Bien s’informer, c’est déjà s’engager

A quoi rends-tu ton cerveau « disponible » ?

Vous le savez sans doute déjà : une grande « bataille de l’information » se prépare en toile de fond de la présidentielle 2022.

Et ce, d’autant plus que le phénomène de concentration dans les médias en France [avec un risque d’interventionnisme de milliardaires propriétaires, pour tenter d’influer sur ladite élection ?] interpellent et inquiètent particulièrement les parlementaires français, au point d’installer une commission d’enquête ad-hoc du Sénat, dont la liste de ses membres a été officiellement arrêtée 18 novembre, en séance. Au total, 21 sénateurs vont être chargés durant plusieurs mois de « mettre en lumière les processus ayant permis ou pouvant aboutir à une concentration dans les médias en France et d’évaluer l’impact de cette concentration sur la démocratie ». Parmi les sujets d’actualité mis en avant dans l’exposé des motifs de cette commission, figurent le projet de fusion entre TF1 et M6 mais aussi les « nombreuses prises de contrôle directes » de médias par le groupe Bolloré, notamment dans le groupe Lagardère (Europe 1, Journal du Dimanche). Sont également mentionnés les anciennes acquisitions et participations du groupe Drahi (BFMTV, Libération ou encore L’Express) ou encore le mouvement de concentration à l’œuvre dans la presse locale. « La presse quotidienne régionale est désormais aux seules mains de cinq ou six acteurs », ont rappelé les sénateurs (1).

Il est donc vital de faire vivre l’écosystème des médias indépendants, non pas « d’opinion » ou véhiculant la vision du monde de tel magnat à la tête d’un empire médiatique, mais traitant sérieusement d’une information d’intérêt général pour contrer la saturation du débat public et proposer d’autres sujets que les obsessions identitaires et anti-immigrés (2).

Soutenir de tels médias indépendants qui reposent sur un modèle économique participatif, sans pub, sans subvention et sans actionnaires, c’est un outil de démocratie, et un bon moyen de s’informer et de débattre (3).

Comme l’explique Christophe Deloire, secrétaire-général de Reporters Sans Frontières (RSF), à France culture (4): « On a vu aux États-Unis ce que peut produire un champ médiatique totalement polarisé, où des médias servent tel ou tel candidat et ne sont plus au service de l’information ou de l’intérêt public, mais au service de visions du monde opposées. Un monde où les médias scandent ces visions du monde plutôt que de faire de l’enquête et du reportage, plutôt que de faire du journalisme. C’est un grand risque pour notre paysage médiatique de se retrouver dans une telle dérive, avec des conséquences démocratiques au bout du compte ».

Dans un contexte où l’on confond opinion/vision du monde avec information et où place est laissée à l’individu d’exercer en toute liberté sa propre rationalité et moralité, et puisque certaines chaînes de TV sont célébrées comme menant une oeuvre de « réinformation culturelle chrétienne » dans le grand public, il est essentiel de comprendre ce que l’on entend justement par « Christianisme », « chrétiens », ou « Evangile ».

Or, comme le souligne le « théologeek » Olivier Keshavjee dans une note de blogue (5), l’Église est vue comme une association volontaire de gens qui veulent promouvoir certaines valeurs pour eux-mêmes et la société. Ces valeurs seraient affaire de choix personnel, pas des faits que tout le monde doit accepter. Et donc le succès de ces valeurs dépendrait du nombre de ses adhérents. Vu ainsi, selon un certain point de vue, « l’évangélisation » serait alors l’effort de répondre à un certain déclin de civilisation, dans une obsession permanente identitaire « de pureté de la race ». Il en découle l’angoisse existentielle suivante : il serait alors impératif que nous réussissions, quitte à vendre un nouveau « sauveur », attendu comme le « messie » politique, « défenseur de la chrétienté » et censé « sauver la France », au risque d’être « perdus ». Imaginez alors une telle vision du monde véhiculée via une stratégie d’achat/de rachat de médias, allant jusqu’à soutenir une personnalité controversée, multi-condamnée pour provocation à la haine raciale, et pourtant candidat à la prochaine Présidentielle…..

Il est pourtant édifiant de constater que la première évangélisation du Nouveau Testament est l’annonce par Jésus-Christ, non pas de ce Christianisme « Canada Dry »[« la couleur et le goût », mais « pas le Christianisme » de la Bible], mais que le Royaume de Dieu s’est approché. Il ne s’agit pas d’une nouvelle ecclésiale, « identitaire », « exclusive », mais mondiale et publique. Ce n’est pas une question de « valeur », mais de « fait ». C’est une grande nouvelle, qui exige une réponse immédiate. 

Ce Royaume advient quand toute la volonté de Dieu est accomplie, quand sa justice est observée, quand son règne de paix devient réalité, ainsi que le prédisaient les prophètes de l’Ancien Testament. Jésus résume la nature de ce royaume en deux grands commandements : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force », et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », soit deux priorités comme autant d’antidotes aux tentations du tribalisme, du nationalisme et d’un pseudo « christianisme » identitaire et d’exclusion.

Car : « Si nous aimons notre famille par-dessus tout, nous finirons par choisir le bien de notre famille au détriment du bien d’autres familles. Si nous aimons notre pays par-dessus tout, nous choisirons les intérêts de notre pays et nous ignorerons ceux des autres pays. Si nous aimons notre intérêt personnel par-dessus tout, nous choisirons de nous servir nous-même au détriment des besoins des autres. C’est seulement si nous aimons Dieu lui-même par-dessus-tout que nous pourrons aimer et servir tout le monde, toutes les familles, toutes les catégories, tous les peuples » (Jonathan Edwards, cité par Gilles Geiser, « un moi pour aimer l’essentiel », p 127)(6)

Jésus vient renverser l’ordre établi de nos vies pour y établir son règne de justice, de paix et de joie. Il attend le sacrifice de notre « oui » d’acceptation et nous invite à le suivre, comme à manifester que « le règne de Dieu s’est approché ».

Cela consiste à faire, au Nom de Jésus et à Sa suite, des choses significatives dans la vie des gens, portant un fruit immédiat dans leur vie : non pas rompre des lances avec des inconnus sur les réseaux @sociaux, relativement sur des sujets futiles ou clivants, ou servir de caisse de résonance à tous les tapages médiatiques, mais « guérir les malades, chasser les démons, purifier les lépreux et ressusciter les morts » (Marc 16v15-18Matt.10v7-8Luc 10v1-9.…), sans oublier : laver les pieds des autres croyants, prendre un repas en Sa mémoire, baptiser et enseigner les personnes, même issues des nations non juives, – aimer les ennemis….

Tout cela « au Nom de Jésus », le seul Seigneur, « Dieu sauve » mais aussi « Dieu élargit ». Et non pas « Dieu enferme » ou « nous nous enfermons » par crainte des autres (Jean 20v19). C’est ainsi que Jésus est venu aussi renverser les murs de séparation (ou de « confort » ?) (Eph.2v14 et ss), et non pour les renforcer ou en construire d’autres.

De tout temps et encore aujourd’hui, c’est au Nom de Jésus, avec amour et humilité, que les chrétiens agissent et font ce qu’ils ne sauraient pas faire par eux-mêmes : élargir l’horizon de leurs frères et/ou de leurs prochains en les faisant sortir de là où ils (se) sont enfermés, pour leur faire connaître « une vie (toujours plus) abondante », et autres choses significatives de nature à porter un fruit immédiat dans leur vie.

Profitons alors de cette période de fêtes de Noël et de fin d’année pour décoller nos yeux des discours politiques et faire une cure des chaînes d’opinion et autres plateaux TV, pour nous (re)plonger dans le message de l’Evangile et de la Bible :

« Jésus-Christ est venu pour détruire les œuvres du diable » (1 Jean 3v8), lequel est l’accusateur, le menteur, le diviseur et le meurtrier « dès le commencement ».

Jésus-Christ est le sacrifice ultime (Hébr.7v27), rendant vains et inutiles tous les discours et raisonnements du style « vous avez peur, vous avez raison d’avoir peur, on vous comprend, voici les bouc-émissaires ». 

Dieu, qui ne fait pas de favoritisme, est le Dieu des orphelins, des veuves, des pauvres et des étrangers (cf Deut.10v17-19). Nous ne sommes pas « ici chez nous » (justifiant que « d’autres » n’auraient pas leur place) mais bien « chez Lui », « comme des émigrants et des hôtes » (Lévit. 25v23).

« La véritable pratique religieuse » selon Dieu n’est pas «  saisir une bonne affaire, ni malmener ses employés », ou se quereller, se disputer, donner des coups de poing, mais plutôt, notamment : « libérer ceux qui sont injustement enchaînés, les délivrer des contraintes qui pèsent sur eux, rendre la liberté à ceux qui sont opprimés, supprimer tout ce qui les tient esclaves » (Esaïe 58v3-6. Voir aussi Jacques 1v27, pour « la vraie religion »).

Redécouvrons dans la Bible que l’accueil de l’étranger est une préoccupation transversale de l’Ancien Testament (cf Deut.10v17-19, Ps.146v9, Lévit.25v23, Ex.22v21, Deut.27v19….) et que la non stigmatisation des personnes (ou des groupes de personnes) est une préoccupation permanente du Nouveau Testament. Ainsi, par exemple, comme nous l’enseigne la généalogie de Jésus en Matt.1, le Messie n’est pas obsédé par « la pureté de la race » (7). Voir aussi Luc 9v51-56, 10v25-37 ; Eph.2v11-18…..

Souvenons-nous enfin, durant cette période de Noël, que Dieu est ancré dans le réel et nous a rejoints dans le réel, en Jésus-Christ, lequel est « la vérité » (Jean 14v6).

Méditons cette scène de « La Dernière Bataille », le dernier tome de la série « Les Chroniques de Narnia » de CS Lewis, où il y est notamment question de nains individualistes et sceptiques à un point qu’ils se retrouvent prisonniers dans une réalité alternative, « une prison mentale », celle qu’ils se sont forgée dans leur propre esprit. Ayant choisi « la rouerie plutôt que la foi » (ou la confiance), ils ne laissent plus personne les aider à discerner/reconnaître le réel [incapables de voir, sentir ou d’apprécier des mets succulents, persuadés de « manger du foin » ou de boire « de l’eau sale dans un auge qui aurait servi à un âne », quand il s’agit d’excellent vin dans une coupe d’or], « si soucieux de ne pas se faire avoir qu’on ne peut (plus) le leur faire savoir ».(CS Lewis. La Dernière Bataille, Les Chroniques de Narnia, T VII. Gallimard jeunesse 2008, folio junior, pp 169-175). Ils se retrouvent donc « immunisés » à la vérité, au réel.

Réajustons-nous donc dans notre rapport avec la vérité et le réel, sachant que « les faits résistent à l’interprétation, le réel résiste à l’imaginaire, et la loi résiste au désir » (8). Soyons de ceux qui aiment la vérité (2 Thes.2v10). Relisons 1 Jean 1v8 et ss qui concerne le rapport à la vérité, et la façon dont nous pouvons nous replacer dans la justice de Dieu en étant réalistes quant à ce que nous vivons vraiment intérieurement.

Et, particulièrement, reconnaissons nos limites, en réfrénant nos appétits. Apprenons de Moïse, qui a été un « géant ». Sauf que, « comme pour tous les humains, sa mission n’a pas été couronnée de succès à cent pour cent puisqu’il est mort à la veille d’entrer en terre promise. Il a eu du mal à accepter cet inachèvement, mais personne n’est immortel, tout le monde a ses limites. Chacun à un Jourdain qu’il ne franchira jamais ! » (9)

Notes :

(1) Le dossier « commission d’enquête sur la concentration des médias » est à découvrir sur Public Sénat. Avec des propositions pour réformer les dispositifs existants.

(2) A lire, cet excellent article de Caroline Bretones, intitulé « Qui a peur du grand remplacement »[ce vieux fantasme agité notamment par certains candidats à chaque élection] et publié sur le site des Attestants : « Cette peur tapie tout au fond de nous, vieille comme Caïn, qui nous fait voir en l’autre un danger plutôt qu’un frère et nous fait croire que notre place est menacée. L’étranger tout seul ne nous fait pas peur quand il s’agit d’une personne que nous pouvons identifier, accueillir, soutenir, aimer. Mais quand l’étranger se conjugue au pluriel, cette altérité nous questionne, nous déstabilise et nous inquiète. Parce qu’elle nous rappelle douloureusement que nous ne sommes pas capables d’assumer vraiment la diversité, qu’elle soit culturelle, ethnique, liturgique ou théologique ; mais plus encore, parce qu’elle vient questionner notre identité, tout autant que notre manque de convictions, d’enthousiasme et d’audace ».

(3) Parmi ces médias indépendants :

Bastamag, un média d’intérêt général, indépendant, sans publicité et en accès libre en ligne, investi sur les enjeux sociaux, écologiques et démocratiques. Un journalisme d’impact, nourri de reportages et d’enquêtes. [découvrir pourquoi et comment soutenir ce média, notamment via le moteur de recherche Lilo] ;

Brief Me, la newsletter qui nous donne rendez-vous chaque soir, par mail, pour tout comprendre des grands sujets de l’actualité, sans parti pris, de façon sobre et sans pub. L’accent est mis sur l’international, l’environnement et les technologies, avec une mise en avant des informations positives telles que des projets ou des initiatives permettant de trouver des solutions à des problèmes. Dans la perspective de la Présidentielle 2022, Brief Me propose également une édition spéciale, baptisée « Des idées pour la France ». Deux fois par mois, la rédaction de B‌r‌i‌e‌f‌.‌m‌e analyse une des propositions présentes dans le débat de la campagne, en nous expliquant le contexte de la proposition et en présentant les arguments pour et contre pour nous permettre d’affiner votre propre opinion.
Brief Me, c’est aussi, notamment une fois par mois un panorama, ou une synthèse complète sur un sujet d’actualité, qui le replace dans son contexte, en récapitule les grandes étapes et en explique les implications. Et encore : Brief Me éco et Brief Me science.

Il est possible de tester Brief Me gratuitement et sans engagement pendant 30 jours, comme de découvrir ses coulisses ici.

(4) Lire cet entretien sur le site de France culture

(5) Voir sur http://www.theologeek.ch/2015/02/27/evangeliser-dans-le-contexte-de-la-secularisation/

(6) Voir notre recension de cet ouvrage.

(7) Voir notre article à ce sujet

(8) Formule du Pasteur Boucomont, publiée sur son compte twitter (10/11/21)

(9) Antoine Nouis, Découvrir la Bible en 100 pages. Editions Bibli’O, 2021, p 24

Dieu avec nous. Tous les jours

« Notre Dieu est souvent trop petit, parce qu’Il est trop religieux », constatait John Stott, dans « Le chrétien et les défis de la vie moderne »(Sator, 1987). Or, Dieu n’est pas seulement « le Dieu du dimanche ». Ce serait trop commode pour nous. Il est le Dieu du quotidien, du concret, de la vie. Il s’est révélé en Jésus-Christ, lequel est aussi appelé « Emmanuel », « Dieu avec nous ». C’est ainsi qu’Il est grand.

Voici une vidéo, sorte de parabole moderne, pour illustrer à quel point Il est « avec nous, tous les jours ». Il l’a promis. Et nous ? Sommes-nous « toujours avec Lui » ?

 

“De toutes nos forces”, aimons notre Dieu…

… et, “comme nous-mêmes”, notre prochain…..(1)

« De toutes nos forces », un film de Niels Tavernier, 2014, avec Jacques Gamblin et Fabien Héraud

« De toutes nos forces », un film de Niels Tavernier, 2014, avec Jacques Gamblin et Fabien Héraud

Qu’est-ce que le Christianisme ? « Une relation » et « non une religion », a-t-on coutume de dire. Quoique « religion » (du latin « re-ligio ») signifie « relier à nouveau à Dieu »…

Le Christianisme est relation. Avec Dieu, par et en Jésus-Christ, ainsi que « les uns avec les autres » sur une base commune (Jean 17, 3 ; 1 Jean 1, 3). Il n’est pas un chemin en solo, même si la qualité de nos relations avec les autres dépend de notre relation personnelle avec Dieu.

Surtout, « le christianisme nous rappelle que nous avons besoin les uns des autres », écrit le pasteur Gilles Boucomont, parlant des “bienfaits de l’Eglise”-celle de Jésus-Christ, dans « Mener le bon combat » (Ed. Première partie, pp. 247-249.)

« C’est un « sport collectif ». Nous faisons corps. Ne penser qu’à son salut personnel est une marque d’immaturité dans la foi, ne se préoccuper que de son confort spirituel est le signe d’un individualisme avancé. « Sans moi vous ne pouvez rien faire ». Jean 15, 5. (…) La communauté, soudée par l’amour du Christ et pratiquant la redevabilité, devient une vraie cuirasse de sécurité pour les croyants. Ils ne sont pas seulement protégés par Celui qui est leur rocher et leur abri, mais ils le sont aussi par l’Eglise…

Ce qui est construit ensemble est plus solide. Et le soin apporté au plus petit fait grandir aussi le plus grand. Cette démarche est tout sauf déresponsabilisante, car elle vise à créer un maximum de dépendance non pas à l’égard des personnes, mais à l’égard de Dieu ». (op. cit.)

Ce principe me paraît magnifiquement illustré dans le film « De toutes nos forces », de Nils Tavernier (2014), avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy et le jeune Fabien Héraud (comédien non professionnel) : l’histoire d’une famille composée d’un père, d’une mère et de deux enfants. Mais Julien, le fils qui rêve d’aventures et d’une relation amoureuse – d’une vie excitante – est littéralement frustré et coincé : 1) par son lourd handicap (il est infirme moteur cérébral, en fauteuil roulant) ; 2) entre un père, ancien coureur de fond et chômeur, distant, trop distant, et une mère aimante, trop aimante, présente, trop présente.

Une famille et un couple au bord de l’éclatement

Or, à la veille de ses 18 ans, Julien ne veut plus être traité en enfant que l’on doit protéger de tout et décide de vivre ses rêves. Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui à « l’Ironman », le triathlon de Nice(2). Dans un premier temps, le père refuse, ne s’estimant pas capable d’un tel exploit. Mais Julien ne “lâchera rien”, contraignant son père à le suivre et ressoudant le couple.

Un (mélo)drame tiré d’une histoire vraie : celle d’une redoutable épreuve qui réconcilie un père avec son fils handicapé. Duo sportif ne formant qu’un, témoignant d’une magnifique communion, le père et le fils tenteront d’atteindre leur but, “de toutes leurs forces”.

« De toutes nos forces » est donc le titre d’un beau film. L’expression évoque ce commandement d’aimer (Notre) Dieu…. « de tout notre cœur, de toute notre âme et de toutes nos forces » (Deut.6v 52)(3) Avec ce « second commandement, qui lui est semblable » (ou complémentaire), comme le rappelle le Seigneur Jésus (Matt.22,v37-40) : « aimer (notre) prochain, comme (nous)-même ».

Même si ce n’est sans doute pas l’intention première du réalisateur, le film me paraît également être une illustration de la vie chrétienne, autant dans sa dimension individuelle que collective (ici, au sein du noyau « famille »), et de ses vertus dites théologales, telles la foi, l’espérance et l’amour (1 Cor.13v 13) :

C’est cette puissance de l’amour, de l’espérance et de la foi – celle en Dieu qui déplace des montagnes (cf Marc 11v22 : l’action se passe d’ailleurs en Haute-Savoie) qui s’avère être le moteur de la reconstruction d’une famille en décomposition, comme de la véritable émancipation, réellement libératrice(4).

On relèvera enfin le rôle de la sœur aînée, modèle de la « sœur en Christ » et de l’amour fraternel, qui « supporte », soutient, édifie, honore (cf 1 Cor.13v7 ; Col.3v12-14), avec l’idée de réciprocité et de redevabilité (voir son touchant discours lors de la scène du repas d’anniversaire de Julien au restaurant)

Sans oublier la place essentielle du père (notre génération manque de véritables pères, constate-t-on), censé être un modèle, celui qui inspire, qui enseigne, qui « prépare au dehors », et cet équilibre nécessaire, vital, au sein de la famille, avec la mère, celle « qui nourrit », veille et entoure.

 

Voir aussi : http://www.europe1.fr/Cinema/De-toutes-nos-forces-handicapes-ils-ont-ete-bouleverses-1924655/#

Et la bande annonce du film :

 

Notes :

(1) Cet article a été  initialement écrit, en tant qu' »inédit », pour  « Les Cahiers Libres » et publié le 23/05/14.

(2) Une épreuve de 226 km où le père devra tirer, porter et pousser le fils sur la terre et en mer : 3,8 km de natation, 180,2 km de cyclisme puis un marathon (42,195 km) en course à pieds

(3) Avec ce bel exemple donné par le Roi David en 2 Sam.6v14-16

(4) Le véritablement affranchissement étant en Christ, comme ce dernier le dit lui-même : « si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8v36)

 

« Le Christianisme n’est pas une religion »

Le Christianisme n’est pas une religion, mais l’acceptation de l’amour de Dieu(cf Jean 3v16) et le désir de vivre pour Christ, « qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi »(cf Galates 2v20), ai-je lu sur un feuillet du calendrier de la Bonne Semence, daté du 06 mars 2014.

C’est absolument vrai.

« Je dirai même plus », le Christianisme,

c’est aussi une rencontre et une relation avec Celui qui est « le chemin, la vérité et la vie »(Jean 14v6), « le Dieu véritable et la vie éternelle »(1 Jean 5v20). Une rencontre et une relation de nature à nous transformer et à nous réconcilier avec Dieu, nous-mêmes et les autres. Une relation à la fois « verticale » et « horizontale », qui nous permet de vivre véritablement avec et pour Dieu, et les autres.

Cette relation pleine de sens, Dieu la veut et l’a rendue possible, par Jésus-Christ. Resteras-tu en dehors ?