Sondage La Croix : Les Français en recherche de médias d’information, sans parti pris

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Voici, paru mercredi 22 novembre dans La Croix, le 37ème Baromètre sur la confiance des Français dans les médias(1). Un sondage jugé « intéressant » par le journaliste-blogueur Patrice de Plunkett, au point de lui consacrer une note de blogue : « La télévision reste la plus utilisée pour s’informer (69 %). Mais elle est talonnée par Internet (62 %). Ensuite seulement viennent la presse (papier ou en ligne, 45 %, en baisse de 4 points), et, en dernier, les tranches d’information des grandes radios nationales (37 %)… »  

[Consulter ici le baromètre 2023 de la confiance des Français dans les médias]

Autant de chiffres qui « soulèvent des questions », commente Patrice de Plunkett. « Entre autres celle-ci : les radios étant gratuites et très faciles à utiliser, comment les tranches d’info des grandes radios nationales n’arrivent-elles qu’en dernier, alors que ces tranches se situent aux heures matinales de plus grande écoute ?  

La réponse est donnée dans ce sondage. Les Français interrogés déclarent : “Il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité”.  En disant “les médias”, ils incluent aussi la presse écrite, puisqu’elle n’arrive qu’en troisième position derrière les télévisions et l’internet…(2)   

Alors de quoi les Français accusent-ils la presse, et encore plus les radios ?  D’avoir des opinions ou plutôt des parti-pris (à peine cachés) et de les mélanger avec l’information » [pourtant, c’est ce que l’on peut voir ici ou  ] (….)(3)

« Comment (alors) rétablir la frontière entre information et opinion ? Réponse de l’éditorialiste de La Croix : “Pour entretenir la confiance, il faut respecter les règles déontologiques : donner des informations fondées sur des sources crédibles, distinguer les faits et l’opinion, faire preuve d’honnêteté intellectuelle tout en organisant des espaces de débat, être attentif à ses lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs…”(4)  

Nathalie Sonnac va encore plus loin. Elle vient de publier chez Odile Jacob un livre intitulé ‘Le Nouveau Monde des médias, une urgence démocratique’. Selon elle (je la cite) : “C’est en levant le voile sur leurs méthodes que les médias professionnels pourront prouver leur légitimité et rétablir en partie la confiance que leur refusent plus de la moitié des Français”. 

[Entretien à lire ici. Raphaël Meltz, co-fondateur du Tigre Magazine et pourtant non journaliste, ne proposait pas autre chose lors de son audition de candidature pour le poste de rédacteur en chef du Monde en 2011 : « donner au lecteur la possibilité de réfuter ce qu’il lit, c’est-à-dire de le vérifier, le contredire. Ce qui induit qu’on écrit plus qu’un simple article : on explique comment on a préparé le papier, qui on a vu, ce qu’on a lu, qui parle à quel moment…..Voir aussi notre article sur les enjeux d’informer/d’information]

Et Patrice de Plunkett de conclure : « le premier devoir du journaliste professionnel est de rendre compte de la réalité, qu’elle lui plaise ou pas ! Ça paraît évident ? Mais ça a progressivement cessé de l’être depuis vingt ans, quand nier les réalités dans tous les domaines est devenu la norme [y compris de la part d’un ex-chef d’état battu aux élections et niant sa défaite, avec, pour conséquence, une division profonde de son pays]… Peut-être ne faut-il pas chercher plus loin la raison du recul des médias dans le grand public ».

Notes :

(1) Alors que des États généraux de l’information posent la question de l’indépendance et de la fiabilité des médias, du fait de facteurs technologiques économiques et politiques, La Croix propose une plongée dans la fabrique de l’info : Peut-on faire confiance aux médias ? Comment travaillent les journalistes ? Le numérique est-il une chance ou une menace ? Peut-on lutter contre la désinformation ? L’éducation aux médias est-elle un vœu pieux ?  Pendant 2 semaines, du 23 novembre au 8 décembre, La Croix déclinera ses enquêtes sur tous ses supports : application, quotidien, hebdo, lettres numériques, réseaux sociaux.

(2) Ainsi, selon le sondage, 54% des Français pensent que « la plupart du temps il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité » contre 37% qui pensent au contraire qu’on peut en général leur faire confiance. Parallèlement, la crédibilité accordée par les Français aux médias reste limitée, même si elle progresse cette année. Ainsi seul environ un Français sur deux pense qu’en général les choses se sont passées comme la radio (54%), la presse (52%) ou la télévision le raconte (49%). Parmi les causes de cette méfiance, les doutes sur l’impartialité et l’indépendance des journalistes sont importants. Toutefois cette méfiance instinctive doit être nuancée. Quand on les interroge plus précisément sur les médias qu’ils utilisent, les Français leur font très majoritairement confiance pour les informer sur ce qui se passe dans l’actualité. C’est particulièrement le cas pour les médias traditionnels qui bénéficient d’un réel crédit de confiance : Ainsi, 73% des Français qui l’écoutent font confiance à la radio pour les informer, et la proportion est identique auprès de ceux qui regardent les journaux télévisés. La presse régionale bénéficie d’une confiance de 70% auprès de ses lecteurs, 68% pour la presse hebdo nationale (news magazine) et 66% pour la presse quotidienne nationale.

Face à cette confiance sous conditions et variable selon les médias, une solution est privilégiée par une majorité de Français : s’appuyer sur plusieurs sources pour se forger une opinion. 50% des Français déclarent en effet se faire leur opinion sur un sujet d’actualité en confrontant ce que disent plusieurs médias ; contre seulement 16% qui disent le faire grâce à un seul média qu’ils considèrent comme fiable.

(3) A noter que, selon le sondage, 66 % sont favorables à l’engagement des journalistes : De plus en plus de professionnels de l’information assument leur engagement dans leur traitement de l’actualité. Une évolution bien accueillie puisque l’écrasante majorité de personnes interrogées se disent ouvertes à ce que médias et journalistes soient transparentes quant aux causes qui leur tiennent à coeur : 67 % pensent que c’est une bonne chose pour la liberté d’expression et d’information, 61 % pour la qualité du débat public et 58 % – seulement – pour la qualité et la fiabilité de l’information délivrée. Des résultats qui – c’est assez rare pour être souligné – ne montrent pas de facture notable due à l’âge des répondants, leur catégorie socio-professionnelle ou leurs affinités politiques

(4) Il y a plus de 20 ans, le journaliste en retraite – et ancien secrétaire général d’Ouest France – François-Xavier Alix écrivait : « La voie de l’avenir, c’est que tout média (….) annonce clairement son opinion, qu’il dise d’où il regarde les choses, selon quels critères et dans quelle perspective il les apprécie. Qu’il ne se dispense jamais de l’exposé des faits dans leur complexité ni du débat contradictoire. Les faits qui composent le paysage, le débat qui montre la diversité des chemins, l’éditorial qui propose un cap : l’usager-citoyen a besoin des trois niveaux d’exposé. Précédé des faits, accompagné du débat, l’éditorial – qui, seul, assujettirait à la façon de l’antique presse d’opinion – devient invitation ».

http://www.cahiersdujournalisme.net/pdf/07/04_Alix.pdf (pp 58-59)


« D.Y.O.R. » : faut-il dire « j’adore » ?

Image 1 : J’ai entendu la rhétorique des deux côtés… il est temps que je fasse mes propres recherches sur la vérité vraie.
Image 2 Recherche Google – Le premier lien est littéralement celui qui vous conforte dans ce en quoi vous croyez déjà et
soutient totalement votre point de vue sans le mettre au défi de quelque façon que ce soit….

« Faites vos propres recherches » (« do your own research » ou « D.Y.O.R. » en anglais) est une expression omniprésente de nos jours, généralement revendiquée par ceux qui n’acceptent pas la science ou les actualités dites « mainstream », ou par ceux qui se présentent comme « des penseurs indépendants ». 

À première vue, cela semble légitime. Qu’y a-t-il de mal à vouloir rechercher des informations par soi-même et se faire sa propre opinion ?

Sauf que cette phrase d’apparence anodine – aussi devenue un gimmick des groupes complotistes – pose problème : dans un tel contexte, elle sous-entend que n’importe qui peut remettre en cause les résultats obtenus par le travail long de recherche [vérifiées par les pairs, recoupées…]que mènent les scientifiques, même sans disposer de leur expertise. 

Mais si l’on souhaite « faire ses propres-recherches sur un sujet, encore faut-il d’abord réaliser ce que « faire ses propres recherches » signifie (ou ne signifie pas) réellement. 

Plaidoyer pour l’humilité intellectuelle et la confiance dans les experts – à moins d’en être un soi-même dans le domaine concerné, pour pouvoir contester de façon crédible leurs conclusions – dans cet article de Melanie Trecek-King, professeure associée de biologie au Massasoit Community College (Massachusetts, USA). Traduit par l’association Citizen4Science, ce texte en deux parties est issu de son site internet anglophone Thinking is Power dédié à la pensée critique pour le grand public sur de nombreux aspects.

Sinon, pour ceux qui affirment « c’est la Bible ou rien », il y a  le livre de Job – qui est une déconstruction de nos élaborations théologiques face à la question du mal.

Ainsi, au moment où le Seigneur peut enfin prendre la parole, quand tous les protagonistes se taisent, Il répond à Job « du milieu de la tempête » (….) Qui est celui qui rend mes projets obscurs  en parlant sans rien y connaître ? » et l’invite ironiquement à se tenir « prêt, comme quelqu’un de courageux ;  je t’interrogerai, et tu me répondras. Où donc étais-tu quand je fondais la terre ?  Renseigne-moi, si tu connais la vérité. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu ?  Ou qui l’a mesurée en tirant le cordeau ? » (Job 38v1-5)…..« Veux-tu vraiment mettre en question mon jugement ?  Veux-tu me condamner pour prouver que tu es droit ? » (Job 40v8).

Et Job de répondre au Seigneur :   « Oui vraiment, je suis trop peu de chose ! Que puis-je te répliquer ?  Je me mets la main sur la bouche et je me tais. Une fois j’ai osé parler, je ne répondrai plus rien.  Une deuxième fois j’ai insisté, je ne le ferai plus. »(Job 40v4-5). 

Au-delà de nos raisonnements, la leçon de ce livre nous appelle à la confiance, l’humilité et à la fidélité.

En attendant les états généraux du droit à l’information, une « mission flash » sur l’éducation aux médias confiée à des députés RN et RE

Pour une éducation critique aux médias : oui, mais laquelle ?

En lisant la Croix de lundi 16/01/23, je découvre l’existence d’une « mission flash » sur l’éducation critique aux médias, lancée le 09 novembre 2022 par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, et dont les co-rapporteurs sont Philippe Balard, député Rassemblement National (ex-Front National, le parti de Marine Le Pen) et Violette Spillebout, député « Renaissance » (ex-« En Marche » et « La République En Marche », le parti du Président Emmanuel Macron).

Leur rapport, rendu public le 15/02/23, peut se lire ici.

L’objet de cette mission flash est d’étudier les dispositifs d’éducation critique aux médias proposés aux Français et aux jeunes en particulier : comment développer l’esprit critique face aux médias traditionnels et sur les réseaux sociaux ? Comment cette politique publique contribue-t-elle à la formation de la jeunesse à la citoyenneté ? Pour répondre à de telles questions, les co-rapporteurs organisent des auditions à l’Assemblée nationale et en circonscription pour recenser les initiatives sur le sujet. Leurs conclusions alimenteront ainsi les fameux états généraux du droit à l’information, lesquels, d’abord annoncés en juillet « pour novembre » (2022) par la Ministre de la Culture Rima Abdul-Malak(1), devaient « bientôt » avoir lieu « au début de l’année 2023 », pour être finalement lancés « en septembre », d’après une annonce de l’Elysée, le 13 juillet 2023. Au coeur de ces Etats généraux, les enjeux de lutte contre la désinformation, de concentration des médias ou encore de la liberté de la presse.

Ceci dit, curieux choix de co-rapporteurs pour une telle « mission flash », quand on se souvient que le programme de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle de 2022 n’évoquait presque pas la question des médias(2), prévoyant même une privatisation de l’audiovisuel public susceptible de déboucher sur une situation de concentration dans le secteur.

Quant à Emmanuel Macron, son programme de 2022 n’évoquait pas mieux la question des médias et de leur indépendance(3). Le candidat, réélu depuis, a certes évoqué le lancement d’États Généraux de l’information (que l’on attend encore) sans en préciser les objectifs concrets et son gouvernement a déclaré se satisfaire de la législation actuelle en matière de lutte contre la concentration des médias. Sa proposition de supprimer la contribution à l’audiovisuel public (CAP), la fameuse redevance télé (votée par le Parlement en juillet et appliquée en septembre 2022), qui rapportait 3,7 milliards d’euros à l’Etat, d’après le site service public – a même été perçue comme une menace pour l’indépendance de l’audiovisuel public.

Ce choix de l’Assemblée nationale d’un député du Rassemblement national (RN) au poste de co-rapporteur d’une « mission flash sur l’éducation critique aux médias », aux côtés d’une députée Renaissance, a même ému les syndicats de journalistes (SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-Journalistes), comme nous pouvons le lire dans leur communiqué du 06 décembre 2022  : « Quel est donc le sens que souhaite donner la représentation nationale à l’éducation aux médias, en confiant le co-pilotage d’une mission d’étude à un membre d’un parti politique qui pratique le dénigrement et la défiance envers les médias régulièrement, et accorde du crédit à la diffusion des rumeurs, quand il n’en est pas lui-même le diffuseur ? » 

De fait, refusant de participer aux travaux de cette mission flash, les trois syndicats de journalistes suggèrent d’ailleurs au gouvernement de profiter des Etats généraux du droit à l’information (quand ils auront lieu !) pour réfléchir aux atteintes à la mission des journalistes.

C’est pourquoi il est vital de faire vivre l’écosystème des médias indépendants (4), non pas « d’opinion » ou véhiculant la vision du monde de tel magnat à la tête d’un empire médiatique, mais traitant sérieusement d’une information d’intérêt général pour contrer la saturation du débat public et proposer d’autres sujets que les obsessions identitaires et anti-immigrés.  Soutenir de tels médias indépendants qui reposent sur un modèle économique participatif, sans pub, sans subvention et sans actionnaires, c’est un outil de démocratie, et un bon moyen de s’informer et de débattre.

Réajustons-nous donc dans notre rapport avec la vérité et le réel, sachant que les faits résistent à l’interprétation, le réel résiste à l’imaginaire, et la loi résiste au désir. En tant que chrétiens, soyons de ceux qui aiment la vérité (2 Thes.2v10). Réapproprions-nous 1 Jean 1v8 et ss qui concerne le rapport à la vérité, et la façon dont nous pouvons nous replacer dans la justice de Dieu pour être en mesure d’être ces témoins « fidèles et véritables » dans ce monde.

Pour aller plus loin, une réflexion chrétienne sur les enjeux de l’information, et comment une éducation aux médias ainsi (mal) faite) peut être contre-productive et dangereuse ?

MAJ le 14/07/23

Notes :

(1) Ecouter à 0h23 min et 2h29mn13s au sujet des Etats généraux du droit à l’information

(2) Que propose Marine Le Pen pour les médias ? Aucune proposition sur la transparence de l’actionnariat des médias ; aucune garantie d’investissement dans la production d’une information de qualité ; aucune proposition pour établir une gouvernance démocratique des entreprises de médias.

(3) Que proposent les candidats pour les médias ?

(4) Voir notre article https://pepscafeleblogue.wordpress.com/2021/04/21/laction-du-mois-soutenir-des-medias-independants-sans-pub/

Quand « changer de régime » devient une nécessité face à l’infobésité

A quoi rends-tu ton cerveau « disponible » ?

Un article de « Jo », notre plume invitée, que je remercie !

Lorsque j’étais enfant, mes parents regardaient les infos et lisaient la presse quotidienne de manière plutôt assidue. Ils étaient au courant des infos locales et internationales et cela faisait partie de la culture familiale, d’être au courant de ce qui se passait autour de nous.

J’avoue avoir été contaminée par ce virus de l’information !

Cependant, depuis quelques années, je me sens trop sollicitée : les informations à portée de main, de clic, de swipe, défilent sans cesse grâce à la technologie. C’est super de pouvoir être au courant des évènements nationaux et internationaux quasi en temps réel.

Mais il s’agit, de mon point de vue, d’une évolution à double tranchant : l’exposition constante aux flux de nouvelles est aussi parfois source d’angoisse, surtout lorsque les nouvelles sont essentiellement négatives (repensez au premier confinement !).

Par ailleurs, il est difficile de savoir à quelle source s’abreuver tellement l’offre informationnelle est substantielle !

Aujourd’hui, avec un smartphone, je peux animer un podcast, produire des clips et vidéos, faire des directs via les réseaux sociaux. Je peux même ajouter des filtres, des effets, et embellir, voire modifier la réalité pour les regards non avertis…bref : n’importe qui pourrait s’autoproclamer journaliste ou “informateur” via internet, sans forcément passer un diplôme ou être affilié à un média reconnu pour son travail d’investigation.

Avec la pandémie covid, la guerre en Ukraine et les élections présidentielles qui se sont superposées, il est devenu capital pour moi de faire le tri entre les informations avérées et les fausses, entre les buzz éphémères et les sujets méritant une attention plus importante.

J’ai pour cela accepté un défi au détour d’une publication de Pep’s café ! : tester le “slow media” Brief.me(1) pendant 30 jours.

Je préfère le dire tout de suite : j’ai beaucoup aimé pour plusieurs raisons, et me suis même abonnée!

Tout d’abord, la sobriété de la newsletter et du traitement de l’information: pas de pub, pas de liens qui clignotent dans tous les sens. Juste l’essentiel, avec un ton neutre et sans agenda caché. A l’heure où la publicité sponsorise énormément de médias, je trouve leur parti pris courageux et très agréable pour la lectrice que je suis. Cela m’encourage à lire de façon plus concentrée.

Ensuite je sens, en lisant ou en écoutant les informations, que des journalistes ont vraiment travaillé les sujets. C’est flagrant dans leur rubrique “Panorama” qui regroupe des articles de fond sur des grands thèmes d’actualité. En les consultant, je ressors toujours “nourrie” : ce n’est donc pas du “fast food journalistique”.

Je n’ai pas peur de ressortir une information de Brief.me car je sais que des personnes se sont assuré qu’elles étaient véridiques. L’exactitude des informations m’est très chère.

Autre point apprécié : une forme de collaboration avec les lecteurs. Tous les mercredis, nous pouvons voter pour choisir le thème qui sera développé dans l’édition du week-end. Bien que je ne sois pas toujours dans la majorité, je trouve cette proposition originale et lorsque mon choix est le majoritaire, je lis l’édition du samedi avec d’autant plus d’attention!

Enfin, j’aime bien le côté “slow” de l’expérience.

Attendre 18h30 tous les soirs pour être informée sur la journée et savoir ce que seront des nouvelles de qualité (et sans parti pris catastrophiste!) me libère et me repose.

Je ne suis plus obligée de subir les avalanches de nouvelles et de notifications au fil de la journée, ni de passer trop de temps à trier le fil d’info 24/24 pour en extraire les sujets de fond. Je peux faire confiance au contenu de Brief.me pour ne pas orienter ma manière de penser, mais au contraire pour m’apporter assez d’éléments pour m’instruire et m’aider à faire des choix “informés”.

Je crois par ailleurs que c’est un bon exercice, dans nos vies sans répit, que de choisir de ralentir et patienter. Mon cerveau, fréquemment stimulé par des futilités, m’en remercie.

Sinon, « question existentielle » : vais-je rater des informations si je ne vérifie pas mes notifications?

Comme dirait une amie: « si c’est vraiment très important et critique, cela arrivera à tes oreilles quand même ». Il est vrai que, le 11 septembre 2001, je n’avais pas internet à la maison ni sur le téléphone, mais j’ai très vite su ce qu’il s’était passé à New York.

NB: Il en est de même pour les buzz et autres news people : elles finissent par arriver à nos oreilles ou sur nos écrans sans devoir trop les chercher. Par exemple, si je vous parle d’un scandale récent aux Oscars, il est fort probable que vous sachiez que je fais référence à une gifle devenue un meme célèbre en l’espace de quelques heures.

Par contre, dès qu’il s’agit de travail de recherche, d’une ligne non partisane, ou de sujets informatifs, éducatifs et avec du sens…vous devrez vous donner les moyens de les trouver !

Mais pourquoi insister autant sur la qualité de l’information et des sources ?

A l’ère du deep fake, et des fameuses fake news, l’information est un vrai enjeu :

Fausse, elle peut parasiter la vie entière d’individus, de groupes et même de pays entiers : elle est dans ce cas au service de la manipulation et du mensonge et engendre toujours plus de division.

Cela ne va pas sans rappeler l’oeuvre du Malin depuis Eden et jusqu’aujourd’hui : nourrir le doute et la suspicion, tromper, diviser. En tant que chrétienne, je crois qu’il est de mon devoir de résister activement à cette entreprise de mensonge et de division.

Comment faire ?

L’une des premières actions dans ce sens, c’est de m’assurer que moi-même je ne propage pas de faits non avérés ou de mensonges : balayer devant ma porte en priorité, faire du tri dans les sources d’information que je consulte.

Une autre action est de m’interroger sur mes motivations et leurs conséquences : dans quel but suis-je en train de relayer une information? Quel en sera le fruit pour celui ou celle qui va la recevoir, et pour moi?

Une troisième action serait de me former un peu à la détection des fausses informations, afin de progresser en vigilance, car nul n’est à l’abri un jour de se faire berner. Cela m’est arrivé plusieurs fois. Je pense que personne n’est imperméable à 100% aux fake news.

En même temps que je résiste activement à la division, je peux aspirer à adopter un positionnement pour la vérité (ce qui est vrai), l’unité, et la confiance : somme toute, un positionnement généré par l’Esprit Saint en nous !

Puisse-t-Il nous éclairer en toute chose et conduire nos choix “informatifs”, dans cette époque si spéciale que nous vivons et dans ce combat contre la désinformation.

De notre plume invitée : Jo est ingénieure, amatrice de réflexion, de lecture et discussions pour refaire le monde (dont l’Eglise!)  entre amis et en famille. 

Note :

(1) Brief.me se présente comme « un slow media » proposant “moins de contenu, mais plus de sens sous une forme épurée sans publicité.”

C’est un media également indépendant, sans intérêt politique ni de défense de telle ou telle tendance. Leur ambition: informer leurs lecteurs en faisant du travail de recherche et vérification sur chaque sujet abordé. L’équipe a également le souci d’apporter du sens.

Cela peut sembler évident mais force est de constater que les uns les autres nous relayons aujourd’hui beaucoup d’informations via des messageries et autres réseaux sociaux sans jamais se demander: “c’est vrai ça? qui en est à l’origine?”

Brief.me fait le choix de traiter régulièrement certaines thématiques: entre autres, l’écologie, la technologie et le numérique, l’international. Elles semblent importantes aux journalistes de l’équipe.

Brief.me c’est une lettre de nouvelles, tous les soirs à 18h30 (disponible en version audio également) sauf samedi matin.

Il est possible de tester Brief Me gratuitement pendant 30 jours ici.

 

Réguler ou ne pas réguler, suspendre ou ne pas suspendre : Pour un réseau « vraiment social »…en 1883 !

« On t’a fait connaître, ô homme,ce qui est bien » (Michée 6v8). Source : Découvert sur le compte twitter de Gilles Boucomont (3 mai 2017)

Un abonné à un réseau social voit son compte suspendu : Twitter ou Facebook, 2021 ? Que nenni : le téléphone….en 1883 !

C’est ainsi qu’il n’y a « rien de nouveau sous le soleil » concernant le débat autour des enjeux de réguler les réseaux sociaux, tout en préservant l’idéal démocratique, comme en témoigne « Le téléphone et la morale », un texte paru anonymement en 1883 dans la revue Lyon médical et repris dans plusieurs périodiques dans les mois qui suivent.
Selon ce texte, paru quelques années seulement après l’invention du téléphone, « il s’est posé récemment en Amérique la question assez curieuse de savoir si un abonné au réseau téléphonique avait ou n’avait pas le droit d’employer, dans sa conversation, un langage trop fleuri d’épithètes malsonnantes et de jurons plus ou moins grossiers. L’abonné ayant résisté à toutes les sollicitations de la Compagnie, celle-ci prit le parti de lui supprimer la communication et fit un règlement interdisant l’usage de mots grossiers dans les conversations téléphoniques. L’affaire a été portée devant le tribunal, et la cour a donné gain de cause à la Compagnie, objectant avec raison que le téléphone était entre les mains d’un grand nombre de familles, qu’une conversation téléphonique peut arriver, par erreur, aux oreilles d’autres personnes que le destinataire, et qu’enfin les employés des bureaux téléphoniques sont, le plus souvent, des jeunes filles ou des dames d’excellente éducation auxquelles on devait le respect. La décision est juste autant que morale ; un instrument de civilisation comme le téléphone ne doit servir à propager électriquement qu’un langage plein de politesse et d’urbanité. » [Anonyme. Le téléphone et la morale. Lyon médical, 6 mai 1883, p. 477. Texte repris dans différentes publications comme L’Électricien du 15 juillet 1883 ; Le Moniteur industriel belge, n° 30, août 1883….]
Il faut savoir qu’à l’époque, les lignes téléphoniques pouvaient être partagées entre plusieurs abonnés. Le réseau n’était donc pas totalement privé, ce qui ne garantissait nullement l’intimité des conversations. Le procédé créait ainsi des réseaux sociaux téléphoniques qui n’étaient pas forcément désirés.

Plusieurs juristes de l’époque s’interrogent sur la légalité d’une telle suspension. Cette dernière serait-elle le signe que « l’esprit de tyrannie » squatterait le réseau téléphonique ? En 1884, Georges Vidal, professeur agrégé de droit à la faculté de Toulouse, discute dans « le téléphone du point de vue juridique » (Vidal, 1884-85) du statut légal et réglementaire de l’usage du téléphone par l’abonné : « il y a abus de la part de l’abonné lorsqu’il (…)s’en sert soit pour causer un préjudice à autrui, par exemple en communiquant une fausse nouvelle, en causant une émotion à des tiers, soit pour commettre un délit ou un acte immoral, par exemple en diffamant, injuriant, tenant des propos grossiers et immoraux, organisant un complot, excitant des mouvements révolutionnaires, facilitant la fuite, le recel d’un criminel ou de choses volées » (Vidal, 1884-85, p 308). A croire que ce texte ait été écrit dans les années 2020 !

Il est intéressant de noter que les conditions générales d’utilisation de 1883 prévoient de signaler, avertir, suspendre : l’usager du téléphone est d’abord signalé par les autres usagers et les employées de la compagnie téléphonique. Ensuite, la compagnie prend contact avec l’abonné, afin de lui rappeler les règles de politesse. Enfin, elle le suspend, énonçant un règlement à destination de l’ensemble des abonnés, afin de prévenir d’autres comportements du même type. Enfin, la régulation est confirmée au niveau judiciaire : après saisie de la justice par l’abonné suspendu [criant au « complot » ?], un tribunal confirme la sanction.

Aujourd’hui, les conditions générales d’utilisation des plateformes donnent le cadre de l’usage. Leur acceptation (obligatoire, mais que l’on ne lit jamais) par l’usager expose à une sanction de la part de la plateforme en cas d’infraction à des CGU. Les recours contre les réseaux sociaux restent rares. Ainsi, si ta vidéo publiée sur telle plateforme a été supprimée, n’y vois pas là une manifestation de « l’esprit de tyrannie » : c’est simplement que tu as cru (à tort) possible d’utiliser une plateforme sans lire et respecter son mode d’emploi, ainsi que ses conditions générales d’utilisation. Aujourd’hui, à l’heure des usages et mésusages, pour ne pas parler d’abus d’usages, des réseaux sociaux [qu’il s’agisse de l’internaute « lambda » ou « alpha » – tel un ancien chef d’État battu aux dernières élections], un texte comme « le téléphone et la morale » est utile pour montrer que dès le moment où l’usage de la communication par un réseau se répand, des questions légales et éthiques se posent obligatoirement. La conclusion de « le téléphone et la morale » annonce par ailleurs la netiquette proposée par Sally Hambridge en 1995, pour faire d’internet un réseau vraiment social. Le droit d’expression s’exerce ainsi dans le respect de l’éthique et des règles juridiques et une telle formation à l’éthique peut aussi passer par l’apprentissage de l’auto-régulation des usagers, pour un usage éclairé, libre, et donc responsable. 

En clair, « tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-même pour eux (Matt.7v12) », « aime ton prochain comme toi-même » (Marc 12v31), et « ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres », y compris sur les réseaux, « car celui qui aime les autres a accompli la loi » (Rom.13v8). « L’amour ne fait aucun tort au prochain ; l’amour est donc le plein accomplissement de la loi »(v10).


D’après « Suspendre le compte d’un abonné et réguler les réseaux…en 1883 ! » un article d’InterCDI, Nov-Déc 2021, pp 11-14.

Foireux liens d’Avril (43) : projet de loi « principes républicains », « sécurité globale », « laïcité », « fin de vie », « inceste », « vaccination », « affaire Sarah Halimi »…

Les « Foireux liens » d’Avril : une actu sous le signe du respect, de la sécurité et de la liberté ! Vraiment ?

Chers amis, voici notre nouvelle édition de vos « foireux liens » tant attendus, depuis décembre 2020 : au menu, le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » tel qu’il ressort des travaux et du vote du Sénat ; laïcité, la loi « sécurité globale », qui vient d’être votée ; « fin de vie », l’affaire Sarah Halimi, l’inceste, la vaccination et les vaccins et bien d’autres sujets ! A lire, non pas « cul sec », mais avec attention !

1)Le Sénat durcit le projet de loi confortant le respect des principes de la République

Les sénateurs ont modifié, lundi 12 avril, le projet de loi confortant le respect des principes de la République, en adoptant 139 amendements. Certaines évolutions à la portée symbolique très forte ou en lien avec l’actualité pourraient se heurter à un obstacle constitutionnel selon le gouvernement. Députés et sénateurs devront maintenant s’accorder en commission mixte paritaire.

Analyse de juristes ici. Pour en savoir plus sur le projet de loi, en l’état actuel, c’est .

Le Conseil National des Evangéliques de France (CNEF) analyse les amendements retenus par le Sénat et alerte sur l’arsenal excessif prévu dans ce projet de loi. Le dispositif actuel aboutit à une « laïcité de surveillance » dont tous les cultes feront les frais.

(Ré)écouter :

a)le podcast de l’émission L’invité de la FPF du 24 mars, dans laquelle Nicolas Cadène s’exprime sur le projet de loi confortant le respect des principes de la République, dans ses apports comme ses limites, rejoignant ainsi certaines craintes soulevées dans le plaidoyer de la FPF.

b)la conférence Protestantisme & laïcité – hier, aujourd’hui, demain, organisée par le Pôle FPF – Île de France le 15 avril de 10h à 12h.  Autour de la table, Nicolas Cadène, Rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité et François Clavairoly, Président de la Fédération protestante de France, s’exprimeront sur la question de la laïcité et de son rapport aux religions. Ils reviendront également sur la proposition de loi renforçant le respect des principes de la République.  Ecouter la conférence (disponible en stream jusqu’au 29 avril 2021) sur https://www.twitch.tv/fpidf

Voir aussi sur le site de la Fédération Protestante de France (FPF).

A lire aussi le Texte commun de la Conférence des évêques de France, de la Fédération protestante de France et de la Métropole orthodoxe de France (Patriarcat œcuménique).

Et à ne surtout pas manquer : l’historien Jean Baubérot a rencontré Marlène Schiappa lundi dernier, veille du lancement des Etats généraux de la laïcité. Malheureusement pour elle, l’historien a lu le petit livre [« Laïcité, point ! »]que la ministre déléguée avait consacré au sujet en 2018 et lui inflige une sérieuse correction de copie.

2)Le Parlement a définitivement adopté le 15/04/21 la proposition de loi sur la « sécurité globale », renommée « proposition de loi pour une sécurité globale préservant les libertés », dans les termes issus de la Commission mixte paritaire (CMP).
Le texte avait été déposé le 20 octobre 2020 par les députés Jean-Michel Fauvergue et Alice Thourot et plusieurs de leurs collègues. Il avait été adopté en première lecture avec modifications par l’Assemblée nationale le 24 novembre 2020, puis par le Sénat le 18 mars 2021. Le Sénat avait adopté le 7 avril 2021 le texte de compromis trouvé en commission mixte paritaire (CMP) le 29 mars.
Le gouvernement a engagé la procédure accélérée le 26 octobre 2020. La proposition de loi porte sur les outils de surveillance (caméras piétons, drones…) et la protection des forces de l’ordre (nouveau délit de provocation à l’identification d’un policier, pénalisation de l’achat de mortiers d’artifice…). Elle renforce, par ailleurs, les polices municipales et encadre les sociétés de sécurité privées.

L’Assemblée nationale s’est prononcée en seconde lecture par 75 voix contre 33 en faveur de ce texte très critiqué par les syndicats de journalistes et plusieurs ONG comme Amnesty International, qui estime qu’« entre les mains d’un gouvernement autoritaire, une telle loi deviendrait une dangereuse arme de surveillance et de répression de la population ».

3) Affaire Sarah Halimi : « …il y a 14 ans, un crime commis par un fou avait provoqué une telle émotion qu’on en avait fait une loi à des fins électorales… »

Kobili Traoré ne sera finalement pas jugé pour le meurtre de Sarah Halimi. La Cour de cassation a mis fin à quatre ans d’un vif débat médico-légal en rejetant, mercredi 14 avril, le pourvoi formulé par la famille de cette femme, une retraitée parisienne de confession juive âgée de 65 ans, tuée à son domicile parisien en avril 2017, qui contestait l’irresponsabilité pénale de son meurtrier prononcée, en décembre 2019, par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Une partie de l’opinion ne comprend pas cette décision et se demande si la grosse consommation volontaire de cannabis du meurtrier n’est pas justement à l’origine du meurtre.

Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron. se la pose lui aussi, dans une interview au « Figaro » publiée dimanche 18/04 [«Prendre des stupéfiants et devenir comme fou ne devrait pas supprimer la responsabilité pénale»], demandant de changer « au plus vite » la loi sur l’irresponsabilité pénale après l’émotion suscitée par l’affaire Halimi.

Commentaire de l’avocat blogueur « Maître Eolas » sur twitter : « Ce qui est bien en France c’est que quelqu’un qui tombe dans le coma pendant 14 ans peut se réveiller et il n’est pas trop déboussolé. Car oui, il y a 14 ans, un crime commis par un fou avait provoqué une telle émotion qu’on en avait fait une loi à des fins électorales. C’était le début de la règle un fait divers = une loi. 13 ans après son vote, je vous laisse juger de l’efficacité de la loi du 25 février 2008 ». En effet, souvenez-vous

Invité lundi matin 19/04 sur Europe 1, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, s’exprime sur l’affaire Sarah Halimi : « La drogue ça ne peut pas être un permis de tuer, il faut changer la loi parce que la loi ne convient pas ». Sauf que « La drogue n’est pas et n’a jamais été une cause d’exonération de la responsabilité pénale, et Gabriel Attal, qui n’est pas un imbécile, le sait très bien quand il prononce ces paroles. C’est de la démagogie dans sa forme la plus pure », accuse Maître Eolas, sur twitter, 19/04.

Voir aussi, à ce sujet : « Drogue et alcool, discernement et responsabilité pénale », un article mis en ligne sur le blogue « Paroles de juges » de Michel Huyette en mai 2019, complété en janvier 2020, avant d’être remis à jour le 19/04/21. Et encore : « l’un des experts psy de l’affaire Sarah Halimi s’explique… » [à lire attentivement]

4) 12 raisons de dire non à l’euthanasie  et oui aux soins palliatifs.

Plus de 3 000 amendements avaient été déposés sur le texte pour « une fin de vie libre et choisie », du député Olivier Falorni (Libertés et territoires). En conséquence de quoi, les députés n’ont pas pu adopter dans les temps impartis le texte dans la soirée du 8 avril. Le texte, dont on voit mal l’urgence, alors que la France a dépassé jeudi 15/04 la barre des 100.000 morts du Covid, prévoit d’introduire un droit à une « aide médicalisée active » pour les patients atteints d’une maladie incurable, en phase avancée ou terminale. Seul l’article 1 a pu être voté, par une large majorité (240 voix pour, 48 contre). Invité de Parlement hebdo, sur Public Sénat et LCP-Assemblée nationale, Olivier Falorni souligne que le parcours du texte « n’est pas inachevé ». « Ce texte est suspendu momentanément. Il peut poursuivre son parcours », a-t-il affirmé, avant d’en « appeler au gouvernement et à la majorité » pour reprendre le flambeau, et l’inscrire à l’agenda. Le député de Charente-Maritime note qu’une « très large majorité s’est exprimée, transpartisane » et donc que le texte est « largement soutenu ».

En parallèle, voici 12 raisons de dire non à l’euthanasie (et oui aux soins palliatifs), établi par un collectif de plus de 175 associations de bénévoles en soins palliatifs. Ce collectif représente plusieurs milliers de bénévoles engagés quotidiennement dans l’accompagnement de patients en fin de vie. Leur respect pour la complexité de toute vie et de toute fin de vie, leur culture de la simple écoute voire du silence ne les conduit pas, ordinairement, à prendre la parole publiquement. Leur voix doit pourtant être entendue.

5) L’inceste : entendre, comprendre, dire

L’inceste a fait irruption dans le débat public il y a plus de trente ans, mais rien n’a été mis en place pour en finir avec ce fléau.

Voici un dossier réalisé en partenariat Basta/Politis à consulter ici.

Pour traiter de la vague #MeTooInceste et des violences sexuelles, la journaliste Nolwenn Weiler s’est entretenue avec l’anthropologue Dorothée Dussy. Un entretien publié en ligne sur basta!
Un thème de société qui est l’événement en Une du Portail des médias libres, une revue de presse des médias indépendants.

Voir aussi Violences sexuelles, la fin du silence ? Le livre de Camille Kouchner a brisé le silence qui entoure souvent les crimes d’inceste. Dans les familles, mais aussi dans le monde de l’art, de l’éducation, du spectacle, du sport… de plus en plus d’affaires de violences sexuelles éclatent au grand jour. Qu’en est-il de la prévention ? Que fait la justice ?

6) « Islamophobie » à Sciences Po Grenoble : de quoi s’agit-il ?

Le journaliste catholique Patrice de Plunkett se propose de revenir sur « l’affaire de Sciences Po Grenoble » dans un édito sur RCF… « De quoi s’agit-il ? Deux professeurs, discutant (avec d’autres) de l’intitulé d’un colloque universitaire sur les dangers idéologiques d’aujourd’hui, ont estimé que la notion d’ISLAMOPHOBIE n’était pas claire, et qu’on ne pouvait pas la mettre sur le même plan que l’ANTISÉMITISME – dont le sens, lui, est connu et indiscutable. Aussitôt la discussion a fait l’objet de fuites ! Des affiches étudiantes collées à l’entrée des bâtiments ont accusé les deux professeurs d’être (je cite) des “fascistes islamophobes”. Ces affiches, attaquant deux professeurs par leur nom, ont fait scandale et alerté les médias … La petite affaire est devenue un gros tapage.  Ainsi voilà un trouble à l’ordre public, fabriqué à partir d’une querelle de mots sur l’intitulé d’un colloque universitaire. Mais depuis le drame de Samuel Paty, on sait ce qui peut arriver quand on lance certaines rumeurs.On attend donc des pouvoirs publics qu’ils calment le jeu : or on les sent hésitants, pour deux raisons, expliquées par le journaliste Patrice de Plunkett dans une note de blogue.

A lire aussi l’édito de Guillaume Goubert, pour La Croix : Pour que « L’université (reste le) lieu du débat »

7) Vaccination obligatoire nécessaire dans une société démocratique

La Cour européenne des droits de l’homme, chargée de veiller au respect de la Convention européenne des droits de l’homme, a estimé jeudi 08 avril que la vaccination obligatoire telle qu’elle est appliquée pour les enfants dans certains pays était « nécessaire dans une société démocratique ». Elle avait été saisie en République tchèque, où neuf vaccins sont obligatoires, par des enfants refusés à l’école maternelle car ils n’étaient pas vaccinés, ainsi que par un parent condamné à une amende pour ne pas avoir fait vacciner ses enfants.

« Cet arrêt vient conforter la possibilité d’une obligation vaccinale sous conditions dans l’actuelle épidémie de Covid-19 », a commenté Nicolas Hervieu, juriste spécialiste de la CEDH. Le juriste, qui enseigne à Sciences Po Paris, souligne «la marge d’appréciation laissée par la cour aux États dans leur politique de vaccination». Nicolas Hervieu relève également que la décision de la CEDH fait «le constat d’un consensus général sur les effets bénéfiques de la vaccination qui ne sont pas remis en cause par les effets secondaires inévitables, dès lors qu’il y a un contrôle scientifique strict». Et la cour, poursuit-il, endosse «le principe de solidarité sociale qui peut justifier que l’on impose la vaccination à tous, même ceux qui se sentent moins menacés par la maladie, dès lors qu’il s’agit de protéger les personnes les plus vulnérables»

8) »En toute bonne conscience » : Faut-il se faire vacciner malgré les essais sur des cellules issues d’avortement ?

Le Vatican a tranché. Le 21 décembre, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi – le bureau de surveillance du Vatican pour l’orthodoxie doctrinale – a estimé « moralement acceptable » pour les catholiques de recevoir les vaccins anti-Covid-19, bien que certains d’entre eux soient issus de recherches sur des cellules venant d’embryons avortés. Même les catholiques traditionalistes qui suivent l’enseignement de Mgr Lefèbvre, que l’on ne peut certainement pas taxer de complaisance avec l’avortement, se rangent à cette décision et recommandent la vaccination quel que soit le type de vaccin. 

Des protestants se montrent, eux aussi, favorables au vaccin. Tout en appelant à informer le grand public des différentes étapes de sa conception, faisant appel ou non à des cellules issues d’embryons avortés.

Voir aussi cet article du Dr Cambrelin [médecin généraliste et Vice-Président du Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine – CPDH] qui engage une réflexion sur le « degré de responsabilité éthique » et le choix du « moindre mal », lorsqu’il le faut. Le lecteur trouvera également, en fin d’article, un tableau de classement des vaccins contre la Covid-19.  Enfin l’article résume la position actuelle du CPDH : « En l’absence de possibilité de choisir, nous recommandons aux personnes les plus fragiles de se faire vacciner, quel que soit le vaccin : cela ne constitue en rien une approbation des Interruptions Volontaires de Grossesse et ne va pas encourager ces dernières. Les vies à sauver grâce à la vaccination doivent être une considération première. Il serait toutefois souhaitable que les citoyens puissent avoir le choix du vaccin, et de la sorte se positionner sur une éthique qui n’encouragera pas les recherches scientifiques utilisant les lignées cellulaires d’origine fœtale. ».

9) Qu’y a-t-il dans le rapport de l’OMS sur l’origine de la pandémie?

Le rapport sur l’origine de la pandémie Covid-19 a été rendu public mardi 30 mars 2021 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui pilotait une mission internationale conjointe avec la Chine. Après plusieurs mois de travail, le constat reste décevant: aucune certitude n’a pu être établie concernant l’émergence de Sars-CoV-2. Le scénario le plus probable demeure celui d’une transmission du virus de l’animal à l’homme via un hôte intermédiaire, qui reste à identifier. L’OMS estime que «toutes les hypothèses restent sur la table». Analyse sur Heidi News.

10) Covid, climat, complot : matières à réflexion pour ceux qui cherchent des « infos complémentaires »

InfoChrétienne.com a publié du 16 au 19 mars 2021 une excellente série de 4 articles de Jean-François Mouhot, directeur d’A Rocha France. Cette série est consacrée à l’épidémie de complots en lien avec le Covid. Jean-François Mouhot y explore les liens entre ces « fake news » et le déni du changement climatique. Il montre également que ce sont souvent les mêmes personnes qui (a) diffusent des fausses informations mettant en doute la sévérité de la crise climatique ou la responsabilité de l’homme dans le rechauffement et (b) qui diffusent des intox concernant le Covid et les vaccins.

Retrouvez donc les différentes parties de l’article :

Covid, Climat, Complots: quelques pistes de réflexions… – Partie I

Covid, Climat, Complots : quelques pistes de réflexions… – Partie II

Covid, Climat, Complots : quelques pistes de réflexions… – Partie III

Covid, Climat, Complots : quelques pistes de réflexions…- Partie IV

Sur la science du climat et le climato-scepticisme, la page « ressources » d’A Rocha France et la chaîne Youtube d’A Rocha France sont des bons points de départ pour nourrir sa réflexion.

11) Portrait d’Elisabeth Bik, chasseuse de fraudes des publications de Didier Raoult

Elisabeth Bik s’est fait un nom et une réputation sur Twitter. Elle y soulèves des énigmes depuis deux ans avec un seul fil conducteur: déceler les images frauduleuses dans les publications scientifiques. Du simple copié-collé à la manipulation caractérisée, les découvertes de la microbiologiste néerlandaise sont postées sous forme de rébus où elle invite sa communauté à deviner de quoi il s’agit. Son travail de fourmi a déjà permis de signaler 4000 publications sur le site spécialisé Pubpeer. En début de semaine, elle a publié sur Twitter une rafale d’images problématiques issues de publications scientifiques signées par le Pr Didier Raoult. Elle n’était pas à son coup d’essai puisqu’elle avait déjà questionné le travail du chercheur marseillais sur l’hydroxychloroquine en avril 2020. Didier Raoult l’a alors qualifiée de «chasseuse de sorcières» et, l’automne dernier, de «cinglée». Cela ne l’intimide pas du tout: elle continue son travail de vérification avec acharnement et surtout un certain plaisir. Heidi.news a pu échanger avec elle.

 «En fin de compte, si un scientifique est reconnu coupable d’une faute, ce n’est pas à cause des actions du lanceur d’alerte, mais à cause de ses propres actions.» (Elisabeth Bik)

12) Covid et lien social : l’ère de l’individualisme de masse

Chronique du journaliste-blogueur Patrice de Plunkett à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne. «  Les fêtes inciviques  se multiplient dans la rue en France : carnaval de six mille personnes à Marseille, manif dansante à Annecy, foule à Lorient… Le tout sans masques, sans distances sanitaires, et assorti de déclarations du genre : “Maintenant ces histoires de virus on s’en fout, ça ne nous concerne pas, on veut du fun et de la musique”, etc… » : ..Bien entendu les municipalités s’indignent : le maire UDI de Lorient dit que c’est « inadmissible », le maire socialiste de Marseille traite les fêtards d’ »irresponsables »… Qu’est-ce qui est “irresponsable” ? “Ce genre de comportements alors qu’on demande à nos concitoyens de respecter les gestes barrière”, expliquent les maires.  Bon. C’est irresponsable, en effet. Mais regardons pourquoi ces groupes ou ces foules tombent dans l’incivisme en ne respectant pas les gestes barrière… »

Voir aussi Covid-19 : pourquoi les médias continuent-ils à illustrer leurs sujets avec des images de foules en extérieur ? Depuis le début de la pandémie, les médias illustrent les risques liés au Covid par des photos de gens prenant le soleil sur la plage ou dans des parcs, alors que la plupart des contaminations se passent en lieux clos.

13) 34eme baromètre de confiance dans les médias ! La crise du Covid-19 réconcilie (un peu) les Français et les médias

Malgré son omniprésence et son caractère anxiogène, l’information sur la crise sanitaire a suscité un petit regain d’intérêt pour l’actualité. Les Français font preuve de lucidité dans les reproches adressés aux médias et dans l’utilité qu’ils leur confèrent. S’ils demeurent critiques envers le système d’information, ils se sentent plutôt bien informés par leurs médias de prédilection. Une enquête, à laquelle s’est associée la société Onepoint cette année, réalisée par Kantar Public pour La Croix entre le 7 et le 11 janvier, selon la méthode des quotas, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Voir aussi : Covid-19 : « Les journalistes ne sont pas là pour nous rassurer, mais pour nous informer » : Un an après le premier confinement, La Revue des médias revient avec Hélène Romeyer, professeure en science d l’information et de la communication (Université de Bougogne-Franche Comté], spécialiste de la médiatisation des questions de santé, sur le traitement médiatique hors norme de la crise liée à la Covid-19.

14) Stop au « journalistes-bashing »

Vous êtes leader spirituel ? Vous cassez du journaliste ? Ce n’est pas digne de Celui dont nous sommes ambassadeurs. Dans une société violente, ne cédons pas nous-mêmes à la surenchère. Frustrés, déçus, il y a parfois de quoi ! Ne jouons pas les victimes. Même si nous étions fondés à contester une déontologie, ne dérogeons pas à la nôtre : honorer Christ dans tous nos propos.

Mise au point d’Alain Stamp, nous invitant à tordre le cou à nos préjugés face à un article/reportage qui ne nous plaît pas, pour mieux comprendre certains des impératifs du journalisme. Et mieux respecter les hommes et les femmes qui composent cette profession, pour rester intègres.

15) Peut-on encore affirmer être un média — et toucher des aides à la presse — lorsqu’on ne rémunère pas sous le statut de journaliste? Interpellée par la rédaction de Science et Vie, la ministre française de la Culture Roselyne Bachelot a ainsi missionné fin 2020 une enquête à ce sujet. Retardée à cause de l’hospitalisation de la ministre, touchée par le Covid-19, ses conclusions sont attendues fin juin 2021. Son rapport ayant été remis, il reste, selon Arrêts sur Images, «en cours d’analyse» par le ministère. Cette mission avait été accélérée par les appels à l’aide de la rédaction de Science & Vie, vampirisée par son propriétaire, Reworld. Depuis, la quasi-totalité des journalistes du magazine scientifique a claqué la porte.

La mission de réflexion sur les aides à la presse portera «sur les conditions d’accès aux aides à la presse et notamment celles relatives à la composition des rédactions» et livrera ses conclusions à «la mi-mars». Actuellement, «les titres de presse doivent» présenter un «apport éditorial significatif», mais «l’accès au régime économique de la presse (avec des aides à la clé: ndlr), via l’inscription sur les registres de la CPPAP, n’est assorti en tant que tel d’aucune condition quant à la présence de journalistes au sein des rédactions», explique le ministère de la Culture. Seules les rédactions des «services de presse en ligne d’information politique et générale doivent comporter au minimum un journaliste professionnel».

16) Les élus peuvent-ils bloquer l’accès ou restreindre la lecture de leurs comptes Twitter ?

A la suite d’une vague de cyberharcèlement, Marlène Schiappa a annoncé samedi 20/03 que son compte Twitter était passé en mode privé. Sur les réseaux sociaux, beaucoup d’internautes ont déploré que le compte d’une ministre – jugé d’intérêt général – ne soit plus accessible au grand public. « Les comptes des membres du gouvernement doivent rester ouvert à toutes et tous », explique Guillaume Tatu, journaliste et élu local, qui a porté plainte en 2019 contre Richard Ferrand pour l’avoir bloqué sur Twitter.

La question s’était déjà posée aux Etats-Unis en 2018. Sept citoyens américains avaient déposé plainte contre le président Donald Trump, qui les avait bloqués sur le réseau social Twitter. La Cour fédérale avait alors considéré que le locataire de la Maison-Blanche n’était pas en mesure de les empêcher de le suivre, au nom de la liberté d’expression protégée par le premier amendement de la Constitution américaine. « Le président présente le compte @realDonaldTrump comme un compte présidentiel par opposition à un compte personnel, et plus important encore, utilise le compte pour prendre des mesures qui ne peuvent être prises que par le président, en tant que président », avait alors déclaré la justice américaine.

De quoi créer une jurisprudence pour tous les élus et représentants de l’Etat qui utilisent les réseaux sociaux…analyse à lire ici.

17) Surprise pour Nicolas Sarkozy : les juges jugent en droit !

Les juges sont-ils en train d’empiéter sur le terrain politique au mépris de la séparation des pouvoirs ? C’est l’opinion du constitutionnaliste Bertrand Mathieu dans un entretien accordé à Actu-Juridique. Son collègue Dominique Rousseau lui répond : la condamnation de Nicolas Sarkozy n’est que l’application du principe de l’égalité de tous devant la loiC’est ainsi que Nicolas Sarkozy n’est pas victime des juges ; il est victime du principe d’égalité de tous devant la loi et devant la justice. Selon le code pénal, constitue un délit le fait pour une personne de solliciter d’une autre personne des informations privilégiées en échange d’une distinction ou de « toute autre décision favorable ».

18) Ecologie : La défense des mauvais biftecks

« Folie pour les uns, scandale pour les autres » : Tenons-nous en d’abord aux faits. La mairie écologiste de Lyon a reconduit une mesure prise par la majorité LREM précédente consistant à mettre en place dans les cantines scolaires un menu unique, sans viande mais avec œufs ou poisson, pendant le temps de la pandémie. Pourquoi un menu unique ? Pour fluidifier la file et limiter la transmission du virus dans la queue du self. Pourquoi sans viande ? Parce que cela permet de proposer un menu unique qui ne pose aucun problème rédhibitoire à quiconque.  En matière de végétarisme, le programme de la mairie n’est pas le menu unique vegan. C’est en toutes lettres dans le programme et le site de la ville : une alternative sans viande à chaque repas à l’horizon 2022.  Le tout avec une démarche de choix de produits locaux, 50% minimum des produits.  Qu’importe, on a vu Gérard Collomb, celui-là même qui avait pris la fameuse décision du menu unique, manifester juché sur un tracteur contre un délire idéologique s’attaquant à l’agriculture française. Et les médias locaux et nationaux d’emboîter le pas, omettant soigneusement de préciser l’initiateur réelle de la mesure, transformant le végétarien en vegan, le but sanitaire en « programme idéologique » et affirmant son caractère pérenne. Est-ce vrai, est-ce faux, aucune importance, l’important c’est de rappeler que « les écolos prennent des mesures idéologiques et délirantes ».

A lire, cette note de blogue de « Phylloscopus », chrétien naturaliste, qui s’interroge sur « les critères (à) remplir, pour qu’une décision écologiste ne soit pas qualifiée par principe de « délire idéologique imposé par une minorité ». De là, la triste leçon de cette histoire, c’est que peu importe la façon dont l’écologie est conduite ou déployée : si elle conduit à modifier, si peu que ce soit, notre horizon familier, elle fait scandale.

19) Emmanuel Faber évincé de son poste de PDG de Danone

Le conseil d’administration du groupe agroalimentaire Danone a annoncé (15/03) avoir « mis fin aux fonctions d’Emmanuel Faber comme président-directeur général ». Deux fonds d’investissement actionnaires du groupe français réclamaient son départ. Le président du fonds londonien Bluebell Capital, déclarait dans une interview au Monde fin février, qu’il fallait « laisser partir M. Faber », car « depuis sa prise de fonctions en tant que directeur général, en 2014, Danone délivre des résultats plus faibles que ceux de ses grands concurrents, Nestlé ou Unilever ». Le 1er mars, le conseil d’administration avait déjà voté la dissociation des fonctions de président et de directeur général, une mesure demandée par ce fonds. La décision prévoyait qu’un directeur général soit recruté. Dans une lettre du 3 mars, le fonds américain Artisan Partners souhaitait le départ d’Emmanuel Faber pour que le futur directeur général ait « la latitude nécessaire pour mettre en place une nouvelle orientation ».

Les fonds activistes, comme Bluebell Capital et Artisan Partners, sont des groupements d’investisseurs qui « cherchent à infléchir la stratégie des entreprises qu’ils jugent peu performantes en prenant une participation minoritaire à leur capital », explique dans le site The Conversation le professeur de finance Michel Albouy. Leur objectif est d’améliorer les résultats financiers et de faire ainsi remonter le cours de l’action de l’entreprise afin de réaliser une plus-value à la revente. Les fonds activistes ont tendance à cibler plus souvent les sociétés ayant un fort engagement en matière de responsabilité sociale des entreprises, c’est-à-dire celles qui intègrent ces préoccupations à leur activité en vue du bien commun, assurent dans une étude publiée en 2020 les professeurs en stratégie d’entreprise Rodolphe Durand, Mark DesJardine et Emilio Marti. Selon eux, ces fonds considèrent ces engagements sociaux et environnementaux comme « inutiles », car empêchant les actionnaires de maximiser leurs intérêts à court terme.

En savoir plus ici.

20) Le Mouvement de Lausanne

L’analyse mondiale de Lausanne cherche à fournir des informations stratégiques et crédibles et des connaissances issues d’un réseau international d’analystes évangéliques afin d’équiper les acteurs clés de la mission mondiale.

21) Le voyage musical : « histoire dont vous êtes le héros »

Parce que le confinement ne doit pas couper nos enfants de Dieu, voici le voyage musical » : Une proposition de catéchisme pour adolescents sous la forme d’une « histoire dont vous êtes le héros »

Et le dernier pour la route :

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« Biblical literalists when Jésus condemns the rich and blesses the poor » (Paru sur twitter, le 31/03/21)

« Informer, c’est choisir » : Rendez-vous avec un média indépendant pour comprendre comment

Bien informer ou l’art des choix. Source : compte twitter de Gilles Boucomont(3 mai 2017)

« Informer, c’est choisir ! » Et « choisir, c’est faire un beau geste », dit-on dans le monde des médias et du journalisme.

Informer, c’est aussi donner du sens à l’information, en la contextualisant et en l’expliquant. S’informer, c’est se donner les moyens de comprendre la complexité du monde réel dans lequel on vit. Pour cela, « la fabrique de l’info » doit parcourir un trajet bien plus complexe que la simple transmission au public d’un « fait brut », aussi frappant soit-il.

Bref, vous en avez marre de l’info commentée ?

Marre des patchworks d’éditos et de billets d’humeur, où le ressenti prend le pas sur l’information…. ?

Marre du « bâtonnage de dépêches » [symbole de la paupérisation de la profession de journaliste, qui consiste à réécrire une dépêche fournie par une agence de presse en la remaniant à la marge et, au besoin, en rhabillant les titres, de façon à orienter la lecture dans un sens contraire au contenu initial…] ?

Marre de médias ou de newsletters prétendant à la « réinformation », substituant sa propre propagande sous prétexte d’en chasser une autre (supposée), se voulant mordant mais confondant l’ironie avec la diatribe ? Autant d’ « invitations au voyage », où « le LSD du jour » dérive en mauvais trip…

Enfin, marre de sites qui « ne nous informent pas » mais qui « affirment » les choses, ou prétendent « confirmer ce que l’on sait (ou croit savoir) déjà ?

Moi aussi. Mais n’en restons pas là.

Ce mercredi soir 17/03, 18h45, est l’occasion de rencontrer l’équipe de Brief Me pour découvrir les coulisses de ce média indépendant que je teste actuellement et qui nous donne rendez-vous chaque soir, par mail, pour tout comprendre des grands sujets de l’actualité, sans parti pris, de façon sobre et sans pub. L’accent est mis sur l’international, l’environnement et les technologies, avec une mise en avant des informations positives telles que des projets ou des initiatives permettant de trouver des solutions à des problèmes.

Ainsi, comment la rédaction de Brief Me choisit-elle les sujets ? Qui sont ses journalistes ? Comment fonctionne un média indépendant ?….Toutes les questions pourront être posées à l’équipe qui sera réunie pour nous, en direct sur Facebook et Youtube, ce mercredi 17 mars à 18h45.

Vous n’avez pas encore essayé Brief Me ? C’est le moment de le faire gratuitement et sans engagement ici, pendant 45 jours, pour mieux se rendre compte de la qualité du service.

 

 

Eduquer à l’image, c’est éduquer au discours

« Le film, on en discute (…)en général, le cinéma demande une élaboration après coup, donc un retour au discours, ne serait-ce qu’une brève discussion avec ses amis… »
Affiche du film de Ken Loach, (2014)

Quel regard chrétien sur le cinéma ?

Pour Vincent Miéville, dans un article sur le sujet publié sur Point Théo, il y a un impératif théologique et missiologique de dialoguer avec la culture*, et en particulier le cinéma.

*En particulier à la pop culture, souligne Vincent Miéville, dont le cinéma et les séries sont un aspect essentiel. « C’est elle qui imprègne le quotidien des gens, qui reflète les préoccupations et les mentalités de l’époque. Si nous voulons être pertinents dans notre annonce de l’Évangile, nous devons apprendre à lire la culture populaire ».

Pour qu’un tel dialogue soit fécond, il conviendrait alors « d’accueillir le film tel qu’il se présente à nous et non à partir de nos présupposés théologiques ou éthiques, au risque de les projeter artificiellement sur le film ».

Ainsi, « voir un film, c’est d’abord vivre une expérience, dans laquelle on s’identifie à tel ou tel personnage, on est touché par une scène ou une histoire qui entre en résonance avec notre expérience ou nos préoccupations. Il faut ensuite prendre du recul et réfléchir sur cette expérience, analyser le film. Mais d’abord en privilégiant une approche esthétique. Il s’agira, ensuite seulement, d’aller au-delà de l’expérience et de l’analyse, mais en les prenant tout de même en compte pour rendre justice au film lui-même et à l’expérience qu’il procure. On pourra alors chercher à nouer un dialogue entre le film et notre expérience chrétienne et/ou nos convictions de foi. Cela implique, bien-sûr, d’assumer qu’une œuvre d’art puisse être un vecteur de révélation de Dieu, en vertu de la révélation générale et de la grâce commune, et cela indépendamment même des intentions de l’artiste ».

Néanmoins, « dialoguer avec » le cinéma, n’est-ce pas courir le risque de « dialoguer avec le menteur », sachant qu’il n’y a pas plus menteur que le cinéma ?

Voici quelques citations d’experts sur le cinéma : 

« Un acteur est un menteur autorisé, mais c’est un menteur ». Sacha Guitry.

« Le cinéma est un hymne au mensonge fondé sur la croyance que les êtres humains sont réductibles à une projection sur deux dimensions ». Bernard Arcand

« Le cinéma ne dit pas autrement les choses, il dit autre chose ». Eric Rohmer

Et le documentaire n’est pas non « la vraie vie », sous prétexte qu’il ne s’agirait pas de fiction : c’est une construction, une mise en scène du réel.

Pour Kafka, qui fréquentait les salles obscures tous les après-midi, le cinéma est « un jouet magnifique. Mais je ne le supporte pas, peut-être parce que je suis trop visuel. Je suis un de ces êtres chez qui prime la vue. Or le cinéma perturbe la vision. La rapidité des mouvements et la succession précipitée des images vous condamnent à une vision superficielle de façon continue. Ce n’est pas le regard qui saisit les images, ce sont elles qui saisissent le regard. Elles submergent la conscience. Le cinéma contraint l’œil à endosser un uniforme, alors que jusqu’ici il était nu (…)Les films sont des volets de fer ». Puis apprenant qu’une salle de cinéma, à Prague, dans le quartier ouvrier de Zizkov, s’appelle « Cinéma des Aveugles » (la salle, une ancienne grange sommairement aménagée, restait propriété d’une Association d’aide aux aveugles), Kakfa eut un éclat de rire : « Cinéma des Aveugles ! Tous les cinémas devraient s’appeler comme ça. Ces bandes tressautantes ont pour seul effet de nous brouiller le monde réel » (1)

Enfin, il compare Charlie Chaplin à « un prothésiste dentaire (qui) fabrique de fausses dents (…)des prothèses de l’imagination. Ce sont ses films. C’est en général cela, le cinéma »(2).

S’interroger sur « notre regard chrétien » sur le cinéma est effectivement fondamental, d’autant plus que notre société (du spectacle ?) souffre terriblement de ce mal moderne qu’est l’indifférence, ou « l’incapacité de distinguer les différences », comme le définit Erri de Luca. Ce « trouble de la perception (empêche) de distinguer la différence entre réalité et mise en scène. On assiste, inerte, à un acte de violence, à un malheur, car on croit assister gratis à une représentation où l’on est tenu d’agir en spectateur. On n’a jamais vu personne dans le public sauter sur scène pour empêcher Othello de tuer Desdémone. Celui qui se croit spectateur profite du spectacle.

L’indifférence est un dérangement opposé à celui de Don Quichotte qui s’immisçait dans les affaires et les malheurs des autres. Lui aussi distinguait mal la réalité, souffrant pourtant d’interventionnisme extrême. Il fait même irruption dans un théâtre de marionnettes, saccageant les pantins qu’il prend pour ses ennemis. Il confond spectacle et réalité, il ne se contente jamais d’être spectateur. En écoutant les nouvelles télévisées, il faudrait se rincer les yeux avec le collyre fébrile de Don Quichotte. Se sentir un peu moins spectateur, un peu moins membre d’une « audience », un peu plus membre d’une chevalerie errante, erronée et irritable. » (3)

Et un peu moins captivé par le spectaculaire [de « spectare », « regarder »], comme en Eden, où le voir du serpent a primé sur le croire de Dieu ?

Ceci dit, il convient de ne pas se contenter d’une simple « éducation à l’image » pour privilégier « une éducation au discours« , comme nous y invite le philosophe Dany-Robert Dufour(4).

« L’éducation aux médias, c’est en fait arriver à parler de ce qu’on a vu. Comment on a été affecté par l’image. Comment ça fonctionne. Transmettre la capacité de voir des images, de sortir du « J’aime bien » ou « J’aime pas ». Parler du travail de l’image pour dépasser le ponctuel, l’expression du ressenti. Alors que dans toute l’histoire, les images étaient parlées. Même les images pour illettrés comme l’iconographie des églises. Ces images, ces scènes, les gens en connaissaient le texte, l’histoire, les prières qui les accompagnaient. Au cinéma l’image est élaborée. Elle pose un problème à celui qui la voit. Et à la sortie, il faut avoir élucidé ce problème. Il y a un après. Le film, on en discute. Sauf dans le cinéma sans auteur, où tout est prévisible, où il n’y a que des effets spéciaux qui redoublent les fantasmes de puissance du spectateur. Mais en général le cinéma demande une élaboration après coup, donc un retour au discours, ne serait-ce qu’une brève discussion avec ses amis, discussion qui oblige à justifier son point de vue, donc à entrer dans le discours »(5).

 

 

Notes :

(1) Gustav Janouch, Conversations avec Kafka (1951), trad. Bernard Lortholary, Paris, Maurice Nadeau, 1978, cité par Hanns Zichler, Kafka va au cinéma, Paris, Cahiers du cinéma, 1996, p. 10-11.

(2) Gustav Janouch, Conversations avec Kafka, p 159.

(3) Voir notre article « ce trouble de la perception appelé indifférence ».

(4) Voir son parcours

(5) Voir cette rencontre avec Dany-Robert Dufour sur le blogue de Michel Gheude à propos de « Télévision : il faut des mots pour apaiser l’image ».  Voir aussi Dufour Dany-Robert, « Télévision, école et fonction symbolique »Le Télémaque, 2002/2 (n° 22), p. 35-50.

 

Foireux liens d’octobre (41) : burn out, épuisement ou maltraitance professionnelle

Les « Foireux liens » d’automne : une actualité placée sous le signe de la souffrance au travail, qui n’épargne pas même les pasteurs ! (Source image : public domain pictures)

Bonjour à tous ! Les « Foireux liens » tant attendus sont de retour !

Au menu : burn out, management, rapport au travail, 1980, complotisme, prophéties en tout genre et impostures, Histoire et historiens, « fraude des pauvres » et « fraude des riches », café du commerce on line, bioéthique, savoir et foi….En vous souhaitant de bonnes lectures attentives et édifiantes !

 

1) C’est la rentrée : petites règles pour vivre ensemble, après le confinement : ou comment, en tant qu’être humain, se montrer tout simplement intelligent et ne pas attendre les règles, les décisions des autorisations en matière sanitaire ?

2) « On risque d’avoir un appauvrissement culturel de la population française »

Les réformes en cours de l’Éducation nationale, la focalisation sur les « EdTech », les technologies éducatives, ajoutées à la mauvaise formation des enseignants et aux politiques d’austérité, risquent de considérablement dégrader l’école publique. Entretien avec Stéphane Bonnéry, professeur en sciences de l’éducation.

3) Par la Foi : Déclaration commune suite à l’adoption de la loi bioéthique

L’équipe du blogue « Par la Foi » rend public une déclaration commune le 11/08/20, alors que l’Assemblée nationale a adopté en deuxième lecture le 31/07, devant un hémicycle vide aux quatre cinquièmes, au terme de 37 heures de débats et de 1250 amendements, le projet de loi relatif à la bioéthique. Ce dernier élargit notamment la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules et confère de nouveaux droits pour les enfants nés d’une PMA. Députés et sénateurs se sont opposés sur de nombreux articles du texte, en particulier sur la « PMA pour toutes » et sur la recherche sur les cellules souches. Il ne s’agit là que d’une étape, puisque le texte va revenir devant le Sénat, avant qu’une commission paritaire composée de représentants des deux chambres ne tente de trouver un accord qui, d’ores et déjà, s’annonce difficile au regard des dissensus entre députés et sénateurs. Cette étape n’en était pas moins d’importance puisqu’on sait que, dans l’hypothèse où tout compromis s’avérerait impossible, il reviendra à l’Assemblée nationale, lors d’une troisième lecture, de décider de la version finale du texte.

Suivre les étapes du processus législatif et comprendre le projet de loi ici.

Selon les déclarants de Par la Foi, le plus inquiétant dans ce projet de loi est « la possibilité de procéder à un avortement jusqu’au terme de la grossesse, « en cas de détresse psychosociale ». Derrière un terme en apparence propre et technique, « c’est un grand flou qui permet de faire rentrer n’importe quelle motivation ou démotivation afin de procéder à un infanticide, avec la bénédiction de la République française ». Les déclarants « (veulent) parler afin que les générations suivantes sachent que l’Église n’est pas restée silencieuse… »

4) Lettre à moi d’il y a 2 ans

« Cher moi d’il y a 2 ans, ce que je vais t’écrire là, je sais que tu ne peux pas l’entendre là où tu es. Pas simplement à cause du soi-disant continuum spatio-temporel — techniquement il me suffirait de rétro-dater ce post de 2 ans pour que tu puisses le lire. Non, tu ne peux pas entendre ce que je vais dire parce que tu es trop con. Alors tu l’apprendras à la dure ». Une « curieuse lettre (à lui) d’il y a deux ans »[par son « lui » du futur] d’un pasteur « théologeek » publiée sur son blogue. Le « théologeek » en souffrance nous propose également quelques points de repère sur le burn out : ce phénomène encore méconnu, et en partie tabou, peut être un « simple » épuisement professionnel, mais être aussi doublé de maltraitance et de perversion.

Sur le burn-out, voir aussi ce symptôme d’un processus en six temps

Par définition, ce syndrome se réfère au travail. Pour autant, ses symptômes – épuisement émotionnel, dépersonnalisation, perte de l’estime de soi – touchent un individu. Et de fait, le burn-out participe de dynamiques subjectives combinant des éléments individuels, relationnels et organisationnels. Une dynamique globale à laquelle on peut donner le nom de « terridéalité » – la terreur (Terry) et l’idéalisation (-idéal-) créant une pseudo-réalité (-ité) dont le chiffre et le totem et la réalité le tabou – et où l’on distingue six phases successives.

5)  Management : Comment décloisonner l’entreprise et mettre fin aux silos organisationnels (et géographiques) ?

Note : De tels conseils dans un certain contexte sont-ils applicables pour l’Eglise ? A moins qu’ils ne vous aident à évaluer votre propre organisation.

Voir aussi Le créosote, ce manager performant qui détruit votre entreprise

Dans un contexte d’étude des facteurs de déclin des entreprises (silence imposé aux employés, talents qui n’en sont pas), zoom sur « le manager créosote », celui qui tue tout autour de lui pour s’épanouir.

6) David Graeber (1961-2020), auteur de « Bullshit jobs » : anthropologue… et chercheur en gestion ?

L’Américain David Graeber, anthropologue à la London School of Economics, est mort le mercredi 2 septembre à l’âge de 59 ans. Il laisse derrière lui un héritage important, souvent original, parfois controversé. Néanmoins, au bilan, sa carrière aura « fait bouger » les lignes sur notre rapport au travail, ses pratiques et son utilité dans et pour l’organisation.

Les conclusions de Graeber entrent ainsi en résonance avec la crise sanitaire de la Covid-19 qui aura montré qu’il existait des « emplois indispensables » et des « secteurs essentiels ». La crise aura aussi montré que les travailleurs « en première ligne », si souvent invisibles en temps déconfinés, étaient indispensables à la société.

Voir « une étude scolastique » des « bullshit jobs » sur le blogue Phileo Sophia

7) 1980, «l’an zéro» du monde contemporain ?

A l’Université de Lausanne, les professeurs Jérôme Meizoz et Gilles Philippe dirigent un numéro de la revue «Etudes de lettres» consacré à « 1980, l’an zéro du monde contemporain ». Une décennie marquée par l’individualisme et le consumérisme, et le néolibéralisme : L’injonction des années 1980, c’est d’être «soi-même» par la consommation. La littérature du développement personnel a commencé ces années-là, elle porte cette injonction centrale: découvre ta singularité et deviens toi-même. Elle invite à se réaliser au niveau individuel, et non plus au sein d’un groupe. Cela s’illustre notamment par la commercialisation du baladeur: on s’isole pour écouter de la musique, alors que c’était jusque-là une activité collective.

8) La phrase du mois : « La fraude des pauvres, c’est une pauvre fraude. La fraude des riches, elle, nous coûte beaucoup d’argent ! » (Fabien Gay, sénateur de Seine-Saint-Denis)

Petit rappel : Fraude au RSA = 800 millions d’euros ; Fraude à l’impôt sur les sociétés = 27 milliards d’euros

9) Permettre à chacun de manger à sa faim : l’idée d’une « Sécurité sociale de l’alimentation »

Imaginez un budget de 150 euros dédiés à l’alimentation, alloué chaque mois à tout le monde. Imaginez ensuite que vous décidiez collectivement, en fonction de critères débattus, des types d’aliments qui pourront être achetés avec ce budget. Une sécurité sociale de l’alimentation pourrait fonctionner ainsi, et transformer le système alimentaire.

10) La crise sanitaire de Covid-19 a donné un nouveau souffle aux théories du complot.

La crise sanitaire de Covid-19 a donné un nouveau souffle aux théories du complot. Pour mieux comprendre ce phénomène, Heidi.news a envoyé un journaliste en immersion, au cœur de la complosphère.

Mais que se passe-t-il dans le cerveau des complotistes? Pour y voir plus clair, voici un échange avec Sebastian Dieguez, chercheur en neurosciences au Laboratoire de sciences cognitives et neurologiques de l’Université de Fribourg. Auteur de l’ouvrage «Total Bullshit: au coeur de la post-vérité» paru en 2018, ce dernier a beaucoup écrit sur les complotismes. Il est également connu pour ses activités de satiriste, notamment dans le magazine romand Vigousse.

Voir aussi :

Pourquoi le prof Raoult fait-il encore parler de lui ?

Dans « Oh my fake », le portrait du professeur Didier Raoult, qui alimente polémiques, rumeurs, et théories du complot depuis plusieurs mois. Ici, il ne s’agit pas de répondre à la question « C’est vrai ou c’est faux ? » mais à « Pourquoi on y a cru ? »

Voir aussi, sur Acrimed : « Chloroquine, une saga médiatique » ou comment le débat autour de l’utilisation de la chloroquine comme traitement de l’infection au Covid-19 a pris une place considérable dans les médias.

Pourquoi l’imposture intellectuelle de Michel Onfray est-elle si problématique ?

Une opinion de Jean-Sébastien Philippart, titulaire d’un DEA en philosophie et agrégé (UCLouvain), chercheur indépendant.

Quand Rick Joyner prophétise une période de guerre civile aux USA

Le 3 septembre 2019, Rick Joyner est apparu dans « The Jim Bakker Show », où il a exhorté les chrétiens conservateurs à commencer à former des milices en vue d’une guerre civile à venir. Depuis plus d’un an, Joyner prétend que Dieu lui aurait donné « une vision » dans laquelle il lui est apparu « inévitable » que l’Amérique subisse une seconde guerre civile. Dans le cadre de l’émission, M. Joyner a dit à M. Bakker qu’il croit que le catalyseur de ce conflit viendra lorsque [tenez-vous bien] le gouvernement mettra en oeuvre des politiques de contrôle des armes à feu et commencera à tenter de confisquer les armes [Un appel notamment dénoncé sur twitter par Robin Reeves, lui-même Protestant évangélique, comme étant « une négation de l’Évangile ». A noter que chaque semaine, 25 enfants trouvent la mort à cause des armes à feu, en moyenne, aux États-Unis, où elles circulent beaucoup plus librement qu’en Europe. C’est ce que révèle une étude publiée en ligne par l’Académie américaine de pédiatrie. Les résultats montrent que les tirs sont la 2e cause de mortalité pour les enfants, derrière les accidents de la route cf https://pediatrics.aappublications.org/content/early/2017/06/15/peds.2016-3486 et https://www.planetoscope.com/Criminalite/1416-meurtres-par-armes-a-feu-aux-etats-unis.html ]

Fin du monde et Code secret de la Bible : un rabbin désigne l’année 2021

Le Rabbi Matityahu Glazerson, bien connu en Israël, communique régulièrement ses recherches de codes secrets dans la Torah : il avait ainsi prévu (dit-on) l’élection de Donald Trump avant novembre 2016, et trouvé le coronavirus et son origine chinoise en début 2020, intriqué dans un texte du livre du Lévitique qui contient des règles précises de consommation de viandes animales. Pour lui, tout le problème vient des organes de certains animaux, qui ne doivent absolument pas être consommés. Aujourd’hui, il prédit une attaque inévitable de l’Iran sur Israël et une fin du monde pour 2021.

L’histoire à l’encan

Si on désignait comme historiens tous ceux qui se mêlent d’histoire, le métier serait très largement pratiqué. La revendication se double parfois d’agressivité contre les adversaires qui disent le contraire mais aussi contre les historiens professionnels. Certains veulent réécrire l’histoire parce qu’elle ne leur convient pas. Les sources, la méthode, les concepts ? Peu importe. Ils ne vont tout de même pas entreprendre des études. Ils savent. Ils trouvent même quelques étonnants renforts parmi des intellectuels (peu nombreux mais bruyants).

11) Stefan Zweig contre Calvin

Comment la légende noire de Calvin s’est-elle construite ?  Frank Lestringant fait le point dans cet excellent article : Stefan Zweig contre Calvin (1936).

12) Les médias profitent-ils des réseaux sociaux ?

Un grand coup de gueule de Zeboute sur son blogue, sur la pratique de certains médias, lesquels, dénonciateurs des réseaux sociaux en profitent mais sans assumer ! Et Zeboute de souligner que la tendance des articles publiés sur le net se résume à certains titres parfois racoleurs, pour les journaux les moins sérieux (…) On ne lit que les titres. Sans lire le contenu. Sans même cliquer sur le média. Ce qui ne lui ramène aucune audience. car le constat est là : 70% des utilisateurs d’internautes ne lisent que les titres. Ne lisent pas le contenu. Mais par contre, ces utilisateurs prennent malin plaisir à commenter. Sans savoir, sans ayant pris connaissance des faits. Sans avoir lu l’article en question.  De là des dérives monumentales que tous les acteurs essayent (ou pas ) de juguler. Le café du commerce on-line !

13) Les conseils d’une féministe radicale pour « les conservateurs chrétiens »

Etienne Omnès, contributeur au blogue « Par la Foi »,  découvre en ce moment la théologie féministe. Plus précisément, via Beyond God the Father de Mary Daly, écrit en 1973. Mary Daly est une féministe radicale qui a grandi dans le milieu catholique. En plein milieu de son chapitre 2, Mary Daly adresse plusieurs conseils à ses « sœurs » pour opérer leur propre libération intérieure. À sa grande surprise, Etienne estime ces conseils très pertinents pour sa propre situation, en tant qu’homme et chrétien.

14) Parquet financier : aucune pression

Dans un avis rendu public ces jours-ci, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), chargé de veiller à l’indépendance de l’autorité judiciaire, a estimé qu’aucune « pression » du pouvoir exécutif, « au sens d’“influence coercitive” », n’avait été exercée sur le parquet national financier (PNF) dans l’enquête sur les époux Fillon. L’ancienne procureure du PNF Éliane Houlette avait déclaré en juin avoir subi des « pressions » du parquet général, avant de préciser que ses propos avaient été mal interprétés.

15) Une « écriture excluante » qui « s’impose par la propagande » : 32 linguistes listent les défauts de l’écriture inclusive

« Outre ses défauts fonctionnels, l’écriture inclusive pose des problèmes à ceux qui ont des difficultés d’apprentissage et, en réalité, à tous les francophones soudain privés de règles et livrés à un arbitraire moral. » Bien que favorables à la féminisation de la langue, plusieurs linguistes estiment l’écriture inclusive profondément problématique.

Voir aussi : Stylo ou clavier ?

Ecrire à la main crée des connexions neuronales qui n’existent pas avec un clavier. De plus, ce dernier n’aide pas à traiter correctement les informations transcrites. L’écriture manuscrite demeure donc la plus stimulante pour votre cerveau. À vos plumes !

16) « A boire et à manger » dans le libéralisme théologique

Concrètement, qu’est-ce que le libéralisme théologique ? Peut-il y avoir des bonnes choses à prendre dans ce mode de pensée ? Telle est la question d’un internaute sur le site 1001 questions. Réponse du Répondant à découvrir.

17) Read it (again) : Newbigin sur la confiance adéquate du chrétien

Initialement paru sur le blogue Theologeek, ce billet a été publié dans la revue Hokhma, n°101, 2013.

Quelle peut être la confiance du chrétien face à sa foi? Est-ce qu’il y a une connaissance chrétienne ? Et si oui, quel est le statut de cette connaissance face à d’autres savoirs, en particulier scientifiques? Quel interactions entre foi, doute et certitude dans la vie chrétienne ? La réponse généralement admise, que beaucoup de théologiens modernes admettent et diffusent, est que le « savoir » est à réserver aux disciplines scientifiques (dans un sens large, historiographie comprise). La foi, du domaine du personnel, de l’intime, se situe sur un autre registre, qui n’est pas celui de la connaissance. L’ordre du savoir est objectif, valable pour tous; il est le même pour tout le monde. Le domaine du croire est subjectif, personnel, et remettre le croire de l’autre en question passe pour de l’intolérance.

Cette conception du savoir et du croire est aujourd’hui bien ébranlée, et est très difficilement défendable telle quelle. Un auteur qui propose une vision alternative très riche, de manière relativement simple et accessible, est l’œcuméniste, missionnaire, pasteur et théologien anglais, Lesslie Newbigin (1909–1998).

18) Sortie du N°117 d’Hokhma spécial « mouvements confessants »

Le n°117 de Hokhma est disponible, avec un dossier spécial consacré aux mouvements confessants au sein des Églises réformées, avec des contributions de chacun de ces mouvements – principalement en France (le mouvement des « Attestants »), en Suisse (le mouvement R3) et en Belgique (le mouvement Unio Reformata ). à ces trois principaux mouvements se sont ajoutés des groupes moins connus, comme la Fraternité de l’Ancre pour le cas de l’Alsace Lorraine. De plus, ce dossier est élargi et enrichi de perspectives internationales, nous donnant un éclairage particulier sur les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les mouvements oecuméniques en Europe.

Plus de détails dans l’Editorial de Michaël de Lucas

Découvrez également au complet la préface du numéro par Pierre Berthoud.

19) 3 ans déjà pour Plumes chrétiennes

Le blog Plumes chrétiennes fête ses trois ans : l’occasion de faire un petit bilan annuel sous forme de rétrospective. L’occasion aussi de découvrir ce blogue d’écrivains et poètes plein de pep’s !

 

Et le dernier pour la route :

20) Un nouveau site à suivre : « Théologus », pour « penser la foi et évangéliser la pensée ».

 

Ces « Foireux liens » sont terminés. J’espère qu’ils ont suscité votre intérêt. Prochaine édition en décembre.