Recul du gouvernement espagnol sur l’IVG : « C’est aux naïvetés qu’il faut renoncer. Pas à l’engagement ».

« …Les hommes faits…dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal ».(Hébr.5v14)

« Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité? ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ? » (2 Cor.6v14)

« Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu’il la demande avec foi, sans douter; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre. Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur: c’est un homme irrésolu, inconstant dans toutes ses voies ».(Jacq.1v5-8)
« Espagne : la droite renonce à limiter l’IVG* : Seuls les naïfs ne s’y attendaient pas », commente le journaliste Patrice de Plunkett  dans un billet du 23/09/14 sur son blogue, avec un petit air de « je vous l’avais bien dit » :
« C’était prévisible dès les grandes manifs espagnoles pour la famille, où le clergé défilait coude à coude avec la droite (le Parti populaire, alors dans l’opposition). Des Français naïfs affirmaient que le mélange catho-droite allait faire des miracles en Espagne, et qu’il n’y avait qu’à l’imiter dans l’Hexagone. Le Parti populaire [« conservateur », équivalent de l’UMP] étant revenu au gouvernement, nos naïfs ont pavoisé quand un ministre a parlé de faire voter une loi limitant l’IVG(…)puisqu’il suffisait de défiler avec la droite, les évêques de l’Hexagone avaient bien tort de s’en garder. Etc. On était en décembre 2013. Dès juin 2014, le projet de loi miraculeux s’est estompé. Le malaise s’est installé dans les rangs catholiques. On découvrait que le si catho M. Rajoy croit surtout aux intérêts du business, lesquels ne reprochent rien à l’IVG ».
Le 28 juillet dernier, en écho avec d’autres, Patrice de Plunkett prévenait déjà que « la majorité parlementaire et le gouvernement PP – Partido popular » étaient en passe d’ « enterrer discrètement » (selon les journaux espagnols) le projet de loi « sur la protection de la vie de l’être conçu et des droits de la femme enceinte »**. Et le 22 septembre, le projet de loi était retiré.
« Alors, faut-il renoncer à l’engagement ? » questionne le journaliste. Et de conclure : « Non : la naïveté n’est pas l’engagement. C’est aux naïvetés qu’il faut renoncer »***.
Nous sommes tous prévenus : cependant, quelle forme d’engagement reste-t-il ? Quelles alternatives ? Politiques(dans quel cadre ?), associatives, ecclésiales ?….

 

Notes :

* Voir aussi : Le gouvernement Rajoy veut lancer une croisade contre l’avortement en Europe (C’était dans LE MONDE, le 28.12.2013) ; « Le gouvernement espagnol renonce à limiter l’avortement : Adopté en avant-projet de loi en décembre 2013, le texte controversé ne sera pas transformé en projet », titre la Croix, le 23/9/14 : « C’est le premier recul du gouvernement conservateur sur une loi phare. Les pro-vie dénoncent une trahison » ; « Loi sur l’avortement : Rajoy fait marche arrière : C’était l’une des promesses électorales de Mariano Rajoy. Présenté fin 2013, le projet de loi réduisait considérablement le droit à l’IVG pour les Espagnoles. Face à la polémique suscitée, le chef du gouvernement vient d’annoncer l’annulation de cette réforme ». Un article de Courrier international (23 Septembre 2014) ; « Loi sur l’avortement en Espagne : Rajoy confirme sa reculade. » C’est sur Famille chrétienne, daté du 25/09/14.

**« L’interdiction de l’IVG ne passera pas en Espagne… » Par Laura Guien pour Slate (11.02.2014)… « …du moins telle qu’elle a été initialement présentée. Le projet Gallardón ne représente pas la volonté de la majorité des Espagnols, ni même du Partido Popular, au pouvoir ».  Un intéressant article qui relève que « …les décisions prises par le gouvernement Rajoy en amont sur le plan des politiques de santé n’ont eu pour but que d’écorner l’ancienne loi de 2010, beaucoup plus progressiste. La sécurité sociale a cessé de financer les contraceptifs hormonaux de dernière génération, ils n’ont pas prévu de mécanismes pour promouvoir l’accès aux services de planification familiale des communautés les plus vulnérables, explique le président de la Fédération de planification familiale et natale…[Et ce, d’autant plus que ledit gouvernement Rajoy s’était livré à des coupes sombres dans les budgets…de l’éducation et de la santé ! cf http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20120410trib000692819/mariano-rajoy-place-l-education-et-la-sante-publique-sur-la-sellette.html  ; http://fr.myeurop.info/2012/04/10/l-espagne-sacrifie-la-sante-et-l-education-5174 ]Pour la gynécologue Isabel Serrano, cette position est très incongrue: «Tout le monde sait que le seul moyen de faire réduire les taux d’avortement, ce n’est pas de l’interdire mais de donner accès à une éducation sexuelle et aux moyens contraceptifs.» Une incohérence dans la politique qui a fini de polariser les professionnels de santé ».

*** En contrepoint, lire cette réponse ambigüe d’une personnalité qui vient de faire « son retour » sur un autre sujet. La dite réponse ayant entraîné plusieurs réactions ici, et . Et avec le point de vue de cette autre personnalité sur le même sujet et d’autres.

D’actualité encore, cette lettre ouverte de  députés de la majorité demandant à ce que la France porte le débat sur la GPA devant la grande chambre de la CEDH(Cours Européenne des Droits de l’Homme). Le délai expire le 26 septembre. Sont-ils courageux ou « candides » ?

Laisser un commentaire