Comment choisir ses lectures…

….et ses films ?

En prenant des risques !

Car, « si l’on ne prend pas le risque du risque, on reste dans la certitude de la marche assurée, celle de l’animal. C’est cela le programmable, le prévisible. Or ce qui va faire l’intelligence de l’homme[et ce qui le distingue de l’animal, de la machine], c’est justement la capacité de sortir de la programmation, c’est-à-dire de prendre un risque.« (M.A. Ouaknin. Zeugma : mémoire biblique et déluges contemporains. Points, 2013. Essais, p 308).

 

Et vous ? Comment choisissez-vous vos lectures et vos films ?

 

(Pour aller plus loin, comparer : Jérémie 36v1-25 et 2 Rois 22v8-13 et ss )

Ta destinée

La destinée, c'est une relation

La destinée, c’est une relation

« La destinée n’est pas un lieu ou un ministère, mais une relation », a dit mon pasteur lors d’un culte du dimanche.

Effectivement, notre destinée(ou notre fin)est la vie éternelle, selon Rom.6v22. Et « la vie éternelle », c’est de « connaître » le « seul vrai Dieu », et Celui que Dieu a envoyé : Jésus-Christ(Jean 17v3), « le Dieu véritable et la vie éternelle »(1 Jean 5v20). La vie éternelle est donc relationnelle. Mais faut-il encore la vouloir, cette relation, avec Celui qui est la source de la vie. (cf Jean 3v16, 36 ; Jean 15). Que choisirez-vous ? Quel sera votre destin ?

Dieu sur le banc des accusés…

Dieu peut-il nous juger ? Et si, Lui-même, venait sur Terre, "en personne" ? (BD de Marc-Antoine Mathieu. Edition Delcourt, 2009)

Dieu peut-il nous juger ?
Et si, Lui-même, venait sur Terre, « en personne » ?
(BD de Marc-Antoine Mathieu. Edition Delcourt, 2009)

Dieu serait-il indifférent à la souffrance ?

Une parabole, récupérée je ne sais comment, fin 1990-2000, sur version papier, tapée à la machine, non datée et d’auteur inconnu. La seule source mentionnée sur le document est : tiré de « Right on », Christian Libération, Berkeley(Californie). A ce jour, je ne l’ai pas retrouvée ailleurs. Je vous la livre telle quelle :

 

A la fin des temps, des milliards d’hommes étaient dispersés sur une plaine immense devant le trône de Dieu. Quelques individus des groupes sur le devant parlaient avec fougue, sans reculer de honte mais au contraire avec violence :

« Comment Dieu ose-t-il nous juger ? Qu’est-ce qu’il connaît de la souffrance ? » lança sèchement une femme brune en se moquant. Elle retroussa brusquement sa manche pour montrer un numéro tatoué dans un camp de concentration nazi. « Nous avons enduré la terreur, les coups, la torture et la mort. »

Dans un autre groupe, un homme noir baissa son col : « et ça alors ? » cria-t-il en montrant une affreuse brûlure faite par une corde. « Lynché pour aucun autre crime que celui d’être noir. Nous avons suffoqué dans les bateaux d’esclaves, été arrachés à nos bien-aimés, travaillé dur jusqu’à ce que seule la mort nous accorde du répit. »

Comme Dieu avait de la chance de vivre au ciel où tout n’est qu’harmonie et lumière, où il n’y a pas de larme, pas de peur, pas de faim, pas de haine. En effet, qu’est-ce que Dieu pouvait bien connaître de ce que l’homme avait été forcé d’endurer sur cette terre ? « Après tout, Dieu mène une petite vie bien tranquille, bien protégée ! » disaient-ils.

Alors, chaque groupe envoya un leader, choisi parce qu’il avait souffert le plus. Il y avait un juif, un noir, un intouchable de l’Inde, un enfant illégitime, une personne venant d’Hiroshima et une d’un goulag de Sibérie. Au centre de la plaine, ils se consultaient entre eux. En fin de compte, ils furent prêts à présenter leur cas.

C’était simple : avant que Dieu puisse être qualifié pour être leur juge, il devrait endurer ce qu’eux-mêmes avait enduré. Leur décision était que Dieu devrait subir la sentence de vivre sur la terre comme un homme. Mais puisqu’il était Dieu, ils mirent en place des garanties pour s’assurer qu’il ne puisse pas utiliser ses pouvoirs divins afin de s’aider lui-même :

-Qu’il naisse de « race juive ».

-Que la légitimité de sa naissance soit mise en doute de sorte que personne ne sache qui était vraiment son père.

-Qu’il puisse défendre une cause tellement juste et radicale qu’elle ferait fondre sur lui la haine, la condamnation et les efforts pour l’éliminer de toutes les principales autorités (not. religieuses) établies.

-Qu’il puisse tenter de décrire ce qu’aucun autre n’a jamais vu, goûté, entendu ou senti. Qu’il puisse tenter de communiquer Dieu aux hommes.

– Qu’il soit trahi par ses plus chers amis. Qu’on puisse l’inculper sur de fausses accusations, qu’il puisse être jugé par un jury partial et qu’il soit reconnu coupable par un juge lâche.

– Qu’il puisse connaître ce que c’est que d’être terriblement seul, complètement abandonné de tout être vivant. Qu’il soit torturé et qu’il meure de la mort la plus humiliante qui soit avec des brigands ordinaires.

 

Alors que chaque leader énonçait sa part de la sentence, des grondements, des murmures d’approbation s’élevaient de l’immense foule.

Lorsque le dernier eut terminé de prononcer la sentence, il y eu un long silence. Plus personne ne murmura un seul autre mot. Parce que, soudainement, tous le reconnurent :

Dieu avait déjà subi cette sentence !

 

Pour en savoir plus, lire cette histoire, racontée par un historien, puis cette autre version. Pour commencer !

« Il dressa sa face résolument… »

Méditation reçue lors du culte de dimanche dernier.

Lecture de Luc 9v51-56

« Lorsque le temps où il devait être enlevé du monde approcha », nous dit le texte, Jésus prend la ferme résolution(littéralement, il « dressa sa face résolument », « comme un caillou » cf Es.50v7)d’aller à Jérusalem, sachant ce qui l’y attend(Luc 9v44 ; 18v31-33). Car Jérusalem est « la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés »(Matt.23v37).

Il envoya devant lui des messagers qui entrèrent dans un village de Samaritains pour lui préparer un logement. Mais on ne le reçut pas, « parce que sa face était tournée vers Jérusalem »(Luc 9v53-Darby). Il y a en effet inimitié entre les Juifs et les Samaritains. La réponse de Jésus à ce rejet, comme à la réaction spontanée de Jacques et Jean(v54)-« les fils du Tonnerre »- est remarquable : « Le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver »(Luc 9v56). Il montre par là que les hommes ne sont pas l’ennemi, et que sa lutte(comme la nôtre)n’est pas contre « la chair et le sang »(cf Eph.6v12). Jésus, Sauveur et Seigneur, n’est pas « un mou », mais Il est tout à la fois « l’agneau immolé » et « le lion de Judas »(cf Es.53v7 ; Jean 1v29, 36 ; Apoc.5v5-6). Il est déterminé, résolu, contre le péché et les puissances des ténèbres. « Il est venu pour détruire les oeuvres du diable »(1 Jean 3v8). Mais Il est aussi venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour nous sauver(cf Marc 10v45 ; Luc 19v10 ; Jean 10v14-18)

De même, nous aussi, chrétiens(« petits Christ »), soyons déterminés de cette détermination-là : soyons « agneaux » avec les hommes pour leur manifester l’amour et la grâce de Dieu. Et soyons « lions », déterminés à lutter, non contre « la chair et le sang », mais « contre les dominations, les esprits méchants… »(Eph.6v12). Souvenons-nous aussi, sans nous en étonner, que nous servons un Maître actuellement rejeté dans ce monde(Luc 19v11-14). Ne maudissons donc pas. Et proclamons que « Le Fils de l’homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver ». Et ce, en donnant Sa vie.

« Cristeros » : pour prendre conscience que « le bonheur est de désirer ce que nous avons déjà…. »

Je ne fais jamais de « marronniers »*. Du coup, vous n’aurez pas droit à un billet sur le chiffre « 13 ». « Treize » embêtant pour vous ? J’espère que non.

Car « plus embêtant » encore est de ne pas prendre conscience de la richesse de ce que nous disposons, à portée de main. Quoi donc ?

Gaston Lagaffe(par Franquin) défend la cause de l'UNICEF

Gaston Lagaffe(par Franquin) défend la cause de l’UNICEF

Je me souviens d’un encart attribué à l’Unicef pour venir en aide au tiers monde et lutter contre la raréfaction de l’eau potable, publié en fin de la première édition de l’album 14 « La saga des gaffes »(Dupuis, 1982). On y voit Gaston Lagaffe prendre de l’eau au robinet tandis que des africains portent des bassines d’eau en plein désert.

Le message est le suivant : « vous faites souvent ce geste très simple, sans vous rendre compte de la chance que vous avez : de l’eau pure à portée de main ».
Et par association d’idées, passant du coq à l’âne, je passe au film « Cristeros », un drame historique** réalisé en 2012 et sorti en France le 14 mai 2014, pour découvrir un épisode méconnu de l’histoire : « l’histoire des dizaines de milliers de mexicains qui de 1926 à 1929 ont pris les armes et se sont levés contre l’interdiction des pratiques religieuses décidée par le président d’alors »***. Ceux qui ont lu « la puissance et la gloire » de Graham Greene se retrouveront certainement en terrain connu.
J’ai enfin pu voir ce film en DVD, disponible depuis le 06 janvier 2015.

"Cristeros", un drame historique de Dean Wright(2012), avec Andy Garcia.

« Cristeros », un drame historique de Dean Wright(2012), avec Andy Garcia.

Il s’agit là d’un excellent film, fort bien réalisé, pour la mémoire. Mais surtout, pour comprendre « la chance que vous avez sans vous en rendre compte » : celle de bénéficier de la tolérance religieuse et des conditions idéales (comparativement à d’autres pays) pour pratiquer et vivre votre foi.
Pourtant, vous êtes croyant, ou du moins, le croyez. Mais vous traînez les pieds pour aller à l’église(justifiant peut-être « théologiquement » que l’on peut être « chrétien » en solo), pour le culte et d’autres réunions (de prière, d’études bibliques ou d’édification). Ou alors vous allez faire vos courses le dimanche. Vous négligez la prière et la lecture de la Bible (Bibles que vous avez peut-être en plusieurs exemplaires à la maison). Votre bouche ne parle peut-être pas ou plus, car votre cœur n’est pas ou plus rempli de cette espérance censée être en vous-celle de l’Evangile de Jésus-Christ(Luc 6v45, cf Matt.12v34). Vous pouvez peut-être vivre sans vivre véritablement et concrètement votre foi.

Pourtant, vous vivez dans un pays (La France), où vous avez encore la liberté, plus que de « pratiquer », de vivre ce que vous croyez, et d’y annoncer(proclamer, affirmer) l’Evangile, quoique l’on dise, même si, parfois, cela peut ne pas être simple. Pour combien de temps encore ?
A voir, donc, « Cristeros », un film bien d’actualité, épique, fort et émouvant, où l’on proclame au péril de sa vie « Viva Cristo Rey ! ». Un film également source de multiples questions, à l’instar de celles que se pose Benoît, blogueur catholique qui attend le retour du Seigneur, et co-fondateur des « Cahiers libres » : « D’un côté, l’admiration sans faille pour ces résistants et cette question sourde : aurais-je eu leur courage ? Ne me serais-je pas défilé ? Aurais-je su m’opposer, jouer ma vie pour la liberté, pour la foi, pour l’homme, pour Dieu ? De l’autre, ce mot du Christ – tranchant comme un glaive – : Celui qui vit par l’épée mourra par l’épée (Mt 26, 52)….. Cette alternative entre résistance armée et résistance spirituelle est un glaive à double tranchant, un choix atroce. Choix au sujet duquel il est presque ridicule d’écrire un article de blog tant il est déchirant. Chaque versant à son danger. D’un côté le risque de la vengeance, de la haine, d’une prise des armes nous rendant semblable à nos ennemis. De l’autre le risque de la fuite de nos responsabilités temporelles, le risque de laisser les plus faibles se faire piétiner ».

 

Notes :

* « Marronnier » : Dans l’argot journalistique, le marronnier est un sujet qui revient de façon cyclique au fil des saisons (comme les feuilles des arbres).
Exemples : les prix de l’immobilier, la rentrée des classes, les soldes, les vœux, les Francs-Maçons, le classement des meilleurs lycées de France….
Les blogueurs n’y échappent pas non plus…

** Presque fidèle à la réalité. En savoir plus : http://histoire.blogs.la-croix.com/cristeros-necoutez-pas-les-critiques/2014/06/02/

Voir aussi http://www.films-sans-frontieres.fr/desiertoadentro/contexte-historique/ ; http://www.herodote.net/22_juin_1929-evenement-19290622.php

Et ces critiques(catholiques-aucune protestante ou évangélique) publiées sur les « Cahiers libres » ; Le « Padre blog » ; La vie.

*** cf http://cahierslibres.fr/2014/05/double-tranchant-du-glaive-cristeros/
En bref :

Cristeros (Titre original : For Greater Glory : The True Story of Cristiada )
Drame historique
Origine : Mexicain(2012)
2h23
Réalisateur : Dean Wright
Musique : James Horner
Avec :
Andy Garcia : Général Enrique Gorostieta Velarde
Eva Longoria : Tulita Gorostieta
Mauricio Kuri : José Sánchez del Río
Oscar Isaac : Victoriano «El Catorce» Ramírez
Eduardo Verástegui : Anacleto González Flores
Rubén Blades : Président Plutarco Elías Calles
Nestor Carbonell : Mayor Picazo
Bruce Greenwood : L’ambassadeur américain (Dwight Morrow)
Catalina Sandino Moreno : Adriana
Santiago Cabrera : Le père Vega
Et avec Peter O’Toole : Le père Christopher

Ed. dvd Saje Distribution(2014)
Vu en VOST-sachant que le film a été tourné en anglais et non en espagnol. Il est montrable aux jeunes à partir de 13 ans, dirai-je.
Le sujet : En 1926, un soulèvement populaire secoue le Mexique suite aux lois du président Callès, qui interdisent toutes pratiques religieuses dans l’ensemble du pays. Des hommes et des femmes de tous horizons, les Cristeros, vont alors risquer leur vie pour défendre leur liberté et lutter contre les persécutions menées par le gouvernement. Une des pages les plus sombres de l’Histoire du Mexique.

Bande annonce :

Elle ne se donne pas comme le Monde donne

« Elle ne se donne pas comme le Monde donne ». Quoi donc ? La Paix !

La Paix, tout le monde la veut. Plus exactement, on veut que l’on nous « fiche la paix »…ou même « déjeûner en paix », par exemple.

La Paix, tout le monde la réclame, particulièrement après les terribles événements ayant marqué le début 2015. Et ce mois de février, précédé par le dramatique mois de  janvier, semble lui-même marqué sous le signe de la Paix.

A ce sujet, une chose m’a frappé : la récurrence des versets bibliques allant dans ce sens de la Paix. Tout d’abord, m’est revenu-dans un contexte qui n’a rien à voir avec le 07 janvier et les menaces terroristes-« ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l’Eternel des Armées » (Zach.4v6). C’est ainsi que l’on remporte des victoires. De même que « c’est dans le calme et la confiance que sera (notre) force »(Es.30v15). Le voulons-nous ? Enfin, cette promesse que « Tu(l’Eternel)garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi »(Es.26v3-Darby)-pour l’anecdote, le verset du mois, affiché sur un calendrier grand format. Encore une fois, sur qui nous appuyons-nous, lorsque nous déclarons rechercher la paix ?

Comme par un fait « exprès », je reçois la lettre de nouvelles de « Juifs pour Jésus »(une édition spéciale, intitulée « Je suis Juifs Pour Jésus »). L’édito de Josué Turnil s’ouvre sur cette promesse du Seigneur Jésus-Christ : « je vous laisse ma paix ; je vous donne ma paix ; je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre coeur ne se trouble point et ne s’alarme point »(Jean 14v27). Présent avec son équipe à la manifestation qui a eu lieu à Paris, Josué rappelle que « le fameux slogan a été proclamé dans le monde entier. « Je suis Charlie » signifie « je condamne cette attaque » ,« je suis pour la liberté d’expression », « je veux une nation démocratique en paix avec toutes les religions, pensées et points de vues, à l’exclusion de tous les fanatiques et fondamentalistes ». C’est pourquoi la déclaration de Jésus semble vraiment à propos, parce qu’Il offre « la paix » mais Il ajoute aussitôt: « pas comme le monde donne  ». En d’autres termes, ce que les gens veulent n’est pas ce que Jésus offre. Jésus n’est pas Charlie . Lorsqu’Il dit « Ma Paix », cette paix n’est pas ce que nous entendons nécessairement par paix. Jésus a utilisé le mot « Shalom ». Shalom vient de « Shalem » qui signifie « plénitude » et « harmonie spirituelle », remplissant chaque aspect de nos vies…et pas seulement « je suis Charlie ». Il s’agit de beaucoup plus que cela. Il s’agit de la plénitude de la présence de Dieu ». Et  « sa présence », c’est « hamakom » en hébreu, c’est-à-dire « la place ». Sa présence est la place la plus sûre. Comment trouvez-vous cette plénitude de paix ? Cette abondance de vie ? » C’est là la bonne nouvelle de l’Evangile.

Concernant « la bonne nouvelle de l’Evangile », nous avons déjà rappelé ici que l’Evangile est « la grâce et la paix »(Gal.1v3). La grâce nous révèle d’abord la colère de Dieu contre « toute impiété et toute iniquité des hommes »(cf Rom.1v18). Et « la paix que Jésus offre commence en reconnaissant que nous sommes en guerre…non contre les djihadistes ou les terroristes, mais contre Dieu », rappelle Josué Turnil. Ensuite, nous est révélé comment se manifeste l’amour(Rom.5v6-8) et la justice de Dieu(cf Rom.3v19-28)

C’est cette justice de Dieu qui nous donne la vraie paix(Rom.5v1). Sans justice, pas de paix. Et pas de paix, sans le Prince de Paix qu’est le Seigneur Jésus-Christ, lequel a volontairement « donné sa vie en rançon pour plusieurs » (Marc 10v45). Non pour »des gens sympas », « cools », « justes » ou « de biens », mais pour ses ennemis, pour « des impies »(Rom.5v6-8)  : « La Paix, la vraie Paix » dépend de votre réponse à ce que Jésus a fait pour vous.

Et comme le dit encore Juifs pour Jésus, « la Paix véritable n’est pas uniquement l’absence de ce qui ne va pas, mais la présence de ce qui est bon ».

 

Famille du XXIe siècle

"Famille du XXIe siècle" Par Andy Singer

« Famille du XXIe siècle »
Par Andy Singer

Un verset en apparence insignifiant ou « négligeable »dans deux des épîtres les plus courtes du Nouveau Testament-la Bible pourrait-elle rester la Bible si on le supprimait ?

Un « ancien » écrit à « ses enfants », au sujet de « ce qui était dès le commencement », de ce qu’il a « vu et entendu », « contemplé », « touché »…afin que (sa ou leur)joie soit parfaite(1 Jean 1v1-4).

Plus loin-c’est le fameux verset mentionné plus haut-il précise que, « quoiqu(‘il) ait beaucoup de choses à (leur) écrire »,  il préfère ne pas « le faire » via facebook, skype ou portable ; mais il « espère » leur rendre visite, et « (leur) parler de bouche à bouche, afin que (leur) joie soit parfaite »(2 Jeanv12 ; 3 Jeanv13-14)

Un exemple à méditer, surtout à notre époque « post-moderne », marquée par la segmentation, le cloisonnement et le morcellement. Une époque où « les hommes sont comme des particules élémentaires perdues dans le vide. Ces particules sont seules, elle intéragissent entre-elles ponctuellement, sans se fixer, sans se lier entre elles. Elles sont seules, errant dans le vide avec l’illusion de la liberté… ce vide est un vide spirituel puisqu’elles n’ont aucun Dieu au dessus d’elles et donc aucun sens à leur vie »*.

Ce post-modernisme est-il entré dans la famille d’aujourd’hui ?

Et dans l’Église ?**

Sur ce, bon week-end !

 

 

Notes :

* Du blogueur « Charles Vaugirard », analysant l’oeuvre de M. Houellebecq.

** cf également Actes 2v42-47 et observer ce dans quoi les premiers chrétiens « persévéraient ».

 

Elle croit et croît, de surcroit !

J’ai déjà eu l’occasion de parler de blogues édifiants. Notamment, de ce blogue chrétien « perso »-en réalité pas si « perso » que cela dans son esprit, puisque « Ludivine », son auteure, partage « ce qu’elle a appris elle-même et des autres » : études et méditations personnelles, réflexions, témoignages, lectures édifiantes…D’où son nom : « Bible et Partage ». Sa spécificité : « tous les sujets ont un rapport avec Dieu ».
Nous aimons le sérieux et l’esprit de ce blogue, dont l’auteure explique « que la personnalité du blogueur influence l’esprit du blog, les sujets. Ce que l’on vit, ce qui nous interpelle se retrouvent dans le blog. Pour moi son esprit c’est moi ! ».

 
Depuis dimanche 1er février, nous pouvons découvrir son nouveau projet de blogue : http://www.ellecroit.com/, pensé par des femmes et « pour des femmes qui croient en Lui et qui veulent croître en Lui et pour Lui ». Pour toutes les femmes chrétiennes-mariées, célibataires, mères seules ou mariées à un non-encore-chrétien… jeunes converties ou aînées dans la foi, adolescentes ou femmes plus mûres…. Un seul point commun : c’est pour « elle », qui « croit »(en Jésus-Christ) et (veut) « croît(re) » dans sa foi !

Arrêtons-nous un instant sur l’excellent jeu de mots (et de son, qui me parle particulièrement) « avec les verbes croire et croître qui à la 3ème personne du singulier sont identiques à un chapeau près ! » Ou comment résumer en un mot la pensée d’un blog.

Un blogue qui se veut un lieu d’encouragement, d’édification, de partage et de repos*. Nous, les hommes, ne sommes donc pas directement concernés. Néanmoins, assure son auteure, le blogue ne nous est pas « du tout interdit ».
Alors, certes, nous y viendrons, sur la pointe des pieds, histoire d’apprendre et de tenter de comprendre les « codes », les « façons de parler » ou « de voir les choses » des femmes chrétiennes.

Mais la particularité (et l’autre intérêt-surtout de nos jours) de ce blogue, outre qu’il est pour celle qui « croit » et « croît », est qu’il se veut un espace de partage chaleureux pour celle qui se sait être une femme et qui n’a pas envie d’être un homme. Au-delà des clichés.
Car la femme qui croit et croît ne doit pas être « moins pertinente bibliquement » mais elle doit aussi « avoir de bon fondement en Jésus Christ, connaître sa Bible » et pas seulement pour « méditer proverbes 31 » !

Mais la femme qui croit et croît est aussi celle qui veut « vivre pleinement » sa « féminité en Dieu », celle qu’il a voulu pour elle, « ni moins, ni plus ». Femme et non féministe, de surcroit.

 
Notes :

* Les rubriques :

« Croissance » : études, méditations pour croire et croître, et donc pour s’affermir dans la foi (Ex : http://www.ellecroit.com/pourquoi-perseverer/ )

« Relation » : Pour mieux vivre nos relations (http://www.ellecroit.com/etre-la-pour-une-amie-qui-souffre/ )

« Rencontre » : ou la page des interviews ! Excellente idée, vu que cela manque sur la plupart des blogues évangéliques. Un invité nous raconte son parcours, son métier, une tranche de sa vie, une passion, une cause qui lui tient à cœur….(Ex : http://www.ellecroit.com/myriam-illustratrice-et-animatrice-volume/ )

« Choix de vie » : une rubrique inspirante pour faire des choix éclairés ! (Ex : http://www.ellecroit.com/travailler-ou-etre-mere-au-foyer/ )

« Lecture » : le titre dit tout ! La page des livres ! Envisagera-t-on d’y intégrer toutes sortes de lectures-images fixes, animées… ?(Ex : http://www.ellecroit.com/vous-avez-dit-oui-a-quoi/ )

« Ressources pratiques » : celle-ci, fort originale et particulièrement bluffante pour sa rigueur, a pour angle « Les tableaux, graphiques, shémas ou tout autre support récapitulatif », lesquels ont pour intérêt de nous permettre de « voir d’un coup d’oeil un ensemble d’information ».

En voici actuellement deux, réalisés par Ludivine elle-même :
– une fort intéressante infographie des « stats » du sociologue S. Fath sur les protestants évangéliques de par le monde
– et une excellente chronologie des livres des prophètes dans l’histoire d’Israël :
http://www.ellecroit.com/category/ressources/

Laïcité : Que dire à nos enfants d’« 1-dispensable » ?

"Je sais mais je dirai tout" : d'abord un film de et avec Pierre Richard(1973). Aujourd'hui, il semble que ce soit un nouveau crédo...

« Je sais rien mais je dirai tout » : d’abord un film de et avec Pierre Richard(1973). Aujourd’hui, il semble que ce soit un nouveau crédo…

Connaissez-vous « Le 1 » ? L’hebdo d’idées « qui ne se feuillette pas, mais se déplie », lancé depuis le 09/04/14 par Eric Fottorino, l’ancien directeur du Monde.
Cette « nouvelle expérience de presse », qui se veut « 1-dispensable », comme l’explique Eric Fottorino , est d’abord un curieux objet. Une grande feuille pliée trois fois sur elle même en format A4.
Ensuite, « Le 1 » traite d’un seul thème par semaine sur différents angles, à travers les regards d’écrivains, chercheurs ou artistes pour «comprendre et ressentir le monde qui vient ». Il ne demande pas plus d’une heure de lecture, mais tout de même plus de 20 minutes. Il paraît chaque Mercredi et est vendu 2,80€. Sans publicité*.

Bref, un format original, agréable et une bonne intention de départ(dans le traitement de l’info)qui n’est pas pour me déplaire. Mais quels regards privilégie-t-il ? A ce sujet, le numéro 41 du 28 janvier 2015, intitulé « Que dire à nos enfants ? »**, a récemment retenu mon attention.

Après la tuerie de Charlie Hebdo et ses répercussions, l’école se trouve au centre des interrogations. Comment répondre aux questions des élèves tout en déjouant les provocations ? Comment combattre l’intolérance, l’obscurantisme et transmettre les valeurs républicaines de liberté, de laïcité et de respect ? Il faut plus que jamais faire de l’éducation une priorité et ne pas abandonner les élèves en état de rupture républicaine.

La question est légitime et mérite d’être traitée. Néanmoins, j’ai trouvé le numéro plutôt déséquilibré, me paraissant donner une large place aux points de vue véhiculés par de non-spécialistes de la laïcité (mais vrais dogmatiques, partisans d’une « laïcité stricte »). Ainsi, l’académicienne Danièle Sallenave*** et la philosophe Elisabeth Badinter****, se taillent la part du lion*****. Mais pour dire quoi ? Ou pour que l’on dise quoi, à nos enfants ? D’autant plus que, rappelons-le, l’une et l’autre ne sont aucunement des spécialistes de la laïcité.

Mme Sallenave appelle à un « Un devoir de tolérance réciproque » (titre de l’article qui peut être consulté dans son intégralité ici), même s’il semble que dans l’esprit de son auteur, sauf erreur, il ne soit pas certain que ce devoir soit si réciproque que cela- certains se devraient-ils d’être « plus tolérants que d’autres » ? Extrait : « Ceux qui depuis des années se battent pour que l’école conserve ou retrouve ses valeurs fondatrices se sont félicités de voir les plus hautes autorités de l’État rappeler le lien qui unit l’école à la République, et la charger expressément de réparer un scandale, pourtant prévisible : celui de voir des enfants de familles musulmanes refuser de se joindre au mouvement de protestation unanime de la nation, et se déclarer plus proches de la religion caricaturée que des caricaturistes(Sic). Mais suffira-t-il pour les ramener dans le giron de la République(Re-sic) de décréter une journée de la laïcité, de les faire se lever à l’entrée du maître et ânonner en chœur qu’ils sont « pour la liberté d’expression » ? Je n’en crois rien. Certains de ces enfants, dans les quartiers périphériques ou les cités, ne se sont pas sentis solidaires de ce vaste sursaut patriotique (re-re-sic) parce que, à tort ou à raison, ils n’ont pas le sentiment que leur cité, leur quartier, leur famille même, leurs parents, appartiennent au même monde que celui des centres-villes, des professeurs, des docteurs et des juges. Voilà pourquoi certains refusent l’humour ou l’ironie quand ils visent ce qu’ils considèrent comme leur appartenance de naissance ». (re-re-re-sic : et pourquoi pas « d’origine », pendant qu’on y est ? Faut-il envoyer de tels « déviants » dans des camps de redressement ? Faut-il donc « arracher » ces élèves à tous les « déterminismes » ? Nous ne sommes pas loin de Nathalie Saint-Cricq****** )
Mais, dit-elle, « on ferait mieux de méditer la formule sans ambiguïté du président de la République selon laquelle « les religions n’ont pas leur place à l’école ». Même si elle est aujourd’hui difficile à comprendre et plus encore à mettre en œuvre, il convient de rappeler qu’elle a régné longtemps sur l’école républicaine, et tout le bénéfice que celle-ci, et la République, en ont longtemps tiré ».

Chacun appréciera et fera sa propre analyse.
Pour Mme Badinter, « Il faudrait d’abord enseigner la laïcité aux parents »*******.
Et quelle serait sa définition de la laïcité ? Comment l’expliquerait-elle devant une classe ?
Elle dirait « que toutes les religions sont admises au sein de la République, pas les sectes. C’est cela la laïcité. L’État garantit une protection générale à tous afin que les personnes puissent pratiquer leur religion, mais il ne se mêle de rien. Chacun doit comprendre que les religions n’ont pas à faire la loi en politique. Et j’insisterai, en second lieu, sur la séparation du public et du privé. C’est déterminant. La religion doit se limiter à l’espace familial et aux lieux de culte. La religion, c’est une affaire personnelle ». Mais, de même que « la rue ne saurait gouverner », elle estime « saisissant » que, désormais, les religions se trouvent dans la rue [à moins qu’il ne s’agisse de l’espace public ?]: « dans le grand débat national, en 2013, sur le mariage pour tous », elle déclare avoir été « extrêmement surprise par la réaction militante (sic) d’une grande partie des catholiques. Ce qui n’était habituellement pas visible-le poids des convictions religieuses sur le politique-, nous l’avons tous vu réapparaître comme jamais. La discrétion n’était soudain plus de mise(re-re-sic) et c’est vrai pour beaucoup de pratiquants des trois grandes religions. »

Cachez donc ce croyant ou « ce religieux »(« fanatique » et « terroriste » en puissance ?) que je ne saurais voir ! L’article aurait pu être rebaptisé : « il faudrait d’abord enseigner les religions (mais aussi ce que signifie « tolérance » et « liberté de conscience ») à Elisabeth Badinter », laquelle fait preuve d’une certaine intolérance, liée à un mépris certain. On sera édifié par sa remarque sur la kippa : « je suis stupéfaite de voir des jeunes juifs dans la rue avec une kippa. C’est quoi une kippa ? On se couvre la tête quand on prie. Cela signifie qu’on met une kippa quand on entre dans une synagogue et qu’on l’enlève quand on sort. Quand on va chez son épicier, on a peu de chances de parler à Dieu ! [pourtant, il est possible de prier ou de parler à Dieu en servant le vin, que l’on porte ou non une kippa cf Néh.2v1-5]Nous sommes en présence de revendications identitaires très fortes(…)et c’est désastreux. Depuis une vingtaine d’année, la laïcité recule, recule, recule…Que l’on puisse revendiquer des plats halal, des plats casher dans les crèches ou les écoles, c’est pour moi incompréhensible ! Quand on fréquente l’école publique, on mange comme tout le monde. Les minoritaires n’ont pas à imposer leur régime aux autres ».
Les « minoritaires » apprécieront.
Mais nous restons stupéfaits devant tant d’inculture religieuse. La laïcité serait-elle l’ignorance ? Ou le mépris ?
En guise de « rattrapage », nous suggérons la lecture des articles suivants : l’un d’Akadem, campus numérique juif, et cet autre, tiré du Monde daté du 24/09/12  : « En réaction aux propos de Marine Le Pen, qui a suggéré d’interdire le port du voile islamique et de la kippa dans l’espace public, [celui qui était à l’époque ministre de l’intérieur-et donc des cultes] a tenu à rassurer des fidèles partagés entre incrédulité, inquiétude et mépris pour des propos jugés « antirépublicains ». « Chaque religion a ses rites et ses traditions ; la liberté de croyance, c’est la liberté de porter la kippa, de manger casher, de réaliser la circoncision(…)Je me méfie de ceux qui, comme Marine Le Pen, se disent avocats de la laïcité et sont en fait des incendiaires du débat public. La laïcité n’est pas faite pour jeter les uns contre les autres. Les juifs de France peuvent porter avec fierté leur kippa(…) C’est la responsabilité des politiques de ne pas répondre à ces provocations. »

Et aussi la responsabilité des journalistes et des intellectuels ?

Bref, les intéressées sont-elles les mieux placées, ou les plus pertinentes, pour parler et même pour expliquer ce qu’est la laïcité ? D’autant plus que ce numéro s’est fait sans Jean Bauberot ********(Professeur émérite de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité » à l’EPHE) ou même Raphaël Liogier(sociologue, Professeur à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et directeur de l’Observatoire du religieux), lesquels ont pourtant des choses à nous apprendre sur la question. Et même de quoi répondre aux deux personnalités citées plus haut :

– Ainsi, Raphaël Liogier, de façon indirecte à l’une et l’autre, rappelle que « la laïcité, c’est deux choses : la séparation des églises et de l’État, définie par la loi de 1905 – et non pas la séparation du religieux et du politique – et la neutralité des agents publics. Ce qui n’est pas la neutralité de l’espace public ! Si l’espace public devient un espace contraint[ou restreint] en ce qui concerne l’expression des opinions, qu’elles soient politiques ou religieuses, c’est une régression. Ce qu’on nous propose aujourd’hui, ce n’est même pas la neutralité de l’espace public, c’est sa neutralisation, donc un retour à une situation antérieure à 1789, au nom de la laïcité »…..(Lire absolument ces articles sur BastamagLa Provence,  et  sur un blogue de Médiapart)

– et de façon plus directe, Jean Bauberot avait réagi sur son blog aux propos d’ Elisabeth Badinter, qui, lors d’une interview pour le Monde des religions(Le Monde du jeudi 29 septembre 2011 en avait publié de larges extraits) avait déclaré qu’ « en dehors de Marine Le Pen, plus personne ne défend la laïcité.»

Le même Jean Bauberot avait aussi répondu dans une autre note de blogue à Danielle Sallenave*********, suite à l’intervention de celle-ci sur France culture, lui rappelant que « JAMAIS la laïcité (…) n’aurait triomphé en France si elle n’avait pas su se montrer accommodante. Sans cela le conflit des deux France aurait dégénéré en guerre civile et que la France, avec la laïcité intégrale que certains souhaitaient, aurait quitté l’épure démocratique ». Ce que, reproche-t-il, Mme Sallenave, « inconsciemment ou non peu importe », souhaite « masquer », parce qu’elle ne le supporte pas. Il reste convaincu que prôner « une laïcité non accommodante, l’exact contraire de la laïcité historique (du moins, celle qui, heureusement, s’est imposé politiquement) », c’est là engager « la France dans une voie désastreuse. »

Etonnant choix de la part d’un journal qui se fait fort de proposer chaque mercredi « plusieurs regards sur une question d’actualité »….

On peut aussi s’étonner de ne trouver quasiment aucun représentant des diverses religions-du moins monothéistes : chrétienne (catholique, orthodoxe, protestante-FPF, CNEF ou même CPDH), juive et musulmane, à part la seule contribution (« ne pas insulter la foi des autres ») du prêtre-éducateur Guy Gilbert.
Il aurait été aussi pertinent (plus que de donner une parole excessive à celles qui méprisent les confessions et convictions des autres, y compris celles des enfants) de rappeler qu’ « en France, l’école publique est laïque et accueille ainsi des élèves et des parents de convictions très diverses, en toute neutralité. Toutefois, si l’école est laïque, ses usagers ne le sont pas. Leurs convictions, de toutes natures, ne restent pas à la maison », et ils sont « libres de les dire à l’école », n’en déplaise à Mesdames Sallenave et Badinter. Un petit livre nous invite à réfléchir sur la liberté de conscience et à son libre exercice (comme à son bon usage), particulièrement dans un contexte qui lui semble peu évident et bien peu favorable, de prime abord. L’enjeu restant le « bien vivre ensemble ».

A l’inverse, « Le 1 » nous donne à  lire « Enseigner l’histoire des religions, c’est enseigner l’histoire du doute », de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur : respectivement cinéaste et journaliste, par ailleurs auteurs du fameux « corpus christi » diffusé sur Arte en 1997(+ L’Apocalypse, l’origine du Christianisme)…Il est utile de rappeler que l’un et l’autre n’ont aucune formation philosophique, théologique ou biblique. Ils sont encore moins historiens ou exégètes, mais avant tout des metteurs en scène, faisant parler les spécialistes en les scénarisant selon un plan bien précis.
Selon eux, « Il est primordial de montrer aux élèves la dimension historique du fait religieux. Ils auront ainsi la possibilité de prendre du recul par rapport aux croyances dans lesquelles ils ont été élevés. Apprendre à douter éveille l’esprit critique…. »

Bien vu ! Et pourquoi ne pas « montrer aux élèves la dimension historique » de la laïcité, pour leur donner la possibilité de prendre un recul bienvenu ?
Commentant le numéro du Monde du Week-end dernier dans une note de blogue, Patrice de Plunkett relève que « Jean Baubérot y souligne avec ironie qu’un enseignement de la laïcité ne peut se fonder que sur la connaissance historique(…), mais que la connaissance historique serait dangereuse pour nos marchands de prêt-à-penser qui croient, par exemple, que laïcité et féminisme marchent du même pas : « Apprendra-t-on aux élèves que la France a été le seul pays démocratique où a existé un siècle d’écart entre l’instauration du suffrage masculin (1848) et le suffrage universel (1944) ? Or c’est en invoquant la laïcité que des parlementaires ont régulièrement refusé d’accorder la citoyenneté politique aux femmes, considérées comme  »soumises » au clergé. Un silence sur ce point serait très significatif. »
Il n’est donc pas inutile de rappeler, à l’instar de Jean Bauberot, que « comme toute réalité sociétale, la laïcité doit faire l’objet d’une démarche de connaissance ». De même, sur un plan plus général, que l’histoire reste une science. Et une science exigeante, qui plus est, nécessitant une certaine rigueur, valable pour tous. Bien entendu, l’histoire n’appartient pas aux historiens. Mais sans eux, l’analyse risque de se réduire à la simple expression d’une simple opinion sans fondement scientifique.
Or, il semble que, aujourd’hui, tout le monde prétende informer, enseigner ou même faire(de)l’histoire. En réalité, beaucoup s’expriment. Le plus souvent sur ce qu’ils ne connaissent pas…**********
Il est pourtant « 1-dispensable » d’en prendre conscience, non ?
A lire, dans le Nouveau Testament, Actes 4, où l’on retrouve cette tentation de la foi « en chambre ». Et où comment l’on peut rendre visible ce que l’on croit…

 

 

Notes :

* Plus exactement, « Le 1 » est uniquement financé pour le moment par un seul actionnaire, Henry Hermand, 89 ans, entrepreneur et dirigeant d’entreprises. Lequel Henry Hermand a construit l’un des premiers groupes français d’immobilier commercial et a joué un rôle de premier plan dans de nombreux organes de presse comme Esprit, Quinzaine, Tribune des peuples, Faire, Le Matin de Paris…. Il finance notamment le cercle de réflexion Terra Nova, proche du PS). Ont également des parts dans le titre Éric Fottorino lui-même, Laurent Greilsamer(ancien directeur adjoint du Monde, aujourd’hui directeur de la rédaction de l’hebdomadaire Le 1 et enseignant à Sciences-Po)et Natalie Thiriez, la directrice artistique. Informations disponibles sur le site du « 1 ».

** Le numéro est construit ainsi :

Le temps de l’émotion
Victor Hugo, Écrit après la visite d’un bagne
Un devoir de tolérance réciproque Danièle Sallenave
Brouillages Robert Solé
Pardon ? Oui, pardon. Jean-Daniel Magnin
Le dessin de Céline Devaux

Le temps de la réflexion
Repères : état et religions depuis 1789 François Olislaeger
« Il faudrait d’abord enseigner la laïcité aux parents » Élisabeth Badinter
École : le handicap des enfants d’immigrés Loup Wolff
Ne pas insulter la foi des autres Guy Gilbert

Le temps de l’évasion
« Je crois à l’interculturel »J.M.G. Le Clézio
Pour la laïque Jean Jaurès
Les « Français » et « nous »Jean-pierre Obin
Déverrouiller l’institution Jean-Michel Croissandeau
Communiquer la sagesse du genre humainJules Ferry
« Je me suis senti en difficulté »Hugo Billard
De la maternelle à l’université Anne-Marie Cocula
Désarroi dans les classes Elsa Delaunay
« Enseigner l’histoire des religions, c’est enseigner l’histoire du doute »Gérard Mordillat Jérôme Prieur
De vives crispations
Je suis Charlie et je suis prof WEBONLY Gabrielle Tuloup
Des histoires – WEBONLY Thomas Vinau

*** Egalement normalienne et agrégée de lettres classiques. Elle a enseigné la littérature et l’histoire du cinéma à l’université Paris-X Nanterre de 1968 à 2001.

**** Spécialiste du siècle des lumières, féministe et milliardaire : présidente du conseil de surveillance de « Publicis », fondé par son père. En 2014, elle est la deuxième actionnaire de ce groupe.

***** Mme Sallenave bénéficie d’une pleine page, en deux colonnes, en p 3 ; Mme Badinter, de quatre colonnes, étalées sur les pp 5 et 6.

******  Nathalie Saint-Cricq est responsable, depuis juin 2012, du service politique de France 2. Lundi 12 janvier 2015, au journal de 13h, interrogée par Elise Lucet sur la marche républicaine qui a eu lieu la veille un peu partout en France et sur ses conséquences, elle avait déclaré : « C’est justement ceux qui ne sont pas « Charlie » qu’il faut repérer, ceux qui, dans certains établissements scolaires ont refusé la minute de silence, ceux qui « balancent » sur les réseaux sociaux et ceux qui ne voient pas en quoi ce combat est le leur. Eh bien ce sont eux que nous devons repérer, traiter*, intégrer ou réintégrer dans la communauté nationale ». (http://blogs.mediapart.fr/blog/gerard-becquet/130115/reperer-et-traiter-ceux-qui-ne-sont-pas-charlie-la-traque-est-ouverte-la-france-est-mure-les-med )

******* Article commenté par Joseph Gynt, dans son édito pour « Les Cahiers libres ».

******** Voir ses blogues : http://jeanbauberotlaicite.blogspirit.com/ ; http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-bauberot

********* Voir aussi ce débat récent publié dans Le Monde du WE dernier : Après les attentats début janvier, le gouvernement a engagé une « grande mobilisation« de l’éducation nationale pour transmettre les « valeurs de la République ». Mesure pour combattre le fanatisme ou risque de religion laïque ? Deux points de vue :
Les religions n’ont pas leur place dans les établissements scolaires, par Danièle Sallenave (écrivain et membre de l’Académie française). Confrontée à des adolescents qui revendiquent leurs appartenances identitaires, l’école doit tenir à distance et arracher les élèves à toutes les déterminations grâce à l’exercice de l’esprit critique.
– Adopter des politiques incantatoires est inutile, par Jean Baubérot (historien et sociologue). Les récentes annonces faites par la ministre de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, visent d’abord les élèves et leurs parents, avec notamment la signature d’une charte de la laïcité. L’exercice risque d’être vain tant l’institution scolaire échappe à toute remise en question.
********** Lundi, sur le plateau de BFM-TV, l’ex-ministre UMP Nathalie Kosciusko-Morizet s’est exprimée pour dénoncer la radicalisation des jeunes, s’appuyant sur un «exemple très concret »(en réalité très fantaisiste) : de nombreux enfants arriveraient en retard le matin à cause de la prière. Elle a aussi déclaré que la religiosité des parents était une « radicalisation », que cette radicalisation était de la « maltraitance » envers les enfants, et qu’il fallait donc retirer ces enfants à leurs parents….

Voir : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2015/02/03/delire-antireligieux-dans-la-classe-politique-5551073.html#more

http://www.liberation.fr/politiques/2015/02/02/les-enfants-musulmans-a-la-priere-plutot-qu-a-l-ecole-nathalie-kosciusko-morizet-en-pleine-derive_1193977

http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20150202.OBS1483/quand-nkm-se-prend-les-pieds-dans-le-tapis-de-priere.html