de lui sur le Sinaï, caché dans un nuage (Ex.34v6)(1).

Le Mot hébreu hèsèd (חֶ֫סֶד) est si particulier qu’il n’a pas de correspondant strict dans notre langue : il signifie miséricorde, fidélité, amitié, faveur, bonté, loyauté, amour, grâce…Tous ces termes peuvent être compatibles, pourvu que l’on conserve le lien d’intimité affectueuse et familière que comporte le mot hèsèd (חֶ֫סֶד). C’est un sentiment direct qui lie réciproquement deux personnes, dans ce cas-ci créateur et créature. Et lorsque la seconde moitié du verset d’Osée confirme que Dieu a voulu la connaissance de soi plutôt que les holocaustes, alors on comprend bien qu’une connaissance de Dieu ne peut venir que précédée d’une hèsèd (חֶ֫סֶד), d’une tendresse, donc d’un sentiment, non pas d’un acte mental.

La connaissance de Dieu s’ouvre en grand à condition qu’auparavant ait germé dans la créature humaine l’émotion profonde du hèsèd (חֶ֫סֶד). Aucune démonstration possible de l’existence de Dieu, aucun argument théologique [ou philosophique] ne peut servir de fondement à la connaissance directe entre une personne et Dieu. Celle-ci ne se produit que par un acte d’amour unique, réciproque et non répétable. C’est ce qu’annonce Osée. Et même s’il envoie « au diable » offrandes et liturgies, il met dans la joie l’homme de foi qui, intérieurement, exulte dans l’attente de renouveler entre Dieu et lui la tendresse du hèsèd (חֶ֫סֶד).

D’après De Luca, Erri. Hésed IN Première heure. Folio, 2012, pp 107-109.

Initialement publiée le 12 février 2014, cette méditation vient de connaître une importante mise à jour.

Notes :

(1) Voir aussi Sa plus belle manifestation en 1 Jean 4v9-12 et Jean 3v16

Ces morts « encombrants » : vivre « avec eux » ou « séparés d’eux » ?

Cette vidéo « en quelques mots » de la chaîne Libérer! nous interroge sur la posture de Jésus, étonnante et décalée, par rapport à nos habitudes culturelles ou à nos intuitions quant au statut de morts et des vivants. Par le pasteur Gilles Boucomont de l’Église protestante unie de Belleville.

Depuis 2008, Libérer! propose une excellente formation certifiante à l’accompagnement spirituel, qui inclue la relation d’aide, la prière de guérison et la délivrance. Avec les Eglises protestante unies du Marais et de Belleville, à Paris.

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