« Watch it (again) » : Esther, d’Amos Gitaï

L' »Esther » du film éponyme d’Amos Gitai (Israël, 1986). Source image : amosgitai.net

Esther est l’un des rares livres bibliques dont le titre est le nom d’une femme. Ce « roman biblique » raconte l’histoire de celle qui, choisie par le roi Assuérus qui ignore qu’elle est juive pour devenir son épouse, découvre un complot contre son peuple, qu’elle parvient à sauver.

C’est aussi le seul livre du canon biblique où Dieu est absent et qui, en dehors des cinq livres de la Torah, ait donné lieu à une fête juive, la fête de Pourim.

Étymologiquement, « Pourim », qui a lieu tous les ans au mois de mars, signifie « les sorts » – le sort tiré par Haman (premier ministre au royaume perse du roi Assuérus) de la date du massacre de tous les Juifs en un seul jour, ainsi que son annulation grâce à Esther. De là l’espérance de pouvoir échapper à une fatalité apparemment incontournable. À Pourim, les Juifs font un joyeux festin et mangent notamment des pâtisseries appelées « les oreilles d’Haman ». Ils envoient des portions de nourriture à leurs amis et font des dons aux pauvres. Les enfants ont aussi l’habitude de se déguiser, et parfois même les adultes : c’est la période des carnavals, pour signifier qu’il faut chercher derrière les masques les traces de la Providence divine. On lit le Rouleau d’Esther (en hébreu Meguilat Esther = « révéler le caché ») et il est d’usage de faire du bruit à chaque mention du nom d’Haman, lors de la lecture !  

Esther est aussi le titre du premier long métrage de fiction d’Amos Gitaï, sorti en 1986 et conçu comme un immense tableau vivant. Je l’ai personnellement découvert en 2014, lors d’une projection spéciale en présence du réalisateur.

Celui-ci souligne d’ailleurs que la tradition commémorative de Pourim retient bien du livre d’Esther la victoire d’un peuple opprimé qui se libère de ses oppresseurs, mais ignore généralement (un comble !) le dénouement de ce récit d’identité, de survie et de résistance: Esther et Mardochée (Mordehai), non contents de sauver leur peuple des mains de Haman, obtiennent du roi de Perse le droit de se venger. C’est ainsi que Haman et ses dix fils furent pendus et que 75 000 « ennemis d’Israël » furent massacrés. Plus encore, la Bible nous raconte que le massacre n’étant pas terminé dans le délai fixé par le roi, Esther demanda à Assuérus l’autorisation de continuer pendant un jour supplémentaire. Donnant la suite telle que la Bible la raconte, le réalisateur israélien tient ainsi à « rappeler cette partie qui a été oubliée et questionner le cycle de la vengeance et la permutation permanente oppresseur / opprimé » (cf Esther 7, 8 et 9 ).

Et ce, alors que le récit biblique paraît entrer en résonance avec les événements de l’époque de la réalisation du film tourné presqu’entièrement en hébreu et en arabe et produit au milieu des années 80, entre la guerre du Liban et la première intifada, le soulèvement palestinien contre Israël.

Un parallèle souligné par le décor choisi : les ruines de Wadi Salib à Haïfa, le vieux quartier arabe de Haïfa abandonné par les Palestiniens après la guerre de 1948.

Tableau vivant dans les ruines tiré du film « Esther » d’Amos Gitai (1986)

A la fin d’Esther, un travelling traverse lentement les ruines du quartier de Wadi Salib en suivant, les uns après les autres, ses principaux interprètes. Ceux-ci dévoilent alors, en voix off, leurs propres biographies, qui résonnent avec la problématique du film. Nous découvrons ainsi que Schmuel Wolf, qui joue le narrateur, est un Juif d’origine hongroise, qui a immigré en Israël en 1948, après avoir perdu son père durant la Shoah, que David Cohen, interprète du « serviteur du roi Assuérus », Juif d’origine égyptienne, a subi des vexations à la fois dans son Alexandrie natale, parce qu’il était Juif, et ensuite en Israël parce qu’il était considéré comme Arabe ; et que l’acteur qui joue Haman, Juliano Merr, d’origine mixte, a été persécuté toute sa vie à cause de son père Arabe. Zare Vartenien, acteur israélien d’origine arménienne, qui joue le rôle du roi, choisit quant à lui de citer un passage poétique de la Bible [de l’Ecclésiaste], le même qui sera repris quelques années plus tard par Itzhak Rabin, à la Maison Blanche, lors de sa poignée de main historique avec Yasser Arafat : « Un moment pour tout, un temps pour tout désir sous les ciels; Un temps pour enfanter, un temps pour mourir; Un temps pour planter, un temps pour extirper la plante; Un temps pour tuer, un temps pour guérir; Un temps pour faire brèche, un temps pour bâtir; Un temps pour pleurer, un temps pour rire;(…) Un temps pour aimer, un temps pour haïr; Un temps, la guerre, un temps, la paix »]. Et le travelling se termine sur la vue d’un quartier moderne de Haifa, belle conclusion pour cette oeuvre qui se tourne vers le passé pour mieux se chercher un avenir.

Comment voir Esther ? Disponible en coffret DVD (Edition Arte vidéo, 2012), comprenant également les autres films : Berlin, Jérusalem et Golem, l’esprit de l’exil.

A découvrir également, un numéro des cahiers bibliques de « Foi & vie », la revue protestante de culture, lequel nous entraîne à la découverte de ce récit d’Esther, méconnu mais captivant. 

Esther : invitation au voyage au coeur d’un livre méconnu

« Raise your mask », un clip parodique de la fête de Pourim, d’après le livre biblique d’Esther, par « The Ein Prat Fountainheads ».
Exercez-vous à reconnaître Esther, Mordecai (Mardochée), Xerxès, Haman…

Rares sont les livres bibliques dont le titre est le nom d’une femme. C’est le cas pour le livre d’Esther. En exil avec son peuple, la protagoniste, Esther, devient reine des Perses et sauve Israël, devenant une figure de la résistance du faible face à l’oppression. Comment une minorité peut-elle résister à l’asservissement et à l’assimilation ? Cette question au cœur du livre ouvre deux champs de réflexion, l’un sur l’identité, l’autre sur la résistance. Pour répondre à ces questions fondamentales – hier comme aujourd’hui – ce « roman biblique » met en scène différentes stratégies possibles de résistance. 

Celle d’un homme, Mardochée, qui fait face pacifiquement, restant fidèle à lui-même et à son Dieu et refuse ainsi jusqu’au bout de se prosterner face au puissant roi perse. 

Celle d’Esther, qui considère ses faiblesses comme une force et s’en sert avec ruse, sagesse et intelligence pour convaincre le roi de rétablir la justice. 

En dernier recours, une troisième voie, celle de la guerre, est finalement choisie pour contrer des assaillants génocidaires que la raison ne semble pas pouvoir arrêter. 

Ce livre biblique met en valeur la force de la faiblesse de son héroïne éponyme, Esther. Sa ruse, loin d’être présentée de manière négative, apparaît au service de la vie et du salut de son peuple opprimé. 

Un numéro des cahiers bibliques de « Foi & vie »(1), la revue protestante de culture, nous entraîne à la découverte de ce récit captivant. 

Le lecteur sera convié à la cour du roi perse : il sera témoin des intrigues de palais, participera aux banquets somptueux, entendra musique et rires, rencontrera des personnages un brin burlesques, dans une ambiance parfois carnavalesque. Il éprouvera aussi frissons et suspense face au sort du peuple d’Israël. Si aux premiers abords, l’histoire racontée dans Esther semble simple, le livre est en réalité plus complexe qu’il n’y paraît. Nous en avons en effet plusieurs versions différentes. Se posent ainsi les questions de son écriture et du contexte historique dans lequel il a vu le jour, mais aussi du traitement des thématiques tragiques qu’il aborde sur le mode léger du conte. Pour passionnant qu’il soit, ce livre n’a guère trouvé fortune dans la tradition chrétienne, qui l’a délaissé, contrairement à la tradition juive qui célèbre chaque année la victoire d’Esther lors de la fête de Pourim (2) – laquelle a eu lieu, cette année, les 6 et 7 mars. 

Aujourd’hui encore, Esther n’est que très peu lu dans le cadre liturgique en milieu chrétien : il est absent du Lectionnaire des dimanches et fêtes de l’Église catholique et seuls quelques très brefs extraits des prières sont proposés en lecture dans le cadre de messes votives ou le premier jeudi de carême. Il est donc possible pour le bibliste du dimanche, même le plus assidu, de ne jamais rencontrer Esther. Cette chance est réservée à celui qui ose s’affranchir du lectionnaire pour se plonger dans la lecture de la Bible en dehors des sentiers qu’il balise. 

Ce cahier est une invitation au voyage au cœur de ce livre biblique méconnu et des traditions qui lui sont liées.

Trois articles traversent l’ensemble du livre pour proposer autant de portes d’entrées : Jean-Daniel Macchi présente un premier regard d’ensemble sur Esther, en introduisant non seulement au livre lui-même mais aussi aux problèmes qu’il pose à l’exégète. Catherine Vialle aborde ensuite l’ensemble en interrogeant les figures féminines du livre. Marie-Pierre Cournot invite au voyage à travers les fêtes et les banquets qui ponctuent l’ensemble et y explore en particulier la relation entre humains et Dieu qui s’y joue. 

Quatre ouvertures prennent ensuite le relais pour proposer des approfondissements et des prolongements. Lionel Thébaud se penche sur le Songe de Mardochée, montrant comment les additions grecques donnent à l’ensemble une orientation apocalyptique. Madalina Vartejanu invite à explorer la part comique de ce livre où se déploie une ironie souvent mordante envers les puissants et Constance Luzzati visite l’histoire d’Esther telle qu’elle a été mise en musique par Haendel. 

Enfin, David Veldhuizen propose une approche sensorielle d’Esther à partir d’une expérience de lecture augmentée menée en Ehpad. 

À travers l’ensemble des articles et ouvertures qui composent ce cahier biblique, le souhait de l’équipe de « Foi & vie » est que chaque lecteur, chaque lectrice, se sente invité à la lecture d’Esther et à la (re)découverte de son univers foisonnant, et véritablement passionnant.

Bonne lecture et « Hag Pourim Saméah ! » (Joyeuse fête de Pourim !) 

Notes :

(1)La revue « Foi & Vie. Revue protestante de culture » est devenue une revue numérique et gratuite. Elle comprend six numéros par an, dont trois numéros thématiques (cinq ou six articles sur le thème, deux ou trois varia, et une revue des livres), un « Cahier Biblique », un « Cahier du Christianisme social » et un « Cahier d’études juives ». Il est possible de recevoir gratuitement cette revue : il suffit de se rendre sur son site, de cliquer en haut à droite et « S’inscrire » puis « Je m’abonne gratuitement » pour chaque numéro en PDF par mail.

(2) Esther est le seul livre du canon biblique qui, en dehors des cinq livres de la Torah, ait donné lieu à une fête juive, la fête de Pourim. Étymologiquement, « Pourim » signifie « les sorts » – le sort tiré par Haman de la date du massacre de tous les Juifs en un seul jour, ainsi que son annulation grâce à Esther. De là l’espérance de pouvoir échapper à une fatalité apparemment incontournable. À Pourim, les Juifs font un joyeux festin et mangent notamment des pâtisseries appelées « les oreilles d’Haman ». Ils envoient des portions de nourriture à leurs amis et font des dons aux pauvres. Les enfants ont aussi l’habitude de se déguiser, et parfois même les adultes : c’est la période des carnavals, pour signifier qu’il faut chercher derrière les masques les traces de la Providence divine. On lit le Rouleau d’Esther (en hébreu Meguilat Esther = « révéler le caché ») et il est d’usage de faire du bruit à chaque mention du nom d’Haman, lors de la lecture !  

La série biblique de l’été : Lecture suivie du livre de la Genèse (4)

« L’Hiver ou la déluge », huile sur toile de Nicolas Poussin (1660-1664). Musée du Louvre

Quatrième épisode de notre lecture suivie du livre de la Genèse, la nouvelle série biblique de l’été proposée par mon ami et frère Louis-Michel, pasteur, à paraître chaque semaine sur Pep’s café ! le blogue. Les notes et la suggestion finale de lecture sont de moi. A noter que la série fera une petite pause à partir de cet épisode, pour reprendre en septembre.

6 : 1-12

Lorsque les hommes eurent commencé à être nombreux … L’adverbe « lorsque » est flou quant à la période des événements relatés dans ce chapitre. On peut quand même affirmer que l’auteur de la Genèse souhaite attirer l’attention du lecteur sur l’état de l’humanité (v.1, 3).

Les fils de Dieu virent que les filles des hommes étaient belles … La beauté de ces filles honore en soi le Créateur, mais malheureusement, dans la nature humaine corrompue par le péché, cette beauté attise la convoitise (v.2). Les « fils de Dieu » qui convoitent sont peut-être des anges déchus16. Ces unions d’ordre démoniaque vont donner naissance à des « géants », des héros, des hommes célèbres (v.4).

Il faut noter dans ce passage, que le mariage institué par Dieu est bafoué. Le verset 2 insiste sur le « plaisir » lié à la beauté … Il n’y a ici aucun sens de la responsabilité démontré.

Et l’Eternel vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que tous les desseins des pensées de son coeur n’étaient que mal continuellement : Le constat est clair, la responsabilité de l’homme est engagée (v.5). Rien n’échappe au regard divin (Hébreux 4 : 12-13).

Et l’Eternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé dans son coeur :

Le mot « repentance » ici ne signifie pas que Dieu se détournerait de Sa création, mais plutôt qu’Il s’adapte au changement de direction effectué par l’être humain. Ce verset 6 nous révèle le fait que Dieu peut ressentir une émotion violente, une affliction si douloureuse qu’il manifeste cette adaptation. Le verset 3 nous a révélé que Son Esprit allait laisser l’homme prendre ses propres orientations mais qu’il en limiterait la durée de vie à 120 ans, les versets 6 et 7 semblent montrer la nécessité pour le Dieu Créateur affecté de mettre en oeuvre une adaptation.

Et Noé trouva grâce aux yeux de l’Eternel : Fils de Lémec, descendant de Seth, Noé était désigné comme celui qui soulagerait ses parents de la pénibilité de leur vie (V, 28-32). La grâce (ou faveur) de l’Eternel fait toute la différence ! Il semble être le seul homme qui puisse obtenir cette grâce. Mais il ne faut pas oublier que Dieu accorde Sa grâce à qui Il veut, car Il est Souverain. Cela n’enlève nullement à Noé ses qualités, mais met en valeur la souveraineté de Dieu dans Son choix (v.8) car Noé n’était pas parfait puisqu’il « trouva grâce ».

C’est ici l’histoire de Noé : Ce nom signifie « apaisé ». Il y a un aller-retour entre Dieu et Noé. Dieu apaise Noé en lui accordant sa faveur, et Noé apaise Dieu en vivant selon Sa justice et Son intégrité (v.9-12). Ces deux qualités divines se retrouvent dans l’expression « marchait avec Dieu ». Noé semble manifester le caractère divin au milieu d’une génération totalement corrompue (v.9-12).

6 : 13-22

Et Dieu dit à Noé : « La fin de toute chaire est venue devant moi » … Décision divine résumée et qui fait le pendant avec le verset 12 (v.13).

Fais-toi une arche de bois résineux : Le mot « arche » signifie « caisse » (théba) et ne se trouve qu’ici et dans Exode 2 : 3 lorsqu’il s’agit du petit « berceau » de l’enfant jeté sur les eaux du Nil et qui deviendra Moïse. Certains commentateurs pensent que l’arche était fabriquée avec du bois d’acacia, d’autres avec du bois de cyprès (le bois résineux).

… tu la feras composée de cellules et tu l’enduiras de poix en dedans et en dehors : On admire dans ce verset 14, l’intelligence organisationnel du Seigneur, et son souci de sécuriser l’arche.

Et voici comment tu la feras : La coudée hébraïque est de 48 cm. Celle de Babylone de 52 cm. Approximativement, l’arche faisait 150 mètres de longueur, 25 mètres de largeur et 15 mètres de hauteur (F. Godet). Ce genre de bâtiment ne peut pas aller vite mais peut supporter une charge supérieure à tous les bateaux construits selon les normes classiques (v. 15). Dieu prévoit une ouverture sur le côté, et descendant depuis le toit, assez importante pour aérer l’intérieur de l’arche. Noé devra construire l’arche sur trois étages (v.16).

Et moi je vais faire venir le déluge : À chacun sa responsabilité ! Dieu est responsable du déluge, et Noé de l’arche. Le mot hébreu pour déluge est « mabboul ». On le trouve une seule fois dans la Bible, dans le Psaume 29 : 10 quand il est fait mention des événements avec Noé. Qu’est-ce qu’un déluge ? « une inondation de la terre » (v.17).

Mais j’établirai mon alliance avec toi : Dieu devance toujours l’histoire des hommes. Il met en place l’alliance comme une promesse, et comme un fait, avant même que le déluge arrive (v.18-21).

Et Noé se mit à l’oeuvre : L’alliance est le cadre plein d’amour de Dieu pour le travail de Noé. C’est dans cette alliance qu’il y a l’assurance d’être sauvé (v.22).

7 : 1-10

Et l’Eternel dit à Noé : « Entre, toi et toute ta famille, dans l’arche, car je t’ai vu juste devant moi au milieu de cette génération » :

Dieu privilégie la famille, elle fait partie de Son plan de restauration de l’humanité. Quelle merveille pour Noé de pouvoir travailler avec son épouse, avec Sem, Cham, et Japhet, et avec ses belles-filles. Dieu rappelle la raison principale de ce « sauvetage » : « je t’ai vu juste ». Non pas que Noé était meilleur que les autres hommes, mais son coeur avait les mêmes aspirations que son Créateur. Il avait le même sens de la justice que Dieu parce que Dieu en est l’auteur (v.1).

De tous les animaux … Les animaux sont accueillis dans l’arche deux par deux, en paire, un mâle et sa femelle. Le Créateur prévoit, comme au commencement, la reproduction des espèces. Les oiseaux ne sont pas mis au ban. Pourquoi l’adjectif « purs » est-il mentionné ? Godet suggère que de cette manière Noé pourrait offrir des sacrifices à l’Éternel à la sortie de l’arche (v.2-3).

Car sept jours encore, et je ferai pleuvoir sur la terre quarante jours et quarante nuits :

Dieu donne à Noé un repère temporel, une espérance donc. Même si le Seigneur répète son intention d’effacer les êtres humains de cette génération avec une profonde douleur exprimée par « les êtres que j’ai faits » (v.4-5). Noé obéit (v.5). Il a 600 ans quand le déluge commence (v.6) et que toute sa famille s’installe dans l’arche (v.7), ainsi que les animaux (v. 8-9).

Et au bout des sept jours, les eaux du déluge furent sur la terre : Le verset 10 est une transition entre les préparatifs à la catastrophe et le déluge lui-même.

7 : 11 à 8 : 5

L’an six cent de la vie de Noé, au deuxième mois, le dix-septième jour du mois … :  Il s’agit ici de l’année civile qui commençait en octobre/novembre, le mois de Marcheschvan [le mois de la pluie]..

En ce jour-là, toutes les fontaines du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s’ouvrirent : Un mouvement d’en-bas et un mouvement d’en haut. Certains écrits anciens font mention d’un grand bouleversement qui aurait eu lieu. Imaginons que les eaux des mers remontent à vive allure et envahissent les terres, puis que les nuages laissent libres cours à toutes les eaux qu’ils contiennent potentiellement … Qui peut en réchapper ? (v.11-12).

En ce jour même, Noé entra dans l’arche, ainsi que Sem, Cham, et Japhet … Toute la famille s’installe donc à la suite des animaux, puis le moment vient où Dieu ferme la porte de l’arche (v.13-16). Cela nous enseigne une fois de plus que le temps appartient à la souveraineté de Dieu, et l’histoire du monde en dépend.

Et le déluge fut quarante jours sur la terre : Le phénomène du déluge se repère à certaines expressions = « les eaux grossirent », « devinrent extrêmement grosses », « les hautes montagnes furent couvertes », « et les eaux furent hautes », « et les eaux baissèrent », « les fontaines de l’abîme et les écluses des cieux se fermèrent », « et la pluie cessa » (v.17 à VIII, 5a).

Le premier jour du mois, apparurent les sommets des montagnes : l’espérance (v.5b).

8 : 6-19

Et il arriva qu’au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre … :

Noé est en train de voir la réalisation de la promesse de Dieu (v.6). L’espérance du verset 5 se confirme.

… et lâcha le corbeau … et il lâcha la colombe : C’était déjà un usage répandu que de lâcher un oiseau pour s’orienter. Le corbeau carnassier ne trouve pas assez de nourriture pour vivre, alors il revient. La colombe est envoyée trois fois jusqu’au verset 12 du récit.

Enfin, Noé, ne voyant plus revenir l’animal, comprend que la terre est presque sèche (v.13a).

Noé ôta la couverture de l’arche : La pluie a cessé, la terre a séché. C’est bientôt la fin de l’épreuve. Selon Godet, le déluge aurait finalement duré environ une année … Le texte du chapitre 7 + VIII, 4, mentionne donc deux fois le chiffre de 150 jours … Ce n’est pas en soi un problème. Par contre, le fait que Noé ouvre le toit du bâtiment, nous montre sa confiance absolue dans ce que Dieu a dit.

Et Dieu parla à Noé : C’est le moment choisi pour le retour sur terre ! (v.15-19).

8 : 20 à 9 : 17

Et Noé construisit un autel à l’Eternel et prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et offrit des holocaustes sur l’autel : Préfiguration du sacrifice de Christ (il fallait que ce soit Dieu qui est parfaitement pur).

Et l’Eternel sentit une odeur d’apaisement : Le coeur de Dieu est touché, apaisé, il sait que le coeur de l’homme est incurable quant au péché (v.20-21a). Il fait alors une promesse qui a été transmise de génération en génération : il maintiendra l’équilibre naturel et ne frappera plus l’humanité (v.21b-22).

Et Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit … C’est comme si l’on revenait au début de la Genèse. Il établit une alliance avec Noé et sa famille ou plutôt il la perpétue «

Fructifiez, multipliez-vous, et remplissez la terre » (IX, 1, 8-17). Le genre humain dominera sur le genre animal (IX, v.1-3, 7). Dieu demande à l’homme de ne pas manger de chair avec son sang car Il veut communiquer cette pensée fondamentale que le sang fait circuler la vie (v. 4-5). Il transmet aussi ce qu’est la justice avec ce chiasme « qui versera le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé » (v.4-6).

Dieu affirme encore qu’il ne permettra pas de nouveau déluge (v.11) et présente le signe physique (et scientifique) de son alliance : l’arc-en-ciel (v.11-14). À chaque fois que je vois cet arc dans la nue, je me souviens de ce texte, ce signe rappelle sans cesse la miséricorde de Dieu, et ces paroles résonnent dans le coeur de l’homme « Je me souviendrai » (v.15a, 16a)… …

À ce point du récit, je voudrais mentionner les faits du déluge relatés dans divers pays du globe terrestre, ce qui montrera l’étendue du bouleversement :

En Egypte avec le conseil des dieux et déesses qui décident du déluge, puis à la fin le dieu Râ qui affirme qu’il ne refera plus de déluge.

Les Grecs : Deucalion et Pyrrha se réfugient dans un coffre au sein d’un déluge décidé par Zeus, survivent et offrent un sacrifice.

Les Celtes (donc en Gaule nordique), les Scandinaves et les Lituaniens possèdent quelques variantes d’une catastrophe diluvienne avec un héros qui en réchappe.

Au Mexique, c’est l’histoire de Tezpi qui est relatée. Cet homme et sa femme construisent un bateau spacieux et traversent sans danger une longue période d’un terrible déluge et survivent grâce à des réserves abondantes.

En Polynésie, certaines tribus racontent aussi l’histoire d’un homme qui survit à un cataclysme.

En Chine, en Inde (avec Manou), des histoires semblables à celle de la Bible ont été racontées puis écrites.

Enfin, on peut découvrir dans le palais d’Assurbanipal, des tablettes où est inscrit le récit d’un déluge étrangement semblable à celui de la Bible. Tous ces documents, toutes ces histoires démontrent qu’il y a bien eu un déluge à divers endroits sur terre (Asie, Europe, Amérique…) … Cependant, il n’est pas utile de vouloir absolument affirmer que le déluge a envahi tout le globe … Des chercheurs explorent depuis des dizaines d’années le phénomène de la dérive des continents, etc.

9 : 18-29

Et les fils de Noé qui sortirent de l’arche étaient Sem, Cham, et Japhet :

À partir du verset 18 du chapitre 9 jusqu’au chapitre 11, nous avons la description du développement de l’humanité, du déluge jusqu’à Abraham (Archer, Godet) …

Le début de cette section est prophétique, annonçant le caractère et le destin de chacun des trois frères dans le cadre de l’extension de la communauté humaine. Le verset 18 donne un détail au sujet de Cham qui était « père de Canaan ». Les trois frères sont les ascendants de « tous les habitants de la terre » (v.19). Il n’y avait donc aucune autre population après le déluge. Noé, étant cultivateur, travaille la terre, et plante de la vigne. L’Arménie est le pays primitif de la vigne (v.20) …

… et il but du vin et fut ivre … : Noé est certainement un héros des temps anciens, mais il est comme tous les hommes, faillible. La Bible ne cache rien. On peut déduire, avec les biologistes, que le fruit de la vigne fermentait après le déluge, et Noé a été surpris par les effets de cette fermentation (v.21).

… et il se découvrit au milieu de sa tente : Dans l’état d’ivresse, Noé n’a plus le contrôle de soi (v.21b).

Et Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père et le rapporta à ses deux frères :

Quelle est la faute de Cham ? Une tradition juive met en avant le fait de voir la nudité d’un parent sans le couvrir. C’est probable, surtout le fait de ne pas le couvrir !(1) Ce serait à notre époque non assistance à personne en danger. C’est au minimum un manque de respect de la pudeur de l’autre. On peut comprendre que Noé, bien sûr mécontent, maudisse son fils lorsqu’il reprend conscience (v.22-25)(2).

Puis il dit : La prophétie de Noé établit l’ordre des choses pour l’avenir. Canaan sera serviteur de ses frères (les descendants), Japheth vivra dans « les tentes de Sem » (v.26-27).

Il faut éviter deux écueils dans la lecture de ce passage : Le premier serait de penser que le peuple de Canaan aurait été massacré plus tard par les descendants de Sem et Japhet (ce qui est impossible) ; le second serait de penser que le peuple issu de Cham et Canaan serait le peuple Noir et l’on justifierait ainsi l’esclavage des Noirs (impossible car pourquoi alors des Blancs auraient-ils été esclaves puisqu’ils n’auraient pas été maudits puisque descendants soi-disant de Sem ?). Le texte nous apprend plutôt que la nature humaine est mauvaise depuis la Chute en Eden, et que Cham a cédé au mépris pour son père, et que le plus jeune de ses fils a cédé aussi à cette attitude. Si on parle de « race », il faut parler de la « race « de ceux qui n’ont pas le même coeur que Dieu. On a déjà vu ça avec Caïn avant le déluge.

Et Noé vécut après le déluge trois cent cinquante ans … et il mourut :

Ces informations complètent celles du chapitre 5. (v.28-29). Ces mentions de dates et d’âges apportent des précisions sur les époques, mais ne sont en aucun cas des éléments de doctrine.

10 : 1-7

Voici la postérité des fils de Noé … : Ceux de Japhet : Gomer (qui a eu trois fils), Magog, Madaï, Javan (qui a eu quatre fils), Tubal, Mésec, Thiras … Ceux de Cham : Cuch, Mitsraïm, Put (pas de fils), et Canaan. Les descendants de Cham vont migrer vers le nord et l’est de l’Afrique, mais pas uniquement. Je note ici, que des hommes à la peau mate, basanée, noire ou presque, ont vécu dans ces régions mais aussi vers l’Asie, donc dans la direction opposée, et n’étaient pas des Chamites. Ceux de Sem : Elam, Assur, Arpacsad (famille nombreuse), Lud, Aram (Quatre fils). (v.1-7).

10 : 8-31

Et Cusch engendra Nimrod … : Les passionnés de généalogie se régalent en lisant ce chapitre 10 !!! C’est là, avec les noms des fils de Noé et de leurs descendants, que nous pouvons situer les peuples de l’Asie à l’Europe … Il y a parmi eux des noms que l’on reconnait car ils ont une importance dans le déroulement et l’explication de l’histoire de l’humanité. Prenons le premier nom cité « Nimrod » : Celui-ci bâtira la Tour de Babel, amènera l’idolâtrie d’une fausse déesse en la personne de sa propre épouse qu’on a nommé « Sémiramis » (K-E Schmidt). Tous ces noms, ce sont des personnes qui ont ou n’ont pas accompli la volonté de Dieu, ce sont des personnes, toutes précieuses pour le Créateur ; c’est la vie ! Et c’est plus important que l’histoire elle-même et toutes les théories que nous développons des milliers d’années plus tard. Dans ce sens, la Bible apparait comme une oeuvre d’art, scientifique, morale, et sociale. Combien ces versets nous révèlent les trésors contenus dans le lien social entre les générations.

Telles sont les familles des fils de Noé selon leurs générations, dans leurs nations … :

Au fil du temps et des migrations, les fils forment des peuples, des nations. Celles-ci sont toutes issues de Noé et ne peuvent jamais dire qu’elles ne sont pas concernées par l’alliance de l’Eternel avec l’humanité, et l’arc-en-ciel est vu de tous, partout ! (v.32).

11 : 1-9

Or toute la terre avait la même langue et les mêmes mots : Universalité de la langue (v.1).

Et étant allés su côté de l’orient, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Sinéar, et ils s’y établirent … Les hommes repartent d’Arménie et s’arrêtent dans une plaine fertile et riche (v.2), abandonnent leurs tentes pour construire des maisons (v.3), et bâtir une ville, dont une tour « dont le sommet soit dans les cieux » (v.4). Le verset 4 révèle l’intention de ce projet de construction d’une ville, c’est la peur d’être dispersés (ont-ils la crainte de Dieu soudainement, ou veulent-ils défier Dieu ?).

Et l’Eternel descendit … : Dieu constate l’avancement des travaux. La tour est un lieu qui rallie les hommes, alors que ceux-ci devraient se rallier dans la présence de Dieu, lui faire confiance à Lui seul et non dans leurs entreprises (Psaume 49: 12). Alors, le Seigneur décide de disperser ces hommes, probablement pour leur apprendre à Lui faire confiance (v. 5-8).

C’est pourquoi elle fut appelée Babel :

Les hommes voulaient bâtir Babel pour les rassembler (on pourrait dire sous un seul drapeau). Mais Dieu a fait autrement, en les dispersant, provoquant la diversité des langues, et finalement la multiplication des êtres humains à travers la terre … (v.9). Pour les uns, le nom « Babel » signifie « confondre », pour les autres, il veut dire « porte de Dieu » … Cela peut nous faire comprendre que c’est au plus près de Dieu, que les hommes l’ont oublié et ont péché par orgueil, pensant que leur unité dépendait de leur moyen de sécurité mis en oeuvre, alors est venue la confusion …(3)

(A suivre)

[A lire, en complément : « Zeugma : Mémoire biblique et déluges contemporains » de Marc-Alain Ouaknin(Seuil, 2013. Points Essais). Ou le déluge biblique revisité de manière pluridisciplinaire, pour mieux parler des « déluges contemporains ; et une réflexion pertinente et perspicace sur « l’éthique du futur » – « le principe de responsabilité »- dans le Judaïsme]

Notes :

(1)Sur l’intime, voir ce commentaire de Marc-Alain Ouaknin, rabbin et docteur en Philosophie, sur https://pepscafeleblogue.wordpress.com/2020/01/24/laffaire-mila-vies-privees/

(2) Et c’est ainsi que la (re)découverte de cet épisode biblique nous permet de prendre conscience des dégâts provoqués par les paroles maudissantes d’un des plus célèbres ivrognes….https://pepscafeleblogue.wordpress.com/2020/06/12/en-finir-avec-le-racisme/

(3) Sur la tour de Babel encore, voir notre méditation.

La série biblique de l’été : Lecture suivie du livre de la Genèse (3)

(News lovers in the)Planet of the Apps (2013) Huile sur toile 36” x 36” de Patrick McGrath Muñiz Le péché : une rupture

Troisième épisode de notre lecture suivie du livre de la Genèse, la nouvelle série biblique de l’été, proposée par mon ami et frère Louis-Michel, pasteur, à paraître chaque semaine sur Pep’s café ! le blogue.

. 3 : 1-7 :

 Or le serpent était le plus fin des animaux des champs que l’Eternel Dieu avait faits : Il s’agit d’un animal de l’espèce des serpents, « animaux des champs ». Celui-ci devait avoir des membres pour se déplacer (verset 14). Le mot « fin » pourrait être traduit par « rusé »ou « avisé ». Paul désigne « Satan » sous le masque de ce serpent (2 Corinthiens 11). Cela signifie que l’esprit de Satan habitait probablement, et peut-être ponctuellement dans le corps de l’animal. La « ruse » de l’animal peut s’accorder avec la « ruse » du diable. N’oublions quand même que le serpent est une création de Dieu (v.3).

Et il dit à la femme : C’est étrange ! Eve parle avec un serpent. Mais je peux critiquer la femme, mais ne suis-je pas moi-même capable d’écouter ceux qui veulent séduire ?

« Est-ce que Dieu aurait dit que vous ne deviez pas manger de tout arbre du jardin ? » : Question rusée effectivement ! Il n’aborde pas le sujet du « fruit défendu » directement, mais il commence par une globalité, ce qui amène Ève à vouloir donner des détails. Le dialogue est entamé, et la femme est déjà piégée !!! (v.1b).

Et la femme répondit au serpent : Eve explique alors que Dieu les laisse libres, seul l’arbre [qu’elle présente comme étant] « au milieu du jardin » [en oubliant de mentionner l’arbre de vie] peut amener la mort. Une mauvaise chose : La femme ne se sent pas en danger face à ces drôles de question. Une bonne chose : Dieu les a déjà enseignés sur la vie et la mort et leur a donné le pouvoir de choisir eux-mêmes (v.2-3).

Et le serpent dit à la femme « Vous ne mourrez nullement » : Satan utilise une technique douce. Il rassure la femme (v.4) ! Combien nous aimons être rassurés par rapport aux réalités liées à notre choix !

mais Dieu sait : Dieu sait. Il est omniscient ! Il sait puisque c’est Lui qui a décidé l’ordre des choses, d’où son avertissement peu avant (v.3). Les avertissements de Dieu ne sont pas des fardeaux, ils sont libérateurs. Une vérité : la connaissance du bien et du mal nous ouvre les yeux et nous éloigne du Créateur. Mais au fait, aurions-nous résisté ? L’arbre semblait délicieux. Un goût féminin ? Non. Adam était avec elle (v.6). Il a aussi apprécié ce fruit.

Et les yeux de tous deux s’ouvrirent : Les yeux s’ouvrent, entre autres sur la nudité, la honte s’installe … alors Adam et Eve essaient de se couvrir avec des ceintures faites à base de figuier. Rapportées au Nouveau Testament, ces paroles nous révèlent que l’autojustification n’apporte pas la vie, ni la réconciliation avec Dieu (v.7).

3 : 8-24

Et ils entendirent le bruit de l’Eternel Dieu passant dans le jardin : Dieu semble être dans le vent comme dans Actes 2, versets 1 à 4. Dieu passe dans le jardin. Cela semble normal. Adam et Ève sont habitués, ils reconnaissent le « bruit de l’Eternel » au milieu du vent.

Et l’homme et sa femme se cachèrent de devant l’Eternel Dieu parmi les arbres du jardin : Ils avaient honte entre eux (v.7) et le fait de se cacher révèle qu’il y a aussi une « honte » ou une « crainte » devant Dieu. Le péché a changé les choses. En effet, avant, la présence de Dieu était normale et agréable, maintenant, cette présence est redoutée (v.8).

Et l’Eternel Dieu appela l’homme et lui dit : « Où es-tu ? » : Dieu avait donc l’habitude de voir l’homme … Sa question montre son intérêt pour Adam et Ève, même s’ils ont péché. Dieu n’est pas surpris, mais en l’interpellant, il désire que l’homme lui réponde, et ose parler au sujet de sa désobéissance (v.9).

Et il (l’homme) dit : « Je t’ai entendu … et j’ai craint, car je suis nu … » : Là, Adam sort de sa cachette et accepte d’engager le dialogue avec son Créateur. Il répond vrai, il a honte car sa nudité devient pour lui un problème … (v10).

« Qui t’a montré que tu es nu ? » : Quelle admirable question ! C’est une belle pédagogie. Dieu aurait pu frapper Adam, le condamner de suite, mais non, il ne considère pas le problème d’Adam sous l’angle de la faute, mais sous celui de sa régénération future (v.11). Cette question est un point de départ à la restauration, au salut, non seulement d’Adam, mais aussi d’Ève et plus tard de toute l’humanité.

« As-tu mangé de l’arbre dont je t’avais dit de ne pas manger ? » : La Bible Segond 21 parle d’interdiction. Ce n’était pas une suggestion ni un conseil. Cette question est là pour aider Adam. Mais l’homme esquive sa responsabilité, et dépose le poids de la faute sur sa femme (v.11-12). D’ailleurs, la femme rejette la charge de la faute sur le serpent (v.13). Comment Dieu peut-il secourir celui qui désobéit dans le cas où il ne veut pas reconnaître sa part de responsabilité ?

À noter que Dieu ne prononce pas de jugement sur Adam et Ève, mais uniquement sur le serpent. Cet animal était une représentation atténuée des ténèbres et des puissances démoniaques. Dieu ne veut pas « écraser » Adam, tenant compte de sa fragilité du moment, puisqu’il prend conscience du mal (v.8-13). Le serpent est donc jugé. Il ne marchera plus. Il devra ramper. Cela lui donnera toujours, aux yeux des hommes, une identité redoutable, imprévisible, abjecte, repoussante, maligne, etc. Image du diable, du tentateur, du séducteur, de l’envoûteur, puissance déchue … rebelle par excellence. A travers le serpent rampant, Dieu révèle la personnalité de Satan qu’on nommera dans le NT « le serpent (dragon) ancien, le diable » (cf l’Apocalypse).

Ce jugement permet de faire la distinction entre l’être humain et le démon. Le premier est appelé à être sauvé, le second est « déjà jugé ». Le jugement de Genèse est rejoint par celui du N-T (Jean 14). La postérité d’Ève (et logiquement de son mari) ne pourra pas être inquiétée par celle de Satan. Ce sera un combat spirituel. Y compris à travers les hommes qui se rebelleront contre Dieu, habités par l’esprit du Mal, de Satan (v.15). Enfin, le diable blessera « au talon » les enfants d’Ève, mais eux, ils le « meurtriront à la tête ». Cela me fait penser à Romains 8 : 35-39 : « Dans tout cela nous sommes plus que vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés » (v.15).

À la femme il dit : Dieu prend la responsabilité des conséquences du péché de l’être humain (emploi du pronom « je »). La grossesse va être pénible. Et le mari sera comme un dominateur. Cela, c’est la condition de l’homme déchu, rebelle à Dieu. Heureusement que le Saint-Esprit console ceux qui peinent tout en se confiant à Dieu, et que Jésus a lui-même donné l’image d’un époux aimant jusqu’à donner sa vie pour l’épouse. Pourquoi, aujourd’hui, l’homme peut-il être si « dominateur », si macho ? Pourquoi la femme peut-elle être si « féministe », un féminisme si rempli de haine pour ce qui est masculin qu’il finit par adouber le lesbianisme ? Les désirs de la femme devaient se porter sur le mari (ça semble positif … bien que Godet apporte là un commentaire différent), mais « ces désirs » tout au long de l’histoire sont plus ou moins faussés, et dans les derniers temps, « ces désirs » passent la frontière du couple initial. Les femmes ne se limitent plus (même choses pour les hommes), elles s’enflamment entre elles, et brûlent pour d’autres hommes …

 Finalement, beaucoup de femmes craignent d’avoir des enfants, ne considérant plus une grossesse comme une joie. Le péché a gâché la douce beauté du don de la vie (v.16).

Et à Adam il dit : Au passage, on voit que Dieu s’adresse à chacun personnellement. Ce qui montre Son intérêt pour l’un et pour l’autre (il n’y a ni inégalité, ni préférence …). Les conséquences du péché d’Adam : le travail devient pénible, l’entretien de la terre et le profit des récoltes aussi. Si l’homme veut manger et nourrir sa famille, il doit travailler, et ça coûte du temps et de l’énergie, et comme dit Salomon : tout est vanité (v.17-19 ; L’Ecclésiaste).

Lors d’une étude biblique de maison, une personne posa la question : Est-ce que le fait qu’un mari écoute sa femme est une faute ? Dans le texte de la Genèse, le mot « écouter » veut dire qu’Adam a suivi sa femme sans réfléchir ni réagir.

Et l’homme donna à sa femme le nom d’Ève : Ce qui signifie « vie ».

Et l’Eternel Dieu fit à Adam et à sa femme des tuniques de peau et les vêtit : En écho à ce passage, on trouve la parole de l’Apôtre Paul qui dit « Revêtez Christ ». Jésus est le vêtement du chrétien. Car il est le sacrifice qui nous redonne l’identité perdue à cause du péché. C’est cela que Dieu a voulu démontrer en sacrifiant un animal. Il a voulu couvrir la honte du péché des premiers hommes (v.21).

Et l’Eternel Dieu dit : « Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous … : Les yeux de la créature se sont ouverts comme ceux du Créateur. Seulement, Lui, il domine le péché avec puissance, alors que l’homme ne peut pas dominer le péché (Genèse 4), car il est faible. Ce qui pourrait le pousser à vouloir goûter le fruit de l’arbre de vie (v.22). Alors, l’homme deviendrait « éternel » mais sous la domination du péché. On voit là l’amour insondable de Dieu pour l’homme pécheur.

Et l’Eternel Dieu le fit sortir du jardin … : Dieu désire protéger l’homme et la femme en les amenant à l’extérieur du jardin qu’il rend d’ailleurs inaccessible (v.23-24). L’arbre de vie sera de nouveau disponible à la dernière résurrection des morts (1 Corinthiens 15 : 51-52 / 1 Thessaloniciens 4 : 16-17). Pour le lecteur « négatif », ce passage ne présente pas une exclusion, mais une action salutaire pour l’humanité.

4 : 1-16

Et l’homme ayant connu Ève sa femme, elle conçut et enfanta Caïn : Le nom de Caïn signifie « bien acquis » … Le texte nous donne un ordre des choses intéressant. D’abord, la relation sexuelle, puis la rencontre des organismes vivants (laboratoires concepteurs on pourrait dire), et le moment où l’enfant vient au monde. Cela n’a pas changé en plus de 6000 ans … même si l’être humain cherche, dans sa révolte contre Dieu, à se débrouiller par d’autres moyens … D’ailleurs, il faudra toujours un élément masculin et un élément féminin pour procréer ! (v.1). Il faut aussi noter que le verbe « connaître » désigne l’union morale et physique des deux parents. Ce mot n’est jamais employé pour les animaux, ce qui lui donne d’autant plus une forte noblesse morale.

Elle enfanta encore Abel son frère ; et Abel fut berger, et Caïn fut était cultivateur :

Le nom de Abel signifie « pré » ou « souffle » … Il devient berger (on n’a pas le nom des animaux – en fait, le mot inclut de petit bétail). Caïn est cultivateur (v.2). Ce dernier offre un sacrifice tiré des produits de la terre. Et Abel offre un sacrifice (un holocauste puisque les hommes ne mangeaient pas encore de viande) tiré de son bétail. Les deux jeunes hommes exercent des métiers que leur père exerçait dès le début. Chacun manifeste sa reconnaissance envers Dieu de façon spontanée et le désir de montrer au Créateur l’intention de chercher Sa présence (v.3).

L’Eternel regarda Abel et son oblation : « Oblation » signifie « sacrifice ». Dieu « regarde » l’offrande d’Abel, et « ne regarde pas » celle de Caïn. Pourquoi ? On ne peut pas expliquer ce genre par une faute liée au sacrifice lui-même, mais l’épître aux Hébreux, au ch.11, donne une indication sur l’attitude intérieure d’Abel : C’est PAR LA FOI. Par contre, Caïn semblerait s’être appuyé sur son travail (les produits de la terre), donc l’offrande aurait été faite SELON LA CHAIR. La preuve, lorsque Dieu détourne le regard de l’offrande du frère aîné, celui-ci ressent une violente douleur, celle que Paul nomme « tristesse selon le monde » dans 2 Corinthiens 7. Cette irritation venait du sentiment de rejet qui insinue la jalousie.

Lorsque la colère n’est pas jugulée, elle peut faire des dégâts. C’est pourquoi Dieu, toujours prévenant, demande à Caïn pourquoi il est irrité (comme auparavant avec Adam) ? (v. 4-7a).

« Si tu fais bien … » : Caïn peut changer le cours de sa vie s’il fait le bien, s’il relève la tête… (s’il réagit par la foi envers Dieu) selon ce que dit le Psaume : Mets ta confiance en l’Eternel, et il agira … Il sait que le péché, qui est un être spirituel, veut faire « un » avec lui. Il devrait refuser, dominer sur le péché, mais il n’y arrive pas, et va au bout de son irritation en tuant Abel dans la campagne (v.7b-8).

Et l’Eternel dit à Caïn : Il lui demande où se trouve Abel pour le faire « revenir » dans la réalité. Mais Caïn ne saisit pas la main tendue de Dieu. Il décline toute responsabilité envers son cadet. Le Seigneur lui parle du « sang d’Abel »… Peut-être Caïn croyait-il que personne ne l’avait vu tuer son frère !!! La conséquence est terrible : la malédiction sur sa vie (il est rejeté par sa propre terre qui ne produira rien à cause du sang versé) ! (v.9-13).

« Ma peine est plus grande que je ne la puis supporter… » : Au lieu de se repentir, Caïn se plaint, et se livre à un chantage affectif ! (v.13). Il est conduit par sa peur de rencontrer quelqu’un (v.14-15a). En effet, il pourrait se retrouver face à Adam qui aimerait peut-être venger Abel. Et sait-il s’il y a d’autres humains qui vivent au-delà de la contrée d’Eden ? Sait-il aussi qu’avec le temps (il faut bien se rappeler qu’à cette époque les hommes vivaient des centaines d’années !), il pourrait se retrouver face à d’autres enfants d’Adam ?

Et l’Eternel mit un signe sur Caïn pour que quiconque le trouverait ne frappât point (1) : Une preuve supplémentaire de l’amour de Dieu ! (v.15b).

Et Caïn sortit de devant l’Eternel … le pays de Nod n’existe pas sur le plan géographique, le mot signifie « pays de l’exil » (v.16). Il s’agit d’une région située vers l’est de l’Eden, vers l’Asie.

4 : 17 à 5 : 32

– Et Caïn connut sa femme : Au sujet de cette femme, beaucoup se pose la question : Mais qui était-ce ? (2) Le seul élément biblique qu’on ait est la partie généalogique. Adam et Eve ont donné naissance à « des fils et des filles ». Sachant que les humains vivaient sur plusieurs siècles, il n’est pas difficile d’imaginer un mariage entre Caïn et une de ces « filles »… Il est intéressant de noter que les généalogies présentées dans les onze premiers chapitres forment la charpente de la Genèse et de l’histoire de l’humanité (F. Godet).

Et elle conçut et enfanta Hénoc : Débute ici la première généalogie d’Adam (Ch.4).

…et il se mit à bâtir une ville … : Le nom de cette ville est Hénoc (v.17). Ce nom signifie « l’initié ». Le concept de ville, à cette époque, désignait simplement un lieu de vie protégé par une muraille. On pourrait penser qu’il y a contradiction entre le fait que Dieu annonce à Caïn qu’il sera « errant » et le fait qu’il « bâtisse une ville ». Caïn devait-il être un nomade ou un sédentaire. C’est lui qui choisit d’être sédentaire, pas Dieu ! Et pourquoi ? Voulait-il se fixer pour défier Dieu ou pour se cacher d’éventuels ennemis dont il avait peur ? (3)

Et Irad naquit à Hénoc … : Les premières générations de cette branche généalogique sont issues donc, de : Après Caïn, c’est Hénoc, puis Irad (qui signifie peut-être « citadin »), puis Méhujaël (signifie « frappé de Dieu »), puis Méthusaël (« appartient à Dieu »), enfin Lémec (signifierait soit « robuste », « puissant », ou « brutal »). (v.18).

Et Lémec prit deux femmes : Ada (« ornement ») et Tsilla (« ombre »). C’est le premier mariage polygame, contraire à l’institution divine (Genèse 2 : 24). Mais, ce qui est positif, c’est que le mariage est encore valide malgré la situation de Caïn et de ses descendants (v.19).

Et Ada enfanta Jabal : Le nom Jabal signifie « produire » ou « nomade » … il est le « père de ceux qui habitent sous les tentes et au milieu des troupeaux ». Il est éleveur et berger (v. 20)

Le nom de son frère était Jubal : Ce nom désignerait la corne d’un bélier d’où le lien avec la musique. Il est le « père de ceux qui jouent de la harpe (instrument à corde « kinnor ») et du chalumeau (instrument à vent « ougav »). Ancêtre des compositeurs et des musiciens (v.21).

Et Tsilla eut aussi des enfants : Tubal-Caïn … et Naama … : Tubal-Caïn signifie

« Fabriquant de lances » et c’est lui qui forgeait toute espèce d’instruments tranchants d’airain et de fer (v.22). Naama signifie « la gracieuse ». Certains rabbins pensent qu’elle est devenue la femme de Noé.

Et Lémec dit à ses femmes … : Les versets 23 et 24 se nomment « chant de Lémec » et raconte l’histoire de Caïn. Ce passage contient les caractéristiques de la poésie hébraïque (avec en particulier la figure de parallélisme). Ce poème est un chant relatant un meurtre.

Avant cela il y a eu un autre chant, celui de l’amour, en Genèse 2 : 23. Godet parle ici de la brutalité de Lémec comme d’une chose monstrueuse, venant d’un être pervers et cruel. Il mentionne aussi « l’insolence de la race caïnite »(4), ce que Dieu avait voulu éviter (Genèse 3 : 15). Il mentionne aussi l’intérêt des arts et des métiers dans la civilisation et la vie de l’humanité. Dieu s’en servira de toute façon car toute chose sera assujettie à la domination de l’homme.

Et Adam connut encore sa femme, et elle enfanta un fils et l’appela Seth : Ce nom signifie « remplacement ». L’enfant comble le vide laissé par Abel, tué par Caïn (v.25). Seth commence une nouvelle généalogie (celle des Séthites) avec Enoch (« homme faible »), et c’est à son époque que l’on commença à invoquer l’Eternel (v.26).

On note ici que d’un côté nous avons la lignée de Caïn qui fuit Dieu, et d’un autre côté la lignée de Seth qui cherche Dieu (Genèse 3 mentionne cette lignée par « postérité du serpent » d’une part, et par « postérité de la femme » d’autre part. Au Chapitre 5, verset 1, l’auteur de la Genèse, reprend l’histoire de la « postérité d’Adam » (dans un livret généalogique), que Dieu fit à sa ressemblance.

Il les créa mâle et femelle … Rappel de la pensée de Dieu au sujet de l’union de deux éléments différents, distincts et complémentaires (V, 2). Le mâle et la femelle reçoivent le nom « d’homme ». Sans oublier la bénédiction (créateur et créatures sont à l’unisson).

Et Adam vécut cent trente ans, et engendra un fils à sa ressemblance … Retour sur la naissance de Seth, avec la précision de la ressemblance (V, 3). Selon les chiffres donnés ici, on sait que Adam a vécu 930 ans (versets 4 et 5). Seth a vécu 912 ans, ce qui fait qu’au moment de la mort de celui-ci, l’humanité avait 1042 ans (v.6-8). Beaucoup d’êtres humains sont issus de ces hommes-là ! Et n’oublions pas tous ceux et celles qui sont nés de Caïn.

Et Enoch vécut quatre-vingt-dix-ans, et il engendra Kénan : Grâce aux indications chiffrées, le lecteur qui apprécie les calculs, peut savoir l’âge des personnes en particulier, et l’âge de l’humanité en général. La signification du nom Kénan n’est pas connue (V, v.9-11). Il n’est pas nécessaire de le savoir, cela ne changerait rien pour ce cas.

Et Kénan vécut soixante-dix ans, et il engendra Mahalaléel : Ce nom signifie « louange à Dieu » (v.12-14).

Et Mahalaléel vécut soixante-cinq ans, et il engendra Jéred : Ce nom signifie « descente » (v.15-17).

Et Jéred vécut cent soixante-deux ans, et il engendra Hénoc : Ce nom signifie « l’initié » mais le contexte nous montre qu’il ne s’agit pas du tout de la même initiation que celle du fils de Caïn (IV « première généalogie d’Adam »). Ce Hénoc « marcha avec Dieu » le reste de sa vie. Le verbe « marcher » révèle une activité constante, et le complément « avec » signifie une « proximité très intime ». On pense alors au mot « communion ». Quand on regarde les deux généalogies d’Adam, on constate que Hénoc (Séthite) est le pendant de Lémec (Caïnite). Le premier manifeste l’endurcissement et la révolte alors que le second montre un intime de Dieu. Cette intimité se traduit par le fait que Dieu prend Hénoc avec Lui, dans Sa présence éternelle, sans que celui-ci passe par une mort physique visible … (v. 18-24).

Et Hénoc … engendra Méthusélah … et Méthusélah … engendra Lémec (et des fils et des filles – comme les autres) : Le nom « Méthusélah » signifie « l’homme du trait ». Lémecet son épouse ont eu Noé (Noah) pour fils (v.25-31).

Et Noé, âgé de cinq cents ans, engendra Sem, Cham et Japheth : Les trois garçons ne sont pas nés en même temps, mais l’auteur dit que c’est à partir de cet âge-là qu’ils sont nés. Que signifie Sem ? C’est « La renommée ». Cham ? C’est « Le bouillant ». Japheth ? C’est « Que Dieu élargisse » (v.32).

On arrive bientôt à la période du déluge. Selon le texte hébreu, 1656 ans se sont déroulés entre Adam et le déluge. Selon le texte de la Septante (traduction grecque de l’Ancien Testament), ce sont 2242 ans qui auraient passé. Les théologiens évangéliques, quant à eux, retiennent plutôt la première proposition.

Notes :

(1)Ce débat est très ancien. H. Blocher ose proposer ses idées sur la Révélation des origines, mais des théologiens conservateurs souhaitent garder l’idée traditionnelle. Cette part de mystère sera, je crois, élucidée après le retour du Seigneur Jésus.

(2) Voir note 1. Ma réflexion reste ouverte, mais j’essaie de comprendre les saintes écritures telles qu’elles me sont présentées.

(3) À cette époque, l’homme construisait une ville pour se protéger des ennemis potentiels (on pense aussi aux châteaux du Moyen âge en Europe).

(4) Le mot « race » employé par Godet ne peut l’être de la même manière aujourd’hui. En analogie avec le reste de la Bible, il n’y a qu’une seule race : la race humaine.

La série biblique de l’été : Lecture suivie du livre de la Genèse (2)

Création d’Adam, fresque de Michel-Ange (1508-1512). chapelle Sixtine, Rome.

Deuxième épisode de notre lecture suivie du livre de la Genèse (par mon ami et frère Louis-Michel, pasteur), la nouvelle série biblique de l’été à paraître chaque semaine sur Pep’s café ! le blogue. Le premier épisode se découvre ici.

1 : 6 à 2 :16

Et Dieu dit : « Qu’il y ait une étendue entre les eaux, et qu’elle sépare les eaux d’avec les eaux » : Les eaux d’en haut sont l’étendue dans le ciel (celui qui est dans notre atmosphère), et les eaux d’en-bas sont une autre étendue à la surface du globe terrestre (v.6). Les Hébreux croyaient traditionnellement qu’il y avait « plusieurs étendues » dans l’espace, qui se succédaient. N’est-ce pas ce que les scientifiques et les astronomes découvrent aujourd’hui en envoyant des sondes dans l’espace ? Et l’étendue qui se trouve au milieu est l’espace d’air respirable que l’auteur de la Genèse appelle cieux (selon F. Godet). Par ailleurs, la Bible contient des expressions comme « cieux des cieux » (A-T) ou « royaume des cieux » (N-T)… (v.7-8). Certains spécialistes font allusion à la voie lactée, les galaxies, les univers, les systèmes qui se succèdent …

Ce fut le second (deuxième) jour : Même commentaire qu’au v.5 (v.8b-c).

Et Dieu dit : « Que les eaux de dessous les cieux s’amoncellent en un seul lieu et que le sec paraisse. Et cela fut. » :

On se souvient que le premier jour a vu naître : a) la lumière créatrice de vie, b) la séparation de la lumière et des ténèbres. Le deuxième jour a donné l’atmosphère respirable par la séparation des eaux d’en-haut et des eaux d’en-bas. Le troisième jour fait apparaître le sol habitable par la séparation de l’eau et de la terre (v.9).

La terre existe déjà mais elle est cachée par l’eau (ordre du récit – cf. Psaume 104 : 6/ Job 38 : 8-11). L’amas des eaux est appelé « mer » et la partie sèche est appelée « terre » (v.10).

Il est important de comprendre que le sol habitable est fait pour que « l’ordre » végétal apparaisse et se reproduise. Ainsi est notre coeur : Un sol sec qui paraît du sein des éléments et de l’environnement de notre vie, un sol prêt à être « cultivé » par l’Esprit Saint pour porter du fruit en abondance (v.11-12 / Jean 15). C’est merveilleux de voir la naissance d’une « force organique » (Godet) qui domine la matière brute. Le sol porte ainsi :

a) le « gazon / herbe de prairie » qui est destiné au genre animal, b) les légumes, les céréales sous le mot « herbe / ésev (pour la semence) » qui sert tantôt au genre animal tantôt au genre humain, c) les arbres, les arbustes, les buissons « portant fruit / fruit renfermant semence / semence » qui sont faits un peu pour l’animal, et le plus souvent pour l’homme (v.11). À noter ici que Dieu ne nomme pas les plantes. Ce sera la responsabilité de l’homme.

Dieu donne un nom à ce qui constitue Sa création (v.5, v.8, v.10). Mais au fait, comment les végétaux ont-ils pu pousser puisqu’il n’y avait pas de soleil encore ? La lumière du premier jour semble avoir suffit.

Ce fut le troisième jour : Notons qu’il s’agit du milieu de la semaine de Dieu. Maintenant, tout est prêt pour la suite grandiose décrite par l’auteur (v.13b).

Et Dieu dit : « Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue des cieux pour séparer

le jour et la nuit, et qu’ils servent de signes et qu’ils fassent les époques et les jours et les années… » …

La seconde moitié de la semaine « créatrice » nous montre la formation des corps constitués et organisés qui sont appelés à y demeurer : a) jour 1 = lumière / jour 4 = corps lumineux, b) jour 2 = l’eau et l’air / jour 5 = les poissons, les oiseaux, c) jour 3 = le sol (dont le couronnement est le genre végétal / jour 6 = les animaux puis le genre humain qui représente la perfection de l’oeuvre créatrice) … (v.14). Le quatrième jour voit la création du soleil (le plus grand des luminaires) et de la lune (le plus petit). Le soleil préside (notion de réglage) le jour, la lune préside la nuit et les étoiles (v.15-16). Un prédicateur a parlé de« l’éclairage divin en faveur des humains ». Jean affirme, dans son épître, que la lumière chasse les ténèbres. Et ce qui est « physique et chimique » est aussi spirituel, n’est-ce pas une grâce ? (v.17-19).

Ce fut le quatrième jour : Même commentaire que pour les trois premiers jours (v.19c).

Et Dieu dit : « Que les eaux foisonnent d’une multitude d’êtres animés (vivants), et que des volatiles volent sur la terre » :

La vie animale jaillit. Godet4 parle des « âmes vivantes »,d’autres théologiens choisissent « êtres vivants ». Remarquons la croissance depuis la plante dotée de la capacité de se reproduire par elle-même jusqu’à l’être humain appelé à une reproduction sociale et réfléchie en passant par l’animal appelé à une reproduction sociale d’instinct (sur l’ensemble de la création). Le « foisonnement » et la « multitude »correspondent au besoin de peupler la terre et d’entrer dans l’équilibre environnemental et cosmique de la création (v.20-21).

Ici, la nature est au service de Dieu, elle n’est pas« matrice » (mère) des végétaux, des animaux et plus tard, des humains. Au sujet des« grandes bêtes aquatiques », certaines versions traduisent par « monstres marins ». Leurs dimensions sont importantes et spectaculaires. Quelles sont les espèces concernées ? Les dinosaures, les requins, les baleines et autres animaux de gabarit semblable … L’important est que sur cette terre, il y a de la place pour toutes les espèces. D’ailleurs, des commentateurs disent que Dieu a laissé l’homme nommer lui-même les animaux sans préciser les espèces en présence. Ce qui semble tellement important pour l’homme savant ne semble pas l’être pour Dieu ! Pour Lui, c’est « bon » et ça suffit !

Et Dieu les bénit en disant : « Fructifiez et multipliez et remplissez … » :

Dieu n’a pas prononcé cette bénédiction pour les plantes puisqu’elles avaient la force de se reproduire elle-même. Il n’est pas dit « Et cela fut » car la bénédiction implique que la force créatrice de Dieu va se réaliser progressivement dans le temps. On voit ici la volonté de Dieu pour une vie sans cesse renouvelée vers la plénitude (v.22). N’est-ce pas ce qu’il désire pour les croyants, dans la croissance de leur vie spirituelle jusqu’à toute Sa plénitude ?(1)

Ce fut le cinquième jour : Même chose que pour les jours précédents (v.23b).

Et Dieu dit : « Que la terre fasse sortir des êtres animés selon leur espèce… » :

On compte bétail, reptiles, animaux terrestres, ceux qui rampent aussi (v.24a). Cela s’est donc réalisé comme Dieu a voulu (v.24b-25a).

Et Dieu vit que cela était bon : C’est la validation. Il n’est pas surpris. Dieu établit un constat sur ce qui est (v.25b).

Et Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’ils dominent… » :

Dieu se parle à Lui-même ! Dieu est Père, Fils et Saint-Esprit. Il est singulier et pluriel en même temps (cf. Elohim). Le verbe « faire » propose une action unique, coordonnée, spontanée, rapide. « à l’image de Dieu » signifie « selon Sa sagesse » mais aussi « avec Sa volonté » (d’initiative) qui permet de faire des choix libres et autonomes, de gérer, d’assumer, de réfléchir, mais encore « avec Ses sentiments ». Dieu est « esprit » mais par Christ il est aussi « chair » … Il a un coeur qui « bat » (vit), qui « ressent » (il est sensible), une bouche qui « parle » (il communique), une oreille qui « entend » (il écoute), une main qui « secourt » (il sauve) … (cf. Esaïe 9 et 59). Il ne peut être dominé et il rappellera à Caïn que l’homme peut dominer, non pas l’homme, mais le péché (Genèse 4). L’homme est appelé à dominer la nature, et non le contraire. Dieu n’est pas favorable à l’écologisme idéologique, mais il prend soin de Sa création et il donnera cette charge à l’homme (v.26).

Et Dieu créa l’homme à son image. Il l’a créé à l’image de Dieu. Il les a créés mâle et femelle :

Ce verset 27 est d’une richesse incroyable. Le verbe « créer » (hébreu) possède un sens évolutif ici. D’abord la matière, puis la vie, et enfin la liberté (ou l’autonomie) à travers les deux sexes. Eve sera mère. Etant image de Dieu, elle occupe une place fondamentale dans la pensée de Dieu, dans son projet d’humanité. Dans le N-T, Paul dira « mère des vivants »(2). Adam sera père, appelé à transmettre la vie (la chaîne de la vie ne peut être rompue) …

Par rapport à cela la PMA n’a aucun sens, n’apportant qu’absence et mort dans la société, sauf dans certains cas exceptionnels. Toute l’humanité dépendra de l’homme,mâle et femelle : ce sera la « race humaine » (l’humanité d’origine unique). Il n’y a donc qu’une seule race. Si je hais le Noir ou le Blanc, je me hais moi-même !… Mais cette race humaine s’est perdue, a raté la cible donnée par son Créateur, alors on se retrouve avec deux races : la race pervertie et la race élue restaurée à l’image de Dieu(7)…

Et Dieu les bénit … La bénédiction de Dieu, c’est Son amour, Sa puissance, Son autorité, c’est Son image qui se multiplie, c’est Sa Justice, Sa Grâce … Dieu est « tout ». Le Créateur donne l’ordre de la reproduction en abondance comme pour les animaux, mais il veut que l’homme soit le « gardien de la création », le gérant et le gestionnaire, qu’il assume une responsabilité envers toute la création (v.28). L’homme va apprendre à utiliser la nature pour subvenir à ses besoins (le travail fourni n’est pas une malédiction, et n’épuise pas l’énergie de l’homme). La nature et ce qui sort du sol servira aussi aux animaux (c’est ce que l’on appelle l’écosystème, et que l’on doit préserver)… (v.29-30).

Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici c’était très bon :

On arrive ici à la fin de la période de la Création (de l’univers en général à l’humain précisément). Le sixième jour s’achève sur le chef-d’oeuvre divin. Dieu évalue ce qu’il a créé. Le résultat est en totale harmonie avec Sa volonté. C’est Sa perfection en action. Je ne peux m’empêcher ici de rappeler l’histoire de Pinocchio (par Carlo Collodi), créé des mains de Geppetto le fabricant de marionnettes.

Tout était si bon pour lui. Mais il lui manquait encore la vie. Finalement, Pinocchio est devenu comme son créateur, vivant, libre, autonome, etc. Tout le reste est bon. Mais l’humain, c’est « très bon ». Il est le seul à refléter l’image de Dieu !!! (v.31a).

Ce fut le sixième jour : Quel travail ! On a vu la Création prête à accueillir le « semblable » de Dieu, on a même vu ce « semblable » créé mâle et femelle (v.31b,c). La Bible ne mentionne pas de « neutre » d’ailleurs …

Et les cieux et la terre et toute leur armée furent achevés :

L’armée des cieux représente les astres, l’armée de la terre représente les « êtres » qui l’habitent. Le mot « armée » n’a pas de signification militaire mais celle d’un ordre établi parfait (II, v.1). En grec, Kosmos nous fait penser à un « ordre universel ».

Et Dieu acheva au septième jour toute l’oeuvre qu’il avait faite :

Tout est complet au sixième jour (II, v.1), mais Dieu « parachève » son oeuvre au septième jour par Sa bénédiction (ou son « amen » (II, v.2-3). Godet propose deux actes : a) Dieu cesse de créer (travailler), b) Dieu bénit et sanctifie Sa création. On comprend donc qu’il y a « cessation » d’activité (mot Shabbath) puis « conservation » ce qui signifie que la création est mise à part pour une « destination sainte » … Un cycle se termine, un autre cycle commence (II, v.3-4).

Le Schabbath permet de goûter le repos éternel de Dieu. Mais le péché privera l’homme de ce repos (II et III). Alors le Schabbath éternel apparaîtra en Jésus-Christ : notre repos éternel (ou « vie éternelle ») sans péché, dans la présence du Créateur (Hébreux 4). C’est cela que nous vivons jour après jour, mais que nous mettons en valeur le samedi, septième jour de la semaine. Pour moi, et souvent, le samedi me rappelle la Création et comment et pourquoi Dieu a fait toutes choses parfaites, il a cessé de créer, puis a béni et sanctifié cela pour que l’homme soit heureux sans cesse. Alors, je loue le Seigneur, je suis tellement reconnaissant de compter parmi Ses enfants !

Il n’y avait encore sur la terre aucun arbrisseau des champs, et aucune herbe des champs n’avait encore germé ; car l’Éternel n’avait pas encore fait pleuvoir sur la terre

Ici, on voit l’importance de l’eau dans la nature (II, v.5a). Si Dieu ne nous donne pas « l’eau vive », nous mourrons de soif !

… et il n’y avait pas d’homme pour cultiver le sol :

La nature, on se souvient, est placée sous la domination de l’homme. Celui-ci configure le terrain pour irriguer le sol (canaux) …À ce moment-là, il n’y avait ni pluie ni homme, donc les arbres et les plantes n’étaient pas encore là (5b).

Et une vapeur montait de la terre et arrosait toute la face du sol :

On peut voir ici la description d’une pluie très légère, un peu comme une brume qui rafraîchit et qui pénètre lentement mais sûrement le sol afin de le rendre fertile (II, v.6).

Et l’Eternel Dieu forma l’homme … Ce verset met l’accent sur les caractéristiques de l’être vivant : le corps et l’âme, et cette « âme » possède en elle-même « l’esprit » qui permet la rencontre avec Dieu (puisqu’il est fait à l’image de Dieu). Dieu donne à l’homme le « souffle de vie » (II, v.7), le fait habiter dans un jardin immense (Gan en hébreu) partie d’un territoire (II, v.8) qu’on nomma par la suite « Eden » ou « Délices » (mot persan) puis Paradis (mot grec). Ce jardin (4) se situe en Orient, et l’arbre de vie se trouve au milieu (II, v. 9). Dieu est bon en offrant le meilleur aux êtres humains. Le fruit de l’arbre de vie devait permettre à l’homme d’éviter la corruption (F. Godet). Le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal n’était pas mauvais en soi, mais c’est l’attitude de l’homme qui fait la qualité du fruit. En effet, si l’homme obéit, il apprend à connaître le bien par expérience et le mal par la vue du danger auquel il échappe. Par contre, si l’homme désobéit, il apprend à connaître le mal par expérience et le bien comme un bonheur perdu ou inaccessible.

Et un fleuve sortait de l’Eden pour arroser le jardin :

Cette expression rappelle le texte du prophète Ezéchiel « un fleuve sortait de dessous le temple » … Un fleuve qui arrose l’ensemble du jardin (qui, rappelons-le, est immense). C’est un fleuve qui entretient la vie et lui permet de durer et de multiplier (II, v.10-15). Ce fleuve donne naissance à quatre « branches » fluviales appelées Pischon (celui qui coule largement – il se situe sur la terre de Havila dont l’or est bon (v.12). Il est possible que des descendants de Cham soient concernés (Genèse 10) ainsi que ceux des régions du Golfe Persique) ; Guihon (jaillir – qui désigne là aussi une abondance) ; Hiddékel (flèche – rapidité du cours qui apporte ses eaux vives, il viendrait d’Arménie. Son autre nom est « le Tigre ») ; et enfin, Euphrate (le fleuve – il est dans la proximité du Tigre et est le plus grand fleuve de l’Asie occidentale).

Ces mentions des quatre « fleuves » donnent une indication sur l’emplacement du « paradis » ou « éden » : région du Tigre et de l’Euphrate, plus particulièrement aux alentours de Bagdad et Babylone selon F. Delitzsch. On peut conclure que ce « jardin » était riche à souhait et permettait au premier couple de vivre et de faire vivre ! La race humaine avait tout ce qu’il fallait pour être heureuse. Dieu est omnipotent (tout puissant) et amour (l’opposé d’égocentrisme).

Et l’Eternel Dieu prit l’homme et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder :

Le jardin était fait pour l’homme ! Ce jardin a donné de la subsistance à l’homme

(II, v.16) ; il lui a enseigné le sens des responsabilités et des décisions (v.17) et même un vis à-vis (visage face à visage, ce qui signifie une capacité de communication, de compréhension, de collaboration) semblable (v.18). Nulle part dans ce texte il est fait mention d’une supériorité du « mâle » (homme) sur la « femelle » (femme). Mais la femme (Isha) est tirée de l’homme (Ish). Ils sont de la même chair, des mêmes os, et se complètent l’un l’autre par leurs différences. Ici, l’être humain est vu comme un cultivateur-gérant et gestionnaire (garder). Adam a nommé les animaux qui ont défilé devant lui. Il devait prendre soin d’eux aussi. Dans les versets 21 à 25, la Bible nous apprend que la femme est tirée de la côte de l’homme (pas dans le sens physique). Cette côte signifie « vivre en communauté », être dépendants l’un de l’autre, et partager les responsabilités, et tout ce qui est commun (le corps comme le coeur).

Adam assume dès le début un message prophétique pour la vie de famille (II, v.24) et pour le style de vie (v.25) car la nudité et la pudeur ne représentaient rien de spécial puisque le couple vivait un temps d’exploration comme des enfants, sans arrière-pensée, sans barrières, sans calculs …

(A suivre)

Notes :

(1) Cf. Épître aux Éphésiens

(2) Cf. Épître aux Romains

(3) Cf. 1ère Épître de Pierre

(4) Différents théologiens ont essayé de préciser les caractéristiques géographiques de l’Eden. Sans y mettre une importance capitale, on remarque surtout qu’il ne s’agissait pas d’un jardin au cadre limité.

La série biblique de l’été : Lecture suivie du livre de la Genèse (1)

Une lecture suivie de la Genèse à partager, pour ne pas rester seul avec sa Bible et son café (Source : Rawpixel)

Chères lectrices et chers lecteurs, chers abonnés, comme annoncé le 03 juillet, voici notre nouvelle série biblique de l’été à paraître chaque semaine sur Pep’s café ! le blogue : une lecture suivie du livre de la Genèse, proposée et élaborée de janvier 2019 à juin 2021 par mon ami et frère Louis-Michel, pasteur.

Je le remercie chaleureusement pour son initiative et vous souhaite une bonne lecture édifiante. Si ce n’est pas encore le cas, ne manquez pas de vous abonner gratuitement pour ne rien manquer à chaque parution.

AVANT DE COMMENCER LA LECTURE

Remarque 1 : On peut lire le Livre de la Genèse comme un exposé des origines de l’humanité ou comme un récit de vie d’hommes et de femmes dans l’accomplissement de leur destinée. Mais on peut aussi le lire comme une exploration du coeur de Dieu.

Remarque 2 : La Genèse est le premier livre du Pentateuque, recueil probablement rédigé sous l’autorité de Moïse. Le mot Genèse signifie Commencement (d’un processus). Ce qui est raconté a été vécu entre 6000 ans et 1800 ans avant Jésus-Christ. On a donc une vue partielle mais harmonieuse des événements des premiers temps.

Remarque 3 : De Genèse 1 : 1 à 2 : 3, certains commentateurs, comme André Chouraqui, pensent qu’il s’agit d’un poème sur la Création. Selon les règles de la poésie orientale, on peut acquiescer.

Mais je note que nous avons quand même à faire à un récit dans le poème. D’ailleurs, ce récit s’apparente au genre du conte par ses premiers mots « au commencement ». Quelques autres parlent de légende (rien ne le démontre dans le texte).

Remarque 4 : Avec Francis A. Schaeffer (1), j’apprécie particulièrement le Psaume 136, qu’il voit comme « toile de fond » du récit des onze premiers chapitres. Ce psaume présente de façon magnifique la personne du Créateur (plus important que la création elle-même). Paul avertit les chrétiens de Rome qu’ils ne doivent pas idolâtrer la créature (au ch.1), car c’est le fait de « rendre grâce » à Dieu qui nous aide à garder la foi.

Remarque 5 : Il convient de recommander la lecture du Livre de la Genèse à toutes les personnes qui veulent connaître et comprendre l’histoire de l’Humanité, celle du peuple d’Israël, et celle du Christianisme. Au-delà de la religion chrétienne, l’essentiel, pour un être humain, est de découvrir celui qui se nomme JE SUIS (c’est-à-dire l’ETERNEL ou DIEU D’ÉTERNITÉ) et qui se présente au monde à travers la personne de Jésus, unique médiateur entre le Créateur et les humains (2).

1 : 1

Au commencement : « Commencement » (Bereschith) désigne le commencement absolu, le commencement du temps, mais ne signifie en aucun cas le commencement de Dieu (v.1a).

Dieu créa les cieux et la terre : « Dieu » (Elohim) pluriel de Eloah qu’on trouve dans des passages poétiques (Job, Psaumes, Deutéronome, Néhémie, etc.) … (v.1b). Le mot « créa » est complexe. C’est le Dieu Tri-Un (trinitaire) qui crée. Son ouvrage (poème) de création parle à travers le mot « Bara » (pour « créa ») de « tailler » ou de « façonner ». Il s’agit de « créer » la matière puis d’en faire quelque chose qui ait du sens (le chaos n’est pas éternel mais passager – voir verset 2). Les « cieux » révèle une étendue en plusieurs couches (1 Rois 8 / 2 Corinthiens 12), et la « terre » le globe sur lequel nous vivons. Ainsi l’auteur (probablement Moïse) désigne la création de façon globale comme s’il regardait d’en-haut, puis amène son lecteur vers un lieu plus accessible, notre lieu de vie. Mais l’ensemble est « un », indissociable, oeuvre d’une même main.

1 : 2 à 3: 2

Et la terre était déserte et vide … La terre est le sujet qui intéresse l’auteur. Le reste de l’univers n’a pas la même importance. Ce qu’il faut comprendre : quelle est la pensée de Dieu pour la terre ? Même les cieux sont toujours cités en rapport avec la terre. L’homme veut comprendre les « cieux » et l’univers alors qu’il ne comprend pas le sens même de l’existence de la terre !!! (v.2a). Le Tohou vabohou (hébreu) signifie le « désert vide ». Le mot « désert » veut dire « une terre ou une ville dévastée » alors que le mot « vide » révèle un lieu sans êtres vivants (v.2b). N’est-ce pas l’état du coeur de l’homme lorsque Jésus-Christ est absent ?

Les ténèbres couvraient l’abîme et l’Esprit de Dieu reposait sur les eaux : Les

« ténèbres » sont la nuit d’où la lumière jaillira par l’Esprit de Dieu. L’abîme signifie une immensité profonde (pour rejoindre le mot « eaux »). L’Esprit de Dieu « repose » ou « plane » comme un courant dans l’air. Le mot « esprit » est « rouach » (souffle / vent). Le sens précis du verbe « reposer » dégage d’une part l’idée d’incubation et d’autre part l’idée de mouvement de l’aigle qui protège ses petits ou de la colombe qui descend sur Jésus (v. 2c).

Nous avons donc ici deux principes fondamentaux posés par l’auteur de la Genèse : a) La matière (l’abîme), et b) La puissance de vie (l’Esprit). Voici une proposition(3) de poème pour ce passage :

Au commencement,

Dieu était déjà là.

Il a commencé à façonner l’univers.

Dieu était présent et permanent,

Il a formé la terre.

Au début, la terre était comme un désert sans vie,

Un lieu désolé,

Mais l’Esprit de Dieu s’est alors déplacé,

Au-dessus de la matière créée,

Ainsi, la vie a jailli.

Dieu était déjà là,

Il parla alors.

Il fit le soir, il fit l’aurore,

Ce fut le premier jour… (et ainsi de suite jusqu’au début du chapitre 3).

Et Dieu dit : Ce qui est créé vient d’un acte volontaire et non de l’émanation d’une pensée humaine (v.3a). On pense au Psaume 33.

« Que la lumière soit » et la lumière fut : Il ne s’agit pas du soleil qui apparait au quatrième jour mais d’une lumière diffuse qui prépare le reste de l’oeuvre. Ici, la volonté de Dieu s’accorde avec la démonstration de vie. Il en va de même avec l’ouvrage d’un artisan (exemple : un sculpteur désire tailler un cheval dans un morceau de bois – que le cheval soit- et réalise concrètement l’animal – et le cheval fut – (v.3b). On peut dire encore que s’il n’y a pas de volonté, il ne peut y avoir de création concrète. On resterait alors dans le « désert vide » du verset 2.

Et Dieu vit que la lumière était bonne : Bienfaisante, protectrice, productrice. C’est le jour (v.4a, 5a). Ce que Dieu voit (constate) est en rapport avec ce qu’il a pensé.

Et Dieu sépara la lumière et les ténèbres : Les ténèbres ici ne sont pas d’ordre spirituel, mais il s’agit d’un ordre naturel, une alternance nécessaire au maintien de la vie. Une leçon aussi : Dieu ne mélange pas lumière et ténèbres car chaque temps possède ses qualités. Dieu a fait les choses avec ordre. En Lui et de Lui il n’y a aucun chaos. Les ténèbres désignent la nuit (v.4b, 5b).

… Et il y eut un soir et il y eut un matin : La guerre est déclarée ! Etait-ce 24h ? Une période plus longue ? Godet pense à une période indéfinie qui représenterait le travail divin alors que le travail humain commencerait plutôt le matin. Stott parle de 24h. Chacun a ses arguments. Les juifs pensaient plutôt par période de temps représentant une action (v.5c).

Par exemple, la semaine pourrait signifier plusieurs semaines (7 ou 70) … Le livre de Daniel parle des « semaines d’années ». Il faut se rappeler qu’en hébreu la symbolique est très utilisée, et son impact bien plus grand que pour nous occidentaux. La logique existe mais elle est différente.

Ce fut un jour : On peut lire « le premier jour » (v.5d). Ne jamais oublier qu’il s’agit du temps de Dieu. Pourquoi l’homme cherche-t-il toujours à mettre Dieu dans sa notion du temps ?

(A suivre la semaine prochaine)

Notes :

(1) Francis A. Schaeffer : philosophe contemporain (1912-1984).

(2) 1 Timothée 2 : 5.

(3) Ce que l’on remarque ici, c’est d’abord l’effet de répétition qu’on retrouve dans toutes les poésies hébraïques. Une autre technique : On nomme la chose puis ce qu’elle produit (principe merveilleux de la vie).

Le Défi biblique de l’été : 1-2 Thessaloniciens, par Louis-Michel

Des lettres qui nous donnent l’impression d’assister « à une scène de communion fraternelle, de franchise, de paix, de prière, un petit moment de sainteté » … nous rendant « comme saoul d’avoir reçu un privilège immérité ».
Source image : scène du film « Jimmy Hall », de Ken Loach (2014)

Louis-Michel, que je remercie pour ses textes et pour avoir relevé plusieurs défis bibliques, nous présente les 1ère et 2nd lettres aux Thessaloniciens, écrites en équipe.

 

1 Thessaloniciens

La Lettre :

Je remarque une première réalité : c’est une équipe qui s’adresse à l’Église de Thessalonique. Le pronom « nous » présent dans la lettre le prouve.

Une seconde réalité : les persécutions n’ont pas eu raison de la foi des chrétiens.

Une troisième réalité : c’est la solidité de cette église locale dans la saine doctrine de Christ.

Bien sûr, Paul et ses amis expriment leur reconnaissance envers pour cette église :

  • votre foi agissante
  • votre amour actif
  • votre persévérance
  • votre espérance
  • votre accueil de la Parole
  • votre exemple pour tous les croyants de la région
  • votre fidélité à Dieu
  • Etc…

Le défi :

J’en ai choisi un parmi tous ceux que le trio apostolique propose : VOTRE AMOUR ACTIF.

Dernièrement, un frère me dit : « Je t’aime vraiment dans le Seigneur ». Sa Parole et son sourire m’ont fortifiés ». Deux jours plus tard, ce frère me fait un cadeau sans rien dire. Il a rendu « actif » l’amour de Dieu qui était en lui pour moi, pour me faire du bien.

C’est mon défi : que mon amour, dès cet été, soit actif, productif pour ceux et celles qui sont dans mon entourage.

L’impression :

Quand j’ai terminé la lecture de cette première lettre aux Thessaloniciens, j’avais l’impression d’avoir assisté à une scène de communion fraternelle, de franchise, de paix, de prière, un petit moment de sainteté … J’étais comme saoul d’avoir reçu un privilège immérité. Merci à l’organisateur de m’avoir permis de replonger mon coeur et mes regards dans cette lettre merveilleuse !

Le verset :

« Remerciez Dieu en toutes circonstances ! » (1 Thessaloniciens 5:18a).

Les circonstances semblent parfois favorables, mais sont souvent des sujets de tristesse … Pourtant, nous pouvons remercier Dieu !!!

Cette période de crise trouble notre monde, notre pays, nos églises … Certains ont peur, d’autres sont sans souci, le mensonge règne, les injustices aussi ; et des personnes meurent … dans ces circonstances, remercions notre Dieu !

 

2 Thessaloniciens

La Lettre :

Si la première a été écrite en 51, il est probable que la seconde ait été écrite en 52, depuis Corinthe.

Cette lettre est aussi une louange envers les chrétiens de Thessalonique, à cause de leur foi et de leur fermeté dans la persécution. Par contre, certains chrétiens pensaient que Jésus allait revenir pendant la persécution, mais les trois frères, Paul, Sylvain, et Timothée, rétablissent la vérité. Il faut d’abord que « l’homme de la rebellion » soit apparu (Ch.2, v.3-4).

Il y avait un problème pratique : ceux qui attendaient Jésus dans l’immédiat ne travaillaient pas (ch.3:10). La foi ne nous soustrait pas à nos responsabilités, au contraire, elle nous engage !

Le défi avec le verset :

« Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, et Dieu, notre Père, nous ont témoigné tant d’amour, et, par grâce, nous ont donné une source éternelle de réconfort et une bonne espérance. Qu’ils vous remplissent de courage et vous accordent la force de pratiquer toujours le bien, en actes et en paroles » (2 Thessaloniciens 2:16-17).

Alors, le défi ?

  • Je demande à Dieu mon Père qu’il me remplisse de courage (face aux difficultés rencontrées dans le cadre du ministère)
  • Je demande à Dieu mon Père qu’il m’accorde de faire le bien en actes comme en paroles (dans toutes mes relations).

Ceci, au Nom de Jésus-Christ !

L’impression :

Ce texte me fait forte impression concernant la prière.

  • Paul, Sylvain, et Timothée prient parce qu’ils aiment leurs frères de Thessalonique ! (Ce n’est pas un principe, pas une méthode).
  • Ils prient parce qu’ils ont la certitude que Dieu aime les croyants réunis à Thessalonique.

Réflexion :

Que dirions-nous à la place de ces frères ? Quelles seraient nos intentions véritables ? (Livre recommandé : « Lettres à l’Eglise » de F.Chan).

 

 

Le Défi biblique de l’été : la lettre aux Ephésiens, par Louis-Michel

Défi n°1 = Être disponible pour Dieu dans l’accomplissement de la réconciliation entre juifs et non-juifs.
Défi n°2 = Vivre selon l’Esprit Saint dans ma vie quotidienne, dans la société, dans l’église, dans la famille …. (Source image : Rawpixel)

Louis-Michel, que je remercie pour son texte et pour avoir relevé plusieurs défis bibliques, nous présente la lettre de Paul aux Ephésiens.

 

La Lettre :

Paul a écrit cette lettre aux chrétiens d’Ephèse et d’alentour, en 62 après la naissance de Jésus.

Je distingue deux parties principales qui s’articulent autour de l’une des plus belles prières de la Bible. La première partie est une proclamation de la doctrine tournée essentiellement sur la réconciliation entre juifs et non-juifs à travers la personne de Christ (ch1 à 3:13). La seconde partie est un ensemble de recommandations et d’exhortations à la vie chrétienne toute pratique (ch4 à 6).

Il faut souligner en particulier le chapitre 6 qui se termine sur l’image de l’armure du soldat de l’époque en Asie mineure. Ce texte sur le thème du combat spirituel est peu courant dans le Nouveau Testament.

Les défis :

Défi n°1 = Être disponible pour Dieu dans l’accomplissement de la réconciliation entre juifs et non-juifs.

Défi n°2 = Vivre selon l’Esprit Saint dans ma vie quotidienne, dans la société, dans l’église, dans la famille …

L’interpellation :

Je reviens sur la magnifique prière de Paul : « C’est pourquoi je me mets à genoux devant le Père ». Cette prière m’interpelle dans les domaines suivants :

  • À genoux devant le Père : enfant qui adore et qui honore Dieu le Père !
  • Ce Père a donné vie à toutes les familles de la terre et du ciel (loin des exclusions et des discriminations)
  • Les chrétiens ont besoin (j’ai besoin) de la puissance de l’Esprit de Dieu
  • Mon coeur doit être grandement ouvert au Seigneur Jésus. Il doit être Sa maison, Son trône, Son amour, Sa plénitude…
  • Certitude d’être exaucés au-delà de mes propres demandes !

Le verset :

« Vous comprendrez combien l’amour de Christ est large, long, élevé et profond (Semeur) … cet amour qui surpasse tout ce qu’on peut connaître » (Ephésiens 3:18-19).

 

 

Le Défi biblique de l’été : le livre du prophète Zacharie, par Joël

Un encouragement à tout faire, y compris manger et boire, pour la gloire de Dieu ! (Source image : public domain pictures)

Joël, que je remercie pour son texte et pour avoir relevé de nombreux défis bibliques, nous présente le livre du prophète Zacharie.

 

Quel est ce livre ?

Zacharie est un jeune prophète qui a encouragé le peuple lors de son retour de captivité sous Zorobabel, avec un autre prophète, Aggée. Son livre est le plus long des 12 petits prophètes. Il développe 8 visions, 4 discours sur le jeûne et 2 oracles plus longs pour finir.

En quoi la lecture de ce livre représente un défi pour moi ?

Zacharie est un livre très riche et complexe, qui développe sous une forme succincte la vision la plus complète de tous les prophètes, Ésaïe excepté. Son livre abonde en allusions aux prophètes qui l’ont précédé ; il faut donc les connaître pour comprendre les symboles ou les notions qu’il utilise. Un livre qu’il faut donc reprendre au fur et à mesure qu’on progresse dans la lecture des prophètes.

Qu’est-ce qui m’a bousculé/interpellé/impressionné dans cette lecture ?

Zacharie donne plusieurs prophéties qui se sont réalisées avec une précision étonnante dans la vie de Jésus. Quelques exemples : son entrée dans Jérusalem sur un ânon, le nombre de pièces d’argent que Judas a reçu pour trahir son Maître, le fait que Jésus allait être percé (allusion à sa crucifixion), etc. Plus de 500 ans avant, Dieu avait prévu ces détails !

Le verset de ce livre qui m’inspire

« Toute marmite à Jérusalem et dans Juda sera consacrée à l’Éternel, le maître de l’univers. » (14.21) Le livre se termine sur la vision glorieuse des nations devant monter à Jérusalem célébrer la fête des tabernacles lors du règne de paix du Messie-Éternel. À ce moment, les objets les plus saints comme les activités les plus quotidiennes (faire cuire le repas dans une marmite) seront consacrés à Dieu. Quel encouragement déjà pour nous à tout faire, y compris manger et boire, pour la gloire de Dieu !

 

Le Défi biblique de l’été : l’épître de Paul aux Galates, par Louis-Michel

Pourquoi retournerions-nous sous la loi alors que nous sommes sauvés par la foi ? (Source image : public domain pictures)

Louis-Michel, que je remercie pour son texte et pour avoir relevé de nombreux défis bibliques, nous présente l’épître de Paul aux Galates.

 

L’Épître :

Excusez mon originalité, mais j’imagine l’organisation télévisée d’un grand débat entre deux leaders : le premier représenterait la loi, le second serait le fer de lance de la foi. Incontestablement, c’est Paul, le défenseur de la foi qui l’emporte !

Il écrit sa lettre aux églises de Galatie en 49 ap. J.-C. Des prédicateurs partisans de la loi de Moïse pour les chrétiens veulent détourner les membres des églises de la foi toute simple que Paul avait prêchée lors de son premier voyage missionnaire.

Le défi :

C’est très simple : Je dois choisir entre vivre par la loi, et vivre par la foi. Paul, aux Romains, parle de la foi avec ces mots : « La loi de foi ». C’est ce que Jésus a fait par Son Esprit, nous donner de vivre, non avec la lettre qui tue, mais avec l’Esprit qui vivifie ! D’ailleurs, Luther, reprenant un mot de la Bible, s’écrie : « Mon juste vivra par la foi ! »

L’interpellation :

Ne nous laissons pas prendre par le légalisme ! C’est la plus grande menace contre l’Eglise. En effet, pourquoi retournerions-nous sous la loi alors que nous sommes sauvés par la foi ? Parce que nous voulons une église parfaite, sans aucun défaut, parce que nous voulons une belle apparence ?

Les versets :

« Nous avons compris qu’on est déclaré juste devant Dieu, non parce qu’on accomplit les oeuvres que commande la loi, mais uniquement par la foi en Jésus-Christ » (Ch.2:v.16).

« Tu n’es plus esclave, mais tu es fils ou fille, héritier des biens promis, grâce à Dieu » (Ch.4:v.7).

Question :

La loi vient des commandements de Dieu, doit-on les retirer de la Bible ? Il faut répondre à cela, que Jésus, à cause de l’amour divin, nous rend capables d’accomplir toute la loi selon l’Esprit !