Foireux liens de novembre(18) : Réforme, « bonbons d’Halloween », éducation et technologies, politique et élections

Après une période de congés bienvenus, au cours de laquelle cela a été pour moi « interniet », nos Foireux liens » sont de retour, en ce mois de novembre ! Au menu : la Réforme protestante, les bonbons d’Halloween, des réflexions sur la technologie et la paternité intellectuelle(vs « droit d’auteur »), ainsi que quelques articles plus « politiques ». Evidemment, ne pas tout lire « d’une traite » et « en diagonale » !

Quel "partage des tâches" dans le couple Luther ? Par Andy Singer

« Les 95 thèses de la femme de Luther »
Par Andy Singer ou comment vivre les principes de la Réforme aujourd’hui ?

La Réforme a 500 ans !
Une partie du monde a fêté halloween le lundi 31, mais pour les protestants, cette date est celle de « la fête de la réforme » : une occasion de se souvenir des 95 thèses de Luther contre les indulgences, que ce dernier a affichées le 31 octobre 1517 sur la porte de l’église du château de Wittenberg, ce qui a marqué le lancement de la réforme ! En quoi est-ce important, pour nous, protestants ? Comme le souligne Ludivine, sur son blogue « ellecroit.com », il ne s’agit pas « juste de se rappeler de la réforme pour faire du « sentiment » sur notre passé mais de saisir l’occasion de redire notre attachement à ces notions essentielles de la réforme et de continuer à lutter pour que cela reste une réalité pour nous encore aujourd’hui ». Suit un rappel des « 5 solas » de la Réforme.

Vous étiez occupés à faire autre chose ce 31 octobre 2016 ? Ce n’est pas très grave, puisque nous aurons une année entière (2017) pour fêter 500 ans de Réformes et vivre la fraternité. Plus d’infos sur le portail de la Fédération Protestante de France (FPF).

Dietrich Bonhoeffer, une figure protestante à redécouvrir aujourd’hui : Du 11 au 13 novembre prochain, le pasteur Steve Bezner viendra à Paris pour enseigner un cours sur Dietrich Bonhoeffer dans le cadre du cursus de formation théologique #Transmettre. Sur « Le Bon Combat », un blog « réformé d’un point de vue théologique et baptiste d’un point de vue ecclésiologique », Guillaume Bourin lui a demandé d’expliquer pourquoi tous les évangéliques devraient connaître un théologien « néo-orthodoxe ». Alors, certes, « il est l’exemple même de la foi inébranlable. Sa résolution d’aller au martyr alors qu’il aurait pu aisément choisir une autre voie nous pousse à la réflexion ». Mais « la plupart de ceux qui en appellent à Bonhoeffer font référence à sa mort (entre les mains des nazis, ndt.). Or, « il y a beaucoup plus à apprendre de sa théologie. Dans les faits, sa vie est bien plus riche d’instruction que sa mort ».

« Les bonbons d’Halloween » : Des nanoparticules potentiellement cancérogènes dans plus de 100 sucreries pour enfants. Vous avez peut-être déjà repéré la mention de ce colorant sur des produits alimentaires : le « E171 ». Il s’agit de dioxyde de titane. Il sert à améliorer l’aspect du produit en lui donnant une blancheur immaculée ou en faisant briller bonbons et glaçages. Une enquête de l’association Agir pour l’environnement révèle que plus de 100 produits destinés aux enfants contiennent ce colorant : bonbons Têtes brulées, Elodie, Fizzy, chewing-gumAirwaves, Hollywood, Freedent, Malabar, confiserie M&M’s (Mars), Skittles, gâteaux LU, chocolats Milka (Mondelēz International), décorations gâteaux Vahiné (McCormick)…Problème : le dioxyde de titane contient des particules d’un diamètre moyen de 100 à 130 nanomètres (….) une « bombe sanitaire » dans la mesure où ces particules peuvent avoir des effets mutagènes, cytotoxiques, cancérigènes, voire même neurotoxiques. Or, les enfants sont en première ligne : ils ingurgiteraient deux à quatre fois plus de titane que les adultes du fait de leur consommation de sucreries. La suite à lire, sur Bastamag.

Technologies et Education :
Pour mieux éduquer au numérique à l’école, faut-il d’abord apprendre aux élèves…..à s’en passer ? Les écrans et le numérique prennent de plus en plus de place dans l’enseignement et dans la vie des jeunes élèves. Faut-il en avoir peur, pour la qualité de l’apprentissage comme pour la santé, notamment chez les plus jeunes ? Tout dépend de l’utilisation qui en est faite, clament certains. D’autres appellent à une école sans écran, du moins au primaire et au collège. Karine Mauvilly, historienne et juriste, puis enseignante en collège, a observé la mutation en cours avant de démissionner de l’Éducation nationale. Elle est l’auteure, avec Philippe Bihouix, de l’essai : Le désastre de l’école numérique. Plaidoyer pour une école sans écrans, aux éditions du Seuil. Rencontre et entretien à découvrir sur Bastamag.

Le mobile détruit-il internet ?
« Cool, entre vos mains vous me lisez certainement avec un Smart phone . Mais savez-vous que votre geste du doigt détruit (un peu ) notre monde de culture, de connaissance ? Hum… vous ne captez pas ? » Alors suivez Zeboute, qui vous explique tout cela sur son blogue.
« Droit d’auteur » vs « paternité intellectuelle » ? Une nouvelle série de 6 articles de Yannick Imbert consacrée à la paternité intellectuelle, publiée sur le blogue « Le Bon Combat », suite à deux très courtes contributions de ce dernier sur le droit d’auteur en réponse à un autre article publié auparavant.

Politique/élections :

Alors que l’on s’apprête à voter pour un nouveau président ou pour une première présidente aux USA, le 08 novembre prochain, et en attendant la présidentielle française de fin mars 2017, sur quels critères voter ? Peut-on discerner ce qui, « en politique, est chrétien et ce qui ne l’est pas » ?
Quelques pistes de réflexion, sachant qu’aucun parti ne saurait se dire « plus chrétien que moi tu meurs », vu que l’Evangile « a de quoi déranger tous les partis » :

« Petit manuel politique » des évêques de France : une invitation à « laisser la colère et la politique », pour mieux retrouver le sens « du » politique.
Une « explication de texte » donnée par le journaliste Patrice de Plunkett du livret du conseil permanent de la CEF – Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique : « une analyse très ferme de l’impasse de la politique contemporaine, symptôme d’une société asservie au non-sens et à la marchandise ». Et face à toutes ces impasses, ce document « perspicace » de la CEF invite à « ressusciter le politique », qui est… « mort », « tué par la politique ».

Que dit la Bible sur le racisme et la xénophobie ? Peut-on entretenir en toute bonne conscience certaines attitudes amères ou considérations condescendantes envers tel ou tel groupe tout en se proclamant chrétien ? Pour répondre à cette question, Guillaume commence par définir la notion même de racisme ainsi que celle de race, puis examine si ces concepts se retrouvent dans les Ecritures, puis propose cinq raisons pour lesquelles la révélation biblique ne peut pas s’accorder avec quelque forme de racisme que ce soit. A écouter sur le site « du Bon Combat ».

De bonnes raisons de prendre ses distances avec tel ou tel candidat :
Depuis la diffusion des propos sexistes et particulièrement vulgaires de Donald Trump tenus dans une vidéo en 2005 le 7 octobre par le Washington Post, « on ne compte plus les responsables et militants républicains qui prennent leurs distances avec le candidat de leur parti. Y compris chez les évangéliques, dont beaucoup appellent à ne plus voter pour le candidat républicain », relève le journaliste Henrik Lindell sur son blogue. « Dans les milieux chrétiens conservateurs, beaucoup en sont à se demander pourquoi il a fallu attendre (cette vidéo) pour se convaincre du caractère moral rédhibitoire du candidat. Celui-ci a déjà, entre autres, traité les mexicains de violeurs, défendu la torture, proposé d’interdire les musulmans de séjourner dans le pays et insulté 273 personnes sur son compte twitter sans que cela n’émeuve grand monde chez les chrétiens conservateurs. Dans un long éditorial pour Christianity Today, la revue évangélique de référence[« Speak Truth to Trump » : Evangelicals, of all people, should not be silent about Donald Trump’s blatant immorality. Andy Crouch/ October 10, 2016 Voir aussi http://www.christianitytoday.com/gleanings/2016/october/most-evangelicals-not-voting-trump-beliefs-identity-lifeway.html ], le directeur du magazine, Andy Crouch, critique ce réveil si tardif chez ses frères et sœurs : « Tout le monde sait ce qu’est Trump et chacun a pu le constater pendant des décennies. » Personne, dit cet évangélique, n’illustre mieux la chair qu’il faut faire mourir sur la terre dont parle Paul dans sa lettre aux Colossiens (3, 5) : « l’immoralité sexuelle, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie ». Il n’y aurait donc pas d’excuse valable chez ces évangéliques de voter pour Trump….

….A moins de choisir de le soutenir coûte que coûte : Ainsi, pourquoi les États américains les plus pollués sont ceux qui votent pour les Républicains ? Pourquoi les citoyens directement confrontés à des désastres écologiques vont-ils voter Donald Trump, le candidat qui veut supprimer les régulations environnementales ? La sociologue Arlie Hochschild a mené l’enquête pendant cinq ans, sur les terres de Louisiane, un des États les plus pauvres et les plus conservateurs des États-Unis. Son ouvrage, Étrangers dans leur propre pays : Colère et deuil au sein de la droite américaine, est une plongée dans le monde des électeurs de Trump. Rencontre avec un « écologiste version Tea Party » : sa fierté blessée, ses contradictions, sa vision du monde et ses convictions antagonistes.

« Trump : messie politique pour les born again blancs » ? On dit que « les évangéliques soutiennent Donald Trump. Mais lesquels ? Analyse du sociologue et historien Sébastien Fath sur son blogue.

« Le moindre mal de l’un est rarement le moindre mal de l’autre » :
Mais tout choix électoral n’est pas si simple, vu qu’ « actuellement, aux Etats-Unis comme en France les campagnes électorales ont davantage tendance à semer la confusion dans l’esprit des électeurs indécis qu’à les éclairer. Au jeu des petites phrases, de la communication, du story telling, de la diabolisation de l’adversaire et des promesses qui n’engagent que ceux qui les croient les citoyens qui n’ont pas encore cédé aux démons de l’abstention sont le plus souvent désorientés. Certes, on n’a pas souvent le choix de voter pour un candidat dans lequel on croit vraiment et on se rabat souvent sur le moindre mal : après tout la politique n’est-elle pas l’art du possible ? Mais là encore, l’électeur déboussolé (…) est perplexe ». Quand nous discutons « avec des amis par ailleurs aussi sincères et instruits que (soi), nous aboutissons à des conclusions souvent très éloignées : le moindre mal de l’un est rarement le moindre mal de l’autre ». Réflexion d’un blogueur catholique, qui « prend le temps d’y penser ».

La clé serait-elle, face à l’Extrême-droite, « d’écouter, comprendre agir », plutôt que de flatter les bas instincts ? Le quotidien La Croix diffuse à tous ses abonnés un numéro de la Revue Projet, dirigée par les jésuites du CERAS, intitulé « Extrême-droite : écouter, comprendre agir ». La réalisation de ce numéro tiré à 100 000 exemplaires a été rendue possible par des dons recueillis dans le cadre d’un financement participatif (40 000 euros auraient été récoltés) et le soutien de dix mouvements catholiques : l’ Action catholique des Milieux Indépendants ; CCFD-Terre solidaire ; Chrétiens en Forum ; Délégation Catholique pour la Coopération ; Justice & Paix ; Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne ; Pax Christi ; Scouts et guides de France ; Secours catholique ; Semaines Sociales. Pourquoi un tel numéro ? Parce que , comme l’explique Jean Merckaert, rédacteur en chef de la Revue Projet, dans son éditorial, « les idées d’extrême droite ne cessent de progresser, en France, dans les discours et dans les urnes, y compris parmi les jeunes, les fonctionnaires, les femmes, les catholiques, voire chez les enfants d’immigrés, des catégories de population que l’on croyait, jusqu’ici, plus hermétiques. Ses idées sèment le trouble. Le Front national, défenseur des petits, vraiment ? Le phénomène interroge. De quoi est-il le symptôme ? Quelles réponses ? Si l’extrême droite est un leurre, les ingrédients qui font son succès sont bien là. S’il est nécessaire qu’au nom des valeurs humanistes ou évangéliques, des autorités morales et religieuses tracent des lignes rouges à l’attention des indécis, les condamnations seront vaines face au SOS lancé par nombre d’électeurs du FN. Car leur revendication première est existentielle. Exister. Être reconnus. Compter pour la société, et que la société compte sur eux ».
Découvrir quelques articles sur le site de la revue.

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