Read it (again) : Dune, de Frank Herbert

« Dune » est un cycle romanesque de Frank Herbert, dont le premier volume éponyme paraît en 1965. Celui-ci commence au moment où le Duc Leto Atréides reçoit la planète Arrakis, surnommée « Dune », en fief des mains de l’empereur Padishah Shaddam IV, mais il flaire le piège : l’empereur complote lui-même avec la maison rivale des Harkonnen et la Guilde spatiale pour éliminer les Atréides, jugés trop influents.

Le Duc Leto aura besoin des guerriers Fremen qui, réfugiés au fond du désert, se sont adaptés à une vie très dure en préservant leur liberté, leurs coutumes et leur foi. Ils rêvent du prophète qui proclamera la guerre sainte et changera le cours de l’histoire. Cependant, les Révérendes Mères de l’ordre féminin du Bene Gesserit poursuivent leur programme millénaire de sélection génétique : elles veulent créer un homme qui réunira tous les dons latents de l’espèce (le « Kwisatz Haderach »), et surveillent Paul Atréides à cette fin : le fils du Duc Leto, qui vient d’avoir quinze ans, est issu d’une lignée sélectionnée et a montré dès l’enfance des dons extraordinaires. Serait-il le surhomme prévu par leur programme génétique ?
Le duc Leto assassiné par traitrise et sur ordre du baron Harkonnen, un tyran sans scrupules, Paul décide de le venger en proposant aux Fremen l’eau de leurs rêves. Il devient « Muab’Dib », leur prophète et messie, à travers des épreuves qui le révèlent comme un « kwisatz Haderach » prématuré, ayant échappé au contrôle du Bene Gesserit. A la tête des Fremen, il bat les Harkonnen et l’empereur lui-même, avant de lancer ses légions à la conquête de la galaxie. Devenu « le Messie de Dune », dans la suite parue en 1969, Paul se trouve accablé par la prescience totale qui l’enferme dans l’ennui et menace d’emprisonner l’humanité dans un destin préécrit…..comment alors se sortir d’une telle impasse ?

Difficile de résumer une œuvre de l’ampleur de « Dune », laquelle décrit un macrocosme, un empire galactique en l’an 10191, à partir d’un microcosme, la planète Arrakis, désertique et sans eau. Celle-ci, surnommée « Dune », produit seule « l’épice », donnant longévité et prescience, et qui est le bien le plus convoité de tout l’univers. La société impériale a rejeté, des milliers d’années plus tôt, le culte des machines, et en particulier des machines pensantes. Elle n’a guère conservé que les armes atomiques qui assurent l’équilibre entre les grandes maisons – les familles féodales. Cette société impériale a en revanche développé de véritables technologies : celles de l’humain qui font des « Mentats » des ordinateurs humains ; celles des navigateurs de la Guilde spatiale (qui possède le monopole des voyages interstellaires), des humains en partie mutés dotés d’une capacité de prescience limitée ; celles de la reproduction qui conduisent l’ordre féminin du Bene Gesserit à poursuivre un projet eugénique visant à créer le « Kwisatz Haderach », doté de pouvoirs surhumains ; ou celles encore de l’idéologie et de la manipulation psychologique qu’utilisent à peu près tous les héros de « Dune ».

Ainsi, à l’instar du Bene Gesserit et son habileté à manipuler les opinions de sociétés crédules grâce à la Missionnaria Protectiva qui inculque dans des populations crédules des contes entièrement fabriqués afin de servir ses desseins, certains discours politico-religieux tendent à justifier des « hommes (ou femmes) fort(e) » – tels de nouveaux « messies » – au nom d’une supposée « insécurité », et ce, alors que nous n’avons jamais été autant en sécurité aujourd’hui, comparativement aux générations passées. Ce type de manipulation est un trait classique du faux prophétisme souvent prisé par les religieux proches du pouvoir.

Or, le chrétien ne met pas sa confiance dans l’attente de prétendus « messies », puisqu’il sait que son messie est déjà venu et qu’il reviendra. Ce messie s’appelle Jésus-Christ, dont la Bonne Nouvelle s’est répandue – pour arriver jusqu’à nous, au XXIe siècle – non pas grâce à la puissance et à la faveur de « César » (le pouvoir militaire et politique), mais du fait d’une puissance d’en haut et de la faveur de Dieu. 

Aujourd’hui, les chrétiens et l’Eglise se doivent d’exercer leur ministère prophétique dans ce monde, en rappelant sans cesse, à la suite du Christ, que « César n’est pas Dieu » et que « Jésus seul est Seigneur » cf Luc 20v25. C’est ainsi que reconnaitre que le Christ est Roi devrait relativiser les prétentions de toute puissance sur nos vies.

A savoir : 

Livre volumineux et tortueux, exigeant toute l’attention du lecteur, « Dune » est aussi difficile à appréhender et peut même paraître ennuyeux de prime abord. L’action ne démarre en effet vraiment qu’au-delà de plusieurs centaines de pages au moins. Mais « Dune » peut fasciner par ses effets d’entrecroisements entre des desseins, et dont les sujets sont surtout collectifs, au-delà des personnages individuels. L’intérêt de « Dune «  vient aussi dans la méditation que l’oeuvre offre sur l’écologie, l’histoire, le pouvoir, la manipulation (y compris génétique), l’adaptation et l’évolution. En 1965, le livre remporte le prix Nebula du meilleur roman, puis le prix Hugo l’année suivante. Depuis, « Dune » est devenu un classique de la science-fiction, le plus vendu au monde.

« Dune » se suffit à lui-même, mais, outre ce volume, la saga originelle se poursuit avec « Le Messie de Dune » (1969) – ce qui peut paraître suffisant – et, si l’on souhaite poursuivre, « Les enfants de Dune » (1976). 

Pour ceux qui souhaitent aller plus loin encore, il existe trois suites : « l’Empereur-dieu de Dune » (1981), « les hérétiques de Dune » (1984) et « la maison des mères »(1985), lesquelles débutent bien longtemps après « les enfants de Dune ».

« Dune » a fait l’objet de plusieurs adaptations télévisuelles et à l’écran : 

1984 : sortie du film Dune, adaptation du premier roman par David Lynch [actuellement visible sur le site de France tv]

2000 : diffusion de la mini-série télévisée Dune, nouvelle adaptation pour la télévision du premier roman. Elle sera suivie en 2003 par Les Enfants de Dune, adaptation des deuxième et troisième romans du cycle.


2021 : sortie du film Dune, adaptation de la première moitié du premier roman par Denis Villeneuve.

2024 : sortie du film Dune : Deuxième partie, adaptation de la seconde moitié du premier roman par Denis Villeneuve.

Foi & Vie : Quels protestantismes au 21e siècle ?

(Source image : public domain pictures)

Un nouveau numéro de « Foi & vie »(1), la revue protestante de culture :

Avec l’extrait du liminaire de Jean de Saint Blanquat :

« Un demi millénaire, et après ? Il n’était pas écrit que la très grande variété d’Églises issues des ruptures du 16e siècle au sein du christianisme romain constitue aujourd’hui un ensemble qui, de quelque façon qu’on l’appelle, pourrait devenir un jour majoritaire au sein du christianisme tout court. Christianisme qui, rappelons-le, ne s’effondre pas du tout mais devrait continuer à être la religion d’environ trois êtres humains sur dix dans l’avenir prévisible.

Car ce mode de christianisme, s’il reste mineur mais stable en France (les apports de l’immigration et de la conversion compensant les pertes de la faible transmission), connaît depuis le 20e siècle une forte expansion au niveau mondial qui l’a fait quelque peu changer de visage. Issu d’Europe, il est aujourd’hui déjà très minoritairement européen (13 % des protestants habitent ce continent contre 37 % l’Afrique subsaharienne, 33 % l’Amérique et 17 % l’Asie-Pacifique) et les traditions jusque là dominantes comme les Églises réformées et presbytériennes, luthériennes, anglicanes et méthodistes, baptistes, ne sont aujourd’hui le plus souvent que de simples cadres institutionnels abritant une multitude de configurations ecclésiales confrontées à une autre multitude d’Églises à l’institutionnalisation plus récente ou plus souple encore mais dont la théologie, lorsqu’on la creuse un peu, est malgré les apparences extrêmement semblable. (…)

La simplicité de doctrine issue de la Réforme semble donc à la fois ce qui certes facilite la division (puisque chaque fidèle est pasteur·e en puissance) mais garantit l’unité de l’ensemble. En protestantismes, à l’inverse d’autres christianismes, ce n’est pas la doctrine qui est compliquée mais la pratique qui se décide et se négocie directement et difficilement entre l’individu et Dieu, principalement au moyen de la Bible et de la prière. Toujours en quête de dépannage, ces individus (comme tout automobiliste) ne regarderont pas à la marque affichée sur son garage par le mécanicien mais d’abord à son efficacité, sa disponibilité et son prix. Le but de ce dossier est de voir clients et mécaniciens à l’œuvre en ce début de 21e siècle ». 

Au sommaire : les points de vue du sociologue Jean-Paul Willaime ( « Le protestantisme a précarisé le christianisme mais il l’a aussi rendu apte à se réformer sans cesse ») ainsi que des théologiens Fritz Lienhard et Frédéric Rognon sur « les églises de demain », lesquelles « seront très différentes de celles que nous connaissons ».

Viennent ensuite les études de terrain de deux jeunes sociologues hispaniques qui montrent bien que le protestantisme a changé de milieux, avec « L’architecture sociale de l’appartenance dans la diaspora pentecôtiste africaine » de Rafael Cazarin, et « Ethnicité et identité gitane dans les Églises pentecôtistes à Madrid » d’ Antonio Montañés Jiménez.

Dans « le ressenti de la cène », Jean de Saint Blanquat rappelle que « durant la pandémie, la cène en ligne a été une réaction spontanée dans tout le monde protestant à l’impossibilité de se rassembler physiquement pour ce rituel. Beaucoup l’ont fait… et beaucoup ne l’ont pas fait. Mais la distinction ne suivait pas des critères théologiques ou sociologiques. Soupçonnant là quelque chose de plus anthropologique », l’auteur « examine d’abord dans cet article si nous pouvons retrouver dans des textes anciens ce que ressentaient les fidèles pendant ce rituel ».

Suivent trois livres récents écrits par des chercheurs francophones sur les pentecôtismes (Émir Mahieddin, Yannick Fer et Gwendoline Malogne-Fer).

Télécharger ici l’ensemble du dernier numéro

Notes :

(1)La revue « Foi & Vie. Revue protestante de culture » est devenue une revue numérique et gratuite. Elle comprend six numéros par an, dont trois numéros thématiques (cinq ou six articles sur le thème, deux ou trois varia, et une revue des livres), un « Cahier Biblique », un « Cahier du Christianisme social » et un « Cahier d’études juives ». Il est possible de recevoir gratuitement cette revue : il suffit de se rendre sur son site, de cliquer en haut à droite et « S’inscrire » puis « Je m’abonne gratuitement » pour chaque numéro en PDF par mail.

7 lectures (sinon rien) de Pep’s café!

A l’approche du week-end, voici ma sélection de lectures, très diverses en genres et en thématiques, chrétiennes ou non.

Commençons avec :

1) Le Ministère du futur, de Kim Stanley Robinson. Ed. Bragelonne, 2023.

Un bien curieux objet littéraire du futur, entre réalisme et « hard science »(sous genre SF marqué par une grande précision scientifique), dans lequel un grand auteur de SF utilise tous les moyens narratifs et explicatifs à sa disposition pour nous proposer d’autres manières de penser la crise climatique dans toute sa complexité, sans oublier d’y répondre concrètement.

2) Commandant, de Sandro Veronesi et Edoardo Angelis. Grasset, 2023

Un roman polyphonique (adapté en film par les deux auteurs) mettant en lumière un fait méconnu de la seconde guerre mondiale. Ou quand sauver des vies en mer (même s’il s’agit d’ennemis) n’est pas seulement une obligation légale, mais bien une obligation morale, comme le proclame le fameux « Commandant » Todaro du titre : « Nous sommes des marins, des marins italiens, nous avons deux mille ans de civilisation derrière nous, et nous agissons en conséquence ».

3)La Source, de J.A. Michener. Albin Michel, 2020.

En 1964, grâce au financement d’un multimillionnaire américain, quatre archéologues (un britannique catholique, un israélien, un arabe) entreprennent des fouilles sur le site de Makor (« la source ») en Israël. À chaque niveau, ils mettent au jour des objets évoquant la vie de ceux qui ont vécu sur ces terres depuis la nuit des temps. À partir de cet épisode fictionnel, James A. Michener recrée, d’une manière extraordinairement vivante, avec toute sa maestria de romancier amateur d’histoire, la vie à Makor sous la domination successive des Cananéens, des Hébreux, des Égyptiens, des Babyloniens, des Turcs et des Anglais. Et c’est ainsi que sous nos yeux se déroule la passionnante histoire de la Palestine : Terre promise, Terre sainte. 

« Ceci est un roman. Le roi David et Abisag la Sulamite, Hérode le Grand, le général Petrone, Vespasien et Titus, Flavius Josèphe et Maïmonidès ont vécu. Acre, Zefat et Tibériade sont toujours debout en Galilée. Les descriptions que nous en donnons sont exactes : mais Makor (la source en hébreu), son site, son histoire et ses fouilles sont purement imaginaires » (note de l’auteur).  

Un roman et un auteur à découvrir. James A. Michener nous donne toujours l’impression d’être plus intelligent après avoir lu ses livres, et l’on quitte généralement ses personnages à regret une fois le livre refermé. Sentiment éprouvé avec « Colorado saga » et « Chesapeake », dont je conseille également la lecture, avec son roman « le Roman ».

4)Kruso, de Lutz Seiler. Ed. Verdier, 2018

Ce premier roman allemand initiatique, remarquablement bien traduit, et qualifié de « poème raconté jusqu’au bout », nous transporte à Hiddensee, une île de la Baltique sous le joug de l’Allemagne communiste : « une île des bienheureux, des rêveurs et des somnambules, des échoués et des rejetés ».

Ed, un ancien ouvrier maçon et étudiant de 24 ans, qui vient de perdre sa compagne, y débarque au printemps 1989, alors que la RDA vit ses derniers mois. Il trouve un emploi de plongeur à l’hôtel « Zum Klausner » (« chez l’Ermite »), dont le personnel est composé de figures énigmatiques, et se lie d’amitié avec « Kruso » (qui nous rappelle un certain « Crusoé »), ordonnateur d’une société idéale où la poésie joue un rôle libérateur et décisif.

5)Torture blanche, Narges Mohammadi. Albin Michel, 2024.

Dans ce livre indispensable, paru en français le 06 mars 2024, la Prix Nobel de la Paix 2023 nous transmet sa propre expérience de détention, ainsi que les voix de 12 autres prisonnières politiques et militantes iraniennes, qui ont connu, comme elle, « la torture blanche » – la cellule d’isolement – et dont elle a recueilli la parole en prison. Un travail de documentation effectué dans des conditions particulièrement dangereuses et d’autant plus précieux que les récits de détention sont très rares en Iran.

6)Quelle fraternité pour notre siècle ? Réinventons le nous. Ed. Bibli’O, 2024 (La Bible tout en nuances)

Un livre de cette excellente collection à lire, à l’heure où vivre en fraternité est un défi. Un parcours à trois voix, avec un angle théologique et biblique (Isabelle Grellier-Bonnal), qui montre ô combien la fraternité est une relation à construire dans la Bible, avec les exemples de Caïn et Abel, Isaac et Ismaël, Jacob et Esaü, Marthe et Marie ;  un angle « pastoral », celui de l’aumonier de prison (Bruno Lachnitt), le lieu où l’on met à l’écart de la société. Et enfin, l’angle du journaliste politique, spécialiste en stratégie militaire et en analyse de conflit(Pierre Servent) : « coudre ou en découdre ? » Là est la question pour mieux vivre la fraternité. Reçu en service presse de la part de Laurène de La Chapelle, chargée de communication pour l’Alliance Biblique Française, que je remercie !

7)La Bible, commentaire intégral verset par verset/3 : les livres poétiques, par Antoine Nouis

Après le pentateuque et les livres historiques, Antoine Nouis nous livre un commentaire verset par verset des 5 livres poétiques de la Bible (Job, Psaumes, Proverbes, Cantique des cantiques, Qohéleth – Ecclésiaste) : « cinq livres (vus par l’auteur) comme cinq regards sur l’existence humaine ; lus ensemble, ils forment un recueil qui parle à toutes les circonstances de la vie ».

Nous apprécions, outre la présence du texte biblique intégral (version NBS) les nombreux parallèles entre l’Ancien et le Nouveau Testament, les explications étymologiques, les abondantes références culturelles, ainsi que l’approche à la fois pastorale et spirituelle.

Parfois déroutant mais une lecture exégétique, actualisée et méditative, de nature à nous permettre de mieux saisir le sens du texte, y compris dans ses passages les plus déconcertants et obscurs.

Bonnes lectures édifiantes !

Les chèvres : « boucs émissaires » faciles !


« Les Chèvres », « film à costumes » et comédie sur fond historique de Fred Cavayé, avec Dany Boon, Jérôme Commandeur et Claire Chust, vu récemment en salle, n’est heureusement pas le navet soupçonné et dénoncé ça et là.

En effet, le film est bien servi par une reconstitution d’époque réaliste (la France du XVIIe – on reconnaît Monpazier, considéré comme l’un des plus beaux villages de notre pays) et une galerie de personnages bien choisis et bien interprétés, tels Dany Boon en avocat médiocre et mal peigné, ou Jérôme Commandeur en « star du barreau » irritant qui déteste la boue mais aime y traîner les autres.

Le spectateur appréciera aussi le propos original et loufoque du film, à condition de le prendre tel qu’il est [voir notamment la scène de la mouche, lors d’une « démonstration » de l’avocat joué par Dany Boon], et ce, d’autant plus que le scénario à décoder est plus fin qu’il n’y paraît – avec un message sous-jacent relatif aux problématiques de notre temps : une certaine justice spectacle impitoyable (à l’instar de certaines émissions tv « d’info-divertissement » et de leur présentateur-« gourou »), où l’essentiel n’est pas la recherche de la vérité des faits, ou de convaincre le jury, mais plutôt de mettre le public (et les rieurs) de son côté, en le retournant comme une crêpe ; la peur de l’étranger – érigé en bouc-émissaire facile, à l’instar de la fameuse chèvre accusée de meurtre – que l’on dit « reconnaître », alors qu’on n’en a jamais vu ; une vision de l’obtention de la nationalité par le « droit du sol » qui réunit, par opposition à une certaine politique du « droit du sang » qui divise et sépare les habitants d’un même village…..

Au-delà de ce film à voir, parce que souvent drôle et plutôt réussi, nous prenons conscience que nous n’avons pas (ou plus) à chercher de « bouc-émissaire ». En effet, Jésus-Christ a été, en tant que l’Agneau de la Pâque [cf Jean 1v29, 36 ; 1 Cor.5v7] le « bouc émissaire » et le sacrifice ultime mettant fin à la logique des sacrifices et rendant vaine toute recherche de bouc-émissaire. Il est aussi « Notre Paix », Celui qui a abattu les murs d’inimitié et de séparation, rendant vaine toute (re)construction de tels murs (Eph.2v14). 

C’est là « la Bonne Nouvelle » ou la Meilleure des nouvelles de l’Evangile !

En bref : 

« Les Chèvres », film de Fred Cavayé (2024), avec Dany Boon, Jérôme Commandeur, Claire Chust….

Résumé : Au XVIIe siècle il était parfois fait mention de procès impliquant des animaux. Maître Pompignac, un avocat méprisé du barreau, croit avoir trouvé l’affaire de sa vie : défendre la jeune et apparemment innocente Josette, accusée à tort du meurtre d’un maréchal de France… Cependant, il n’avait pas prévu de se retrouver face à son redoutable adversaire, le réputé Maître Valvert, ni de découvrir que Josette n’est autre qu’une chèvre !

Source : https://www.unifrance.org/film/57546/les-chevres

En bonus, la bande originale du film :

L’action du mois : dire le Notre Père avec le « nous » inclusif de Jésus

Hier, comme aujourd’hui, les disciples de Jésus ont tout intérêt à oser lui demander de leur apprendre à Le suivre, comme de leur apprendre à prier….et à prier le Notre Père. (Source : convergence bolcho-catholiques)

Le Notre Père est une célèbre prière enseignée par Jésus à ses disciples, qui venaient de Lui demander de leur apprendre à prier (Luc 11v1-4. Voir aussi Matt.6v5-15).

Elle est une prière adressée au Père par ceux qui se savent ses enfants.

Quand Jésus nous enseigne « qui » prier exactement, une vieille tentation nous pousse à demander « avec qui »…ne pas prier le Notre Père, et donc à justifier un « cercle de communion » de plus en plus étroit et étouffant. « La fraternité serait-elle l’entre-soi d’un communautarisme facilitateur ? », ou a-t-elle un tout autre sens, comme en témoigne Bruno Lachnitt, l’un des co-auteurs du dernier opus de « la Bible tout en nuances » : « quelle fraternité pour notre siècle ? Réinventons le nous » (Bibli’O, 2024).

Or, en nous révélant Dieu comme « Notre » – et non pas comme « Mon » – Père, Jésus nous révèle que « la famille » n’est pas composée de ceux qui ont le même ADN et le même sang que nous, mais qu’elle est d’abord une adoption en Jésus-Christ, Notre Sauveur et Seigneur. La famille est celle de ceux qui connaissent Dieu comme leur Père, et qui se trouvent être ainsi des frères et des soeurs (Jean 1v12, 1 Jean 3v1, Galates 3v26-29 et 4v4-7, Matthieu 23v8-9).

Une telle obsession (« avec qui » dois-je prier/ne pas prier, « à quelles conditions celui-ci peut-il être mon frère »….) pose problème, car du moment qu’une prière est tellement centrée sur celui qui prie, au point où Celui que l’on prie (le Père) ne compte plus, ce n’est déjà plus une prière ! Une prière est un temps d’intimité, de communion, de face à face avec Notre Dieu.

En guise « d’acte du mois », apprenons donc à dire le « Notre Père », non avec notre « nous exclusif », mais avec « le nous » inclusif de Jésus (Jean 14v23), qui est notre paix (Eph.2v13-18). Découvrons ensemble à quel point chaque demande de cette prière nous engage, lorsque nous la formulons en lui donnant du poids, et à quel point elle impacte notre relation avec Notre Père (que nous ne voyons pourtant pas) et avec nos frères et soeurs (que nous voyons) qui partagent un même Père (1 Jean 4v20-21).

On ressemble à ce qu’on adore

(Première de couverture de « On ressemble à ce qu’on adore : Une théologie biblique de l’idolâtrie », de Gregory K. Beale. Excelsis, 2013)

Dans un épisode du roman « La Source »(1965), de James A. Michener*, se déroulant en 2202 avant J.C., le culte d’Astarté assure la fertilité de la cité imaginaire de Makor. Des cultes sont également rendus aux « Baals du vent, de l’eau et du soleil », Mais depuis que Makor existe, les habitants remettent au terrible Melak leurs premiers-nés en échange de « sa protection ». Forcée d’offrir le sien et d’assister à son sacrifice rituel, Timna, une jeune femme raisonnable étrangère à Makor et mariée à Urbaal, « en voyant cette chose extraordinaire – un homme [son mari] venait de perdre un fils d’atroce manière et qui se consumait néanmoins pour une esclave [une prostituée sacrée d’Astartée] – se dit qu’il avait perdu l’esprit. Elle vit ses lèvres remuer, elle lut la prière sur sa bouche : « que ce soit moi »[pour être « l’élu » et ainsi passer 7 jours et 7 nuits avec la « prêtresse »]. Et elle eut pitié de lui parce que son sens de la vie était si corrompu (….). Elle devinait soudain, avec une parfaite lucidité d’esprit, qu’avec des dieux différents son mari Urbaal eût été différent. Il n’était pas responsable de sa folle conduite, c’était les dieux » (op. cit., p 108, 111).

« L’image de ce qu’il est, et de ce qu’il représente doit décider de sa destinée. (L’Homme) a été créé à l’image de Dieu et lui appartient. Il a été créé pour prier Dieu », écrivait Andrew Murray dans « De qui est l’effigie ? » IN Voici comment vous devez prier : méditations sur la prière. Distributions Évangéliques du Québec, 1982, p 105.

Effectivement, le Psaume 115 rappelle que si les enfants d’Israël forment un peuple petit, leur Dieu est grand : « Il fait tout ce qu’il veut » (v3), à la différence des nations qui sont grandes mais qui servent des idoles incapables de parler, de voir, d’écouter, de sentir, d’agir et d’avancer(vv5-7). « Ils leur ressemblent, ceux qui les font, tous ceux qui mettent leur confiance en elles ! »(v8). C’est ainsi que nous ressemblons à ce que nous adorons et que l’idolâtrie est non seulement une bêtise [comment s’agenouiller et mettre sa confiance devant ce que l’on a fabriqué ?], mais aussi un asservissement. Ceux qui s’inclinent devant une idole ne parlent pas, ne voient pas, n’écoutent pas, n’agissent pas : ils sont aveugles, sourds et muets ; ils ont renoncé à leur liberté.

L’idolâtrie serait-elle la tare des seuls peuples « primitifs » ou de l’époque de la Bible ? Gardons-nous de croire que l’idolâtrie ne nous menace pas, nous « gens raisonnables » du XXIe siècle. Ce qui fait l’idole, ce n’est pas la chose en elle-même, c’est ce devant quoi je m’incline. Et aussi ce à quoi je (me) sacrifie.

A l’inverse (v9), ceux qui font partie de son peuple (v9), ceux qui le servent devant le peuple (v10) et tous ceux qui le craignent (v11) sont appelés à mettre leur confiance dans le Seigneur. Tous sont appelés à l’écouter comme le Dieu de la Parole et à le célébrer comme le Dieu de la libération. Car leur Seigneur est « leur secours et leur bouclier » (vv9-11).

D’après La Bible. Commentaire intégral verset par verset/3. Les livres poétiques, par Antoine Nouis. Olivetan/Salvator, 2023 pp 392-393.

*La Source, de James A. Michener. Robert Laffont, 2020 (Pavillons poche)

Résumé : En 1964, grâce au financement d’un multimillionnaire américain, quatre archéologues (un britannique catholique, un israélien, un arabe) entreprennent des fouilles sur le site de Makor (« la source ») en Israël. À chaque niveau, ils mettent au jour des objets évoquant la vie de ceux qui ont vécu sur ces terres depuis la nuit des temps. À partir de cet épisode fictionnel, James A. Michener recrée, d’une manière extraordinairement vivante, avec toute sa maestria de romancier amateur d’histoire, la vie à Makor sous la domination successive des Cananéens, des Hébreux, des Égyptiens, des Babyloniens, des Turcs et des Anglais. Et c’est ainsi que sous nos yeux se déroule la passionnante histoire de la Palestine : Terre promise, Terre sainte.
« Ceci est un roman. Le roi David et Abisag la Sulamite, Hérode le Grand, le général Petrone, Vespasien et Titus, Flavius Josèphe et Maïmonidès ont vécu. Acre, Zefat et Tibériade sont toujours debout en Galilée. Les descriptions que nous en donnons sont exactes : mais Makor (la source en hébreu), son site, son histoire et ses fouilles sont purement imaginaires » (note de l’auteur).

Un roman – en cours de lecture – et un auteur à découvrir. James A. Michener nous donne toujours l’impression d’être plus intelligent après avoir lu ses livres, et l’on quitte généralement ses personnages à regret une fois le livre refermé. Sentiment éprouvé avec « Colorado saga » et « Chesapeake », dont je conseille également la lecture.

« Au cœur d’une voûte enflammée » : entretien avec le théologien-poète Yannick Imbert

Bonne nouvelle ! Mon ami et frère Yannick Imbert, professeur d’apologétique à la faculté Jean Calvin (Aix) et par ailleurs contributeur à ses heures sur Pep’s café – publie « un petit » recueil de poèmes pour l’Avent et Noël.  Des poèmes en français, en anglais, classiques ou moins connus, sont également publiés sur une page Facebook dédiée. Ce « modeste recueil » rassemble quatre-vingt-un poèmes écrits pour ce temps de la grâce qui s’étend de l’Avent jusqu’à l’Épiphanie. Yannick a bien voulu nous en dire plus : qu’il en soit remercié !

1) Pourquoi un recueil de poésie et non un essai théologique ou un recueil de méditations « classiques », pour nous préparer à la période de l’Avent et Noël ?

J’ai toujours été attiré par la poésie, en tous cas autant que je m’en souvienne : Prévert quand j’étais au CP, Rimbaud plus tard, mais la poésie toujours. Et puis… j’ai petit à petit vu que les théologiens se sont souvent faits poètes. Intéressant, non ? Alors je me suis dit qu’il y avait peut-être un lien et que le meilleur moyen d’y voir clair, c’était de le pratiquer. Quelle meilleure occasion que Noël. La seule différence entre un livre de poésie sur Noël et un livre de méditation, ce sont les mots que j’utilise. La poésie permet l’utilisation d’images, la création de mots, m’association de sons, qui ne sont pas possibles dans un livre de méditations.

2) « Au coeur d’une voûte enflammée » : curieux titre pour un tel recueil ! D’où tiens-tu ce titre ? Que signifie-t-il ?

L’inspiration pour ce titre bien d’un long poème de Victor Hugo, « Pleurs dans la nuit », que vous pouvez trouver dans Les contemplations. Quand je contemple ou médite ce grand mystère de la foi, Dieu venu en chair, je me sens comme devant une nouvelle aube, glorieuse, qui enflamme le monde. Si je trouve le lieu où Jésus est vu et adoré en un nourrisson, je lève les yeux et je vois une voûte enflammée de la gloire et de l’amour de Dieu, fait homme pour nous sauver.

3) Quelle est la genèse de ce recueil ? Comment l’as-tu constitué ?

J’avoue ne plus me rappeler ! J’ai écrit les premiers poèmes il y a au moins deux ans, peut-être trois. Comme toujours c’est une inspiration du moment qui m’a conduit à écrire les premiers. Et puis, au fur et à mesure, je me suis demandé s’il n’y avait pas matière à poursuivre. J’ai continué d’écrire jusqu’au moment où… j’ai eu un recueil entier entre les mains !

4) Pourquoi « 81 » poèmes ? Pas un de plus, pas un de moins ?

En fait il n’y a pas de signification particulière au chiffre 81. J’ai commencé à écrire ces poèmes et petit à petit, ce sont 81 poèmes qui sont venus. Rien de symbolique !

5) L’ouvrage a été annoncé assez tôt, avant même novembre : pourquoi prendre autant d’avance sur l’Avent ?

J’ai décidé d’une sortie assez tôt dans l’année parce que j’ai écrit ce recueil pour qu’il puisse être utilisé pour la période de l’Avent. Mais… je ne commence pas le livre avec des poèmes pour l’Avent. Il y a un temps d’attente… comme dans la Bible. Ce qui prépare la venue de Jésus, et avant lui de Jean le baptiseur, c’est un silence prophétique. Je voulais que ce temps de silence fasse partie du livre et que les lecteurs prennent aussi le temps de ce silence, avant même l’Avent. Plus de temps, donc une publication plus tôt dans l’année.

6) Le livre a été publié à compte d’auteur, car, me dis-tu, « personne ne veut publier de la poésie, surtout quand c’est un premier essai et en plus par un théologien ! Le plus simple, c’était l’auto-édition ! » ….

Et oui… disons que la poésie n’est pas le genre le plus lu, ni le plus vendu. Ce n’est pas forcément ce qui attire le plus. J’ai décidé pour l’auto-édition parce que la poésie est aussi une grosse prise de risque pour un éditeur, sauf si le poète est reconnu, et ce n’est pas mon cas !

7) Quel sens a pour toi la période de l’Avent, qui s’ouvre, cette année, le dimanche 03 décembre ? Comment le vis-tu, personnellement ? Et comment des chrétiens d’expression évangélique, allergiques à tout ce qui pourrait ressembler de près ou de loin à quelque chose de liturgique, pourraient-ils se réapproprier ce temps d’attente ?

Pour moi Noël ce n’est pas seulement se préparer à se rappeler de la naissance de Jésus. C’est aussi vivre maintenant de ce que Jésus a fait lorsqu’en lui Dieu a été fait chair. Je crois que le temps de l’Avent et de Noël est parfois seulement vu comme un simple rappel que Jésus est venu. C’est un peu dommage… si nous avons une attitude qui nous fait seulement regarder en arrière, notre spiritualité regardera elle aussi en arrière.

L’Avent, Noël, c’est aussi Jésus qui vient maintenant en nous par son Esprit. Noël c’est ce que Jésus a fait pour son peuple, ainsi que ce que Jésus fera lors de son retour. La période de l’Avent et de Noël nous invite à adorer celui qui est venu, qui est présent, et qui revient. Même si nous ne sommes pas familiers avec l’aspect liturgique de l’Avent, nous pouvons fixer les yeux sur Jésus. Comment se ré-approprier ce temps ? En en faisant un temps particulier d’espérance. Dans le passé les chrétiens vivaient de temps de l’Avent comme une proclamation de l’Evangile et une attente du royaume. Est-ce que ce n’est pas une manière très différente de vivre l’Avent ? Pas d’abord comme un regard en arrière, mais un regard en avant, l’espérance tendue vers la promesse du royaume et de son Roi.

8) Comment le lire, pour se préparer pour l’Avent et Noël ?

On peut le lire simplement en ouvrant le recueil au hasard, en feuilletant les pages et en laissant l’oeil être attiré par un mot, une image, ou une expression. Le recueil est aussi organisé afin de nous mener du temps de silence vers Noël. Il est possible alors de lire un poème dans la journée, et arriver vers par vers au cœur du recueil qui sont les 5 poèmes liés, la « couronne de Noël » des « Veni » (Viens, en latin) invoquant le Dieu qui s’incarne. Une autre série de poèmes conduit ensuite le lecteur à l’Epiphanie, et c’est sur cette visite toujours surprenante que le recueil se termine. Le livre peut donc être lu d’une manière quotidienne, presque comme une méditation poétique qui vient accompagner le croyant tout au long de la période de Noël.

9) Comment se procurer l’ouvrage ?

Le recueil est disponible en format papier sur Amazon mais aussi en téléchargement gratuit sur le site de Plumes chrétiennes. Pour ceux qui habitent dans la région d’Aix-en-Provence, certaines copies sont en vente à la bibliothèque de la Faculté Jean Calvin, aux heures d’ouverture.

10) Des poètes qui t’inspirent ?

C’est un peu cliché, mais la poésie de Hugo me touche particulièrement. Du côté de la « poésie chrétienne » si je peux dire, il y a beaucoup plus d’anglo-saxons … et donc ce sont eux qui m’inspirent notamment Malcolm Guite, Luci Shaw, Scott Cairn ou Elizabeth Jennings pour donner des exemples récents.

Merci, Yannick !

« La défense identitaire, c’est ce qui reste lorsqu’on n’est plus capable de croire en ses propres principes »

Chères lectrices et chers lecteurs, chers abonnés, voici une citation pour le week-end :

« La défense identitaire, c’est ce qui reste lorsqu’on n’est plus capable de croire en ses propres principes. Lorsqu’un religieux ne croit plus vraiment en son propre Dieu, en sa bonté, en sa magnanimité (….), il fait alors de sa religion une identité à défendre. Celui qui a foi en ce qui le dépasse (…), n’a pas besoin de substitut identitaire ». (Rachid Benzine / Raphaël Liogier, dans « les violences qui minent notre société devraient nous inviter à ne pas en importer d’autres », une tribune du Monde de mardi 07/11/23, p27)

Avec, en bonus, deux suggestions de lectures :

« La communion qui vient : carnets politiques d’une jeunesse catholique », de Paul Colrat, Foucauld Giuliani et Anne Waeles. Seuil, 2021 [Tous les cinq ans, lors des élections présidentielles, on débat en France de savoir quel candidat sera le plus apte à jouer le rôle de sauveur de la nation. Lorsqu’une crise se déclare, c’est un messie qu’on réclame. Contre la quête d’une idole, Jésus, Sauveur né il y a deux mille ans, exerce son règne sans pouvoir et sans violence. Par sa mort sur la Croix, il met à nu l’injustice du monde. Par sa sainteté et sa résurrection, il nous ouvre dès maintenant à la vie divine, vie qui se donne dans l’histoire quand l’amour réalise la justice, vie de communion. L’enjeu de ces Carnets est d’explorer la puissance politique de cette communion qui vient à nous par trois chemins. En nous ouvrant à l’éternité, elle déconstruit l’apologie d’époques anciennes et la confiance irrationnelle dans le progrès. En appelant le maître à se faire serviteur, elle désacralise les pouvoirs économique et politique. Enfin, elle destitue les logiques identitaires, inscrivant l’altérité au cœur de la réalité divine et nous invitant à la pratique de la charité, c’est-à-dire au don joyeux de soi.]

« Dieu ? Au fond, à droite : quand les populistes instrumentalisent le christianisme », de Iacopo Scaramuzzi. Salvator, 2022 [En l’espace de quelques années, le populisme de droite a gagné du terrain dans des pays très éloignés géographiquement et historiquement les uns des autres. Les protagonistes sont des hommes politiques personnellement indifférents à la religion, mais qui se sont soudainement mis à utiliser les symboles, le langage et les rituels du christianisme de manière ostentatoire et peu scrupuleuse. Le journaliste Iacopo Scaramuzzi s’est appuyé, pour mener son enquête, sur les études universitaires internationales les plus récentes et sur des entretiens avec les experts les plus chevronnés. Son travail nous permet de mieux comprendre les ressorts de ce populisme qui se fonde sur deux matrices : la récession qui a suivi la crise économique de 2008 et la crise migratoire de 2015. Dans ce contexte, les leaders charismatiques, à grand renfort de références chrétiennes, apparaissent comme des sauveurs d’une civilisation en perdition. En réalité, ils ne font de la foi chrétienne qu’un marqueur identitaire, l’instrumentalisant à des fins politiques.]

Bonnes découvertes et bonnes lectures !

« 1001 questions » sur les « 1001 questions sur la Bible » en live (2 Décembre)

Source image : lacause.org

Aujourd’hui, rencontre avec le Pasteur Julien Coffinet, qui a bien voulu se prêter au jeu des (1001)questions-réponses sur un prochain événement, prévu le 02 décembre à Paris. Qu’il en soit remercié, comme je le remercie pour sa disponibilité, ainsi que pour la fraîcheur de son ton, restitué ici.

1)Bonjour Julien ! Peux-tu te présenter ?

Bonjour Pep’s café, je m’appelle Julien Coffinet, j’étais pasteur en paroisse à Saint-Germain-en-Laye pendant 11 ans ces dernières années et j’ai rejoint la Fondation La Cause en juillet 2022 avec mon épouse, elle aussi pasteure.

2)Le 2 décembre, La Cause organise un après-midi au temple du marais (Paris), lequel sera consacré aux « questions difficiles de la Bible ». L’apôtre Pierre lui-même reconnaissait qu’il y a des « passages difficiles à comprendre » (2 Pie.3v16). Mais il y a aussi des « questions qui tuent ». Qu’est-ce qui peut – à ce point – poser question, dans la Bible, susceptible de motiver un tel événement ? 

Quand on ne lit pas trop la Bible, on n’a pas trop de questions… Là on sort d’une lecture intégrale de la Bible que l’on a effectuée par petits groupes sur zoom depuis le 2 janvier 2023. On avait appelé cette aventure « le Tour de la Bible »*. Mais quand tu lis 20/30 minutes par jour en groupe, tu ne t’arrêtes pas forcément sur les passages difficiles… La lecture continue, tu te dis qu’il faudra y revenir, mais tu ne le fais pas…

Alors, on a voulu prendre ce temps d’une grosse demi-journée pour se redonner l’occasion de réfléchir à des passages qui choquent, qui gênent, qui semblent bizarres ou juste des passages qu’on n’a pas du tout compris.

3)L’après-midi du 02 décembre sera l’occasion, pour les participants, de poser « leurs 1001 questions » sur la Bible, « en live » [un format inspiré par le site « 1001 questions » ?]. Qui seront « les répondants » et pourquoi eux ? Quels seront les critères de réponses attendues ?

On a demandé à des théologiens de différentes Églises, facultés et sensibilités de venir nous aider ! Question bonne tenue théologique, on sait qu’on sera au rendez-vous. Maintenant, on leur a demandé aussi d’être clair, pédagogue, compréhensible. L’idée, c’est de progresser ensemble !

Concrètement, on a demandé des topos de 15 minutes en donnant une liste de questions possibles. Du coup, nous aurons des (débuts de) réponses sur la fiabilité du texte biblique, les bonnes et les mauvaises traductions, un topo sur la violence dans la Bible ou sur les rapports entre Bible et science, etc…

Après, l’idée est également de pouvoir partager, interagir, dialoguer. On ne pense peut-être pas tous pareil ! On n’est pas gêné par les mêmes passages, etc…

4) Qui peut venir ? Pourquoi y venir ? Comment y venir ?

C’est ouvert à tout le monde ! Les jeunes convertis ou débutants dans la lecture biblique devront peut-être s’accrocher mais on promet de faire tous nos efforts pour calmer nos profs de théologie sur le grec et l’hébreu (rires). Toutes les sensibilités spirituelles sont les bienvenues puisqu’on sera dans l’amour et la vérité. Donc bienvenue aux « fondamentalistes » et aux « crypto-bouddhistes ».

Pourquoi y venir ? Pour grandir dans sa foi, pour se donner quelques pistes de réponses quand on est interrogé, voir agressé, à propos du texte biblique, pour passer une après-midi fraternelle et chaleureuse avec des hommes et des femmes venant d’horizons différents mais intéressés par ce sujet passionnant, ou juste pour l’apéro de fin de journée… C’est vous qui choisissez votre raison de venir.

On a mis en place un lien pour s’inscrire parce que le temple du Marais n’est pas extensible à l’infini et qu’il y a beaucoup de personnes intéressées par l’événement. Je te le mets ici pour tes lecteurs : gratuit mais nécessaire 🙂

Le dernier mot est pour toi !

Merci de m’avoir invité sur ton blog ! Il était génial jusque-là (rires).

Lol ! Merci !

*A noter que le « tour de la Bible » se poursuit ici.

Raise Us Up [Hebrew/Arabic] – The Voice of One Calling

« Raise Us Up », écrit par Siyona Adranly. Arr. et perf. par The Voice of One Calling (feat. Siyona Adranly, Illit Ferguson, & Zak Davis)

Clip réalisé juste avant l’attaque du Hamas sur le sol de l’Etat d’Israël, le 07 octobre 2023, et la tragédie frappant israéliens et palestiniens, « Raise Us Up » nous rappelle, d’une même voix, en hébreu et en arabe, ce qu’est mener « le Bon Combat » au Nom de Jésus. Car « notre lutte n’est pas contre l’homme (la chair et le sang) », mais bien spirituelle, « contre les puissances, contre les autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal dans les lieux célestes », selon Ephésiens 6v12. Une lutte que l’on mène ensemble dans l’unité de l’Esprit Saint (Ephésiens 4v3) et la prière, « le genou à terre ».

Paroles (en anglais, hébreu et arabe) :

Intro:

[Hebrew] Narim Yadenu (we will raise our hands)

[Arabic] NarfaE’ul A’ayadi (we will raise our hands)

[Hebrew] Narim Yadenu (we will raise our hands)

[Arabic] NarfaE’ul A’ayadi (we will raise our hands)

We raise our hands to the King of Kings

Verse:

Your children are falling worse than ever before

Your people are suffering, fighting a war

Darkness and fear are trying to kill

But Your light and love are doing

Your will Though evil strikes down and makes us weak

Your powerful truth makes our hearts speak…

Chorus:

We raise our hands to the King of Kings

No one can control what his nation sings

We raise our hands to the King of Kings

We’ll fight for our God over everything

Chorus Repeat in Hebrew:

[Hebrew] Narim yadenu le’melech ha’mlachim

[Hebrew] Lo yagdiru le’amcha eych mehalelim

[Hebrew] Narim yadenu le’melech ha’mlachim

[Hebrew] Omdim mul ha’col anachnu lo mevatrim

Chorus Repeat in Arabic:

[Arabic] NarfaE’ul A’ayadi limalikal mulook

 [Arabic] La yuwqifu A’aHad nasheeda shaE’bihi

[Arabic] NarfaE’ul A’ayadi limalikal mulook

[Arabic] Sanuwajihul taHaddi raghma kulla shay’A

Bridge:

Raise your army raise us up Make us warriors that don’t give up

[Hebrew] Hachieh otanu [Hebrew] Hakem lecha tsava

[Hebrew] Aseh otanu osey dvarcha

[Arabic] Qawem abtalak nadina [Arabic] Limuhaqiqi awamrak jadedna

Tag:

All Lies are gone

We know the truth

No matter what

We’ll fight for you

We are free

No one can hold us in

So we lift Your name

Ending:

[Hebrew] Narim yadenu (we will raise our hands)

[Arabic] Limalik al mulook (to the King of Kings)

We’ll fight for our God over everything