
S’il devait y avoir « un 11ème commandement », ce serait celui-ci : « tu ne copieras pas sur le voisin », soit le commandement, pour le peuple de Dieu, de se distinguer des autres peuples.
De là cet enjeu et ce défi : comment être vraiment « chrétiens » – c’est à dire des femmes et des hommes, non seulement « pour le Christ », mais « du Christ » durant l’actuelle saison électorale, à l’heure où souffle un « esprit de rébellion » ? Etre chrétien, c’est manifester qui règne véritablement dans ce que nous sommes, ce que nous disons, pensons et faisons. C’est aussi espérer davantage dans le retour de Son Seigneur, en manifestant que Son règne s’est approché, que dans le résultat d’une élection ou d’un sondage.
C’est pourquoi, comme me l’a récemment rappelé un ami, les femmes et les hommes du Christ savent et se doivent de s’exhorter à ce sujet – particulièrement quand nous sommes tentés de nous mettre « en campagne » -, à savoir que la saison électorale n’est pas celle de l’ouverture de la chasse, « où l’on se tire dessus à vue ».
En effet, nous avons beaucoup mieux à faire. Par exemple, prier pour les autorités, une exhortation biblique (selon 1 Timothée 2v1-4) toujours vraie, et encore plus vraie aujourd’hui.
Etre chrétien, être une femme ou un homme du Christ, se manifeste dans une façon particulière de prier pour les autorités.
A ce propos, je me permets de citer et renvoyer à une « ancienne » méditation du pasteur Gilles Boucomont sur le sujet(1), datant de 2020, introduite par la fable des arbres de Yotam. Celle-ci, relatée dans Juges 9v7-15, est très édifiante en ce qu’elle nous dit « comment on fait les rois », et parce que « le rapport avec les élections n’est en aucun cas fortuit ou indépendant de (la) volonté (du prédicateur) » !
En effet, « Jésus savait bien que la gloire d’un jour allait le mener à la croix. C’est pour cela qu’il n’arrive pas sur un char doré, mais bien sur un ânon, pour signifier qu’on ne l’aura pas au jeu de la gloriole. Sa gloire, il ne la tire pas de l’acclamation des humains mais de l’approbation de Dieu lui-même. Il n’est pas le roi que les humains veulent, de toute façon ». Dans la parabole de Yotam, les arbres « plébiscitent » un candidat-roi supposé « pour ses qualités ». Et « ils en plébiscitent tout une série, les uns après les autres. Mais le besoin d’avoir un roi n’a d’égal que le dénigrement permanent que les arbres ont pour le pouvoir en place. Voyez leur dédain : Ces politiques sont tous pourris ! (ce qui est parfaitement faux) et c’est nous qui les avons élus. Voyez la contradiction méprisante. Les arbres crient pour avoir un chef et en même temps quand c’est leur tour de prendre des responsabilités, on voit le mépris réel qu’ils ont pour les structures d’autorité, puisqu’ils qualifient le pouvoir qu’on leur demande d’exercer « d’agitation ». ‘Est-ce que je vais abandonner… pour aller m’agiter au-dessus des autres arbres ?’
Et le résultat est là [dans la fable], c’est le buisson d’épine qui va gouverner. C’est donc au nom de l’évangile que nous devons réhabiliter la considération pour les institutions politiques [mais aussi médiatiques, religieuses…], car sans cette considération et se respect, rien ne peut fonctionner. Nous ne pouvons pas détruire ceux que nous avons fait monter en autorité, car c’est bien nous qui les avons placés à ces postes. Nous nous comportons comme cette foule qui s’enthousiasme aux portes de Jérusalem au jour des Rameaux, et pour le coup, nous devenons des rameaux qui s’agitent, qui s’agitent pour rien car ils ont été taillés sur les arbres alentours et dans trois jours ils seront complètement secs.
(…..) Jésus n’a pas voulu de ces royautés temporaires et temporelles. Et pourtant il a habité cette figure du roi, il s’est prêté au jeu de l’entrée à Jérusalem, avec le prix qu’il devra payer pour cette audace… Son autorité est d’un autre genre. Elle ne jette aucun discrédit, au contraire, sur les pouvoirs humains, mais le Royaume dont il est roi n’est pas de ce monde.
Comment prendrons-nous au sérieux l’autorité de Dieu si nous avons été structuré dans la contestation de l’autorité de l’Etat ? Comment grandirons-nous dans la foi en Dieu le Père, si les figures de la paternité sont toutes détruites, dans une vague d’extermination massive, et que trop peu de nos enfants ne savent vraiment ce qu’est un père ? Comment pourrons-nous annoncer une parole sur la Paix qui vient de Dieu si les uns et les autres n’ont pas goûté à la paix même imparfaite d’une société apaisée ?
Celui qui est entré à Jérusalem, qui est passé par le mont Golgotha et qui est sorti du tombeau [comme nous allons le célébrer à Pâques] appelle aujourd’hui des personnes à laisser tomber l’agitation de leurs rameaux pour habiter les figures de la paternité, militer pour la paix, et s’engager dans la réhabilitation des structures de nos sociétés où les institutions ont été discréditées.
Que Dieu nous donne de comprendre la nature des enjeux prophétiques de ces guérisons collectives que nous avons à vivre ».
Note :
(1) A lire sur http://1001questions.fr/aunomdejesus/pourquoi-prier-pour-les-autorites/