L’attachement à tes faux dieux ne fera pas « décoller ta vie »….mais « collera tes yeux »(Lisons ensemble Esaïe/5)

Le contact avec les faux dieux est « mal vu » de Dieu, car cela rend aveugle…

Retour de notre lecture biblique du livre du prophète Esaïe, entamée ici.

D’habitude, il s’agit de lire attentivement le chapitre et d’être attentif à 1)ce que nous apprend le chapitre sur la nature et la personne de Dieu ; 2)ce que nous apprend le chapitre sur la nature et le caractère de l’homme, et enfin, 3)ce que nous apprend le chapitre sur les engagements de Dieu vis à vis de l’homme.

Concernant ce chapitre, voici quelques suggestions d’étude supplémentaires : que nous apprend le chapitre sur la nature des idoles, ainsi que sur les attitudes de l’homme face aux idoles et à Dieu ?

Qui est au service de qui ? Qui façonne qui ? Dans quel but ?

Existe-t-il encore des idoles ou des formes d’idolâtrie dans nos sociétés occidentales, au XXIème siècle ?

Que vaut ce que je fabrique ou façonne ?*
Est-ce une idole ?

Bonne exploration et bonne lecture !

Esaïe 44**

1 Mais maintenant, écoute bien,
peuple de Jacob, mon serviteur,
Israël, toi que j’ai choisi. 2 Voici ce que je te déclare,
moi le Seigneur qui t’ai fait,
qui t’ai formé dès avant ta naissance
et qui viens à ton aide :
N’aie pas peur, peuple de Jacob,
toi mon serviteur,
toi Yechouroun que j’ai choisi. 3 Car je vais arroser
le pays qui meurt de soif,
et faire couler des ruisseaux
sur la terre desséchée.
Je vais répandre mon Esprit sur tes enfants
et ma bénédiction sur tes descendants. 4 Ils pousseront et grandiront
comme des roseaux dans l’eau,
comme des peupliers
sur le bord des ruisseaux. 5 L’un dira : «Je suis au Seigneur» ;
un autre voudra porter le nom de Jacob.
Tel autre inscrira sur sa main :
«Propriété du Seigneur»
et sera fier de porter le nom d’Israël. »

6 Le Seigneur, le roi d’Israël,
lui qui libère son peuple,
lui le Seigneur de l’univers,
te déclare, Israël :
« C’est moi qui suis au point de départ,
mais aussi à l’arrivée.
A part moi, pas de Dieu. 7 Qui donc comme moi
provoque les événements par sa parole ?
Qu’il me raconte tout cela et me l’expose
depuis que j’ai établi les premiers humains !
Et qu’il annonce aux gens
ce qui est près d’arriver. 8 Vous, mon peuple,
soyez sans crainte, n’ayez pas peur.
Je vous l’ai annoncé,
je vous l’ai révélé longtemps à l’avance,
vous le savez bien,
vous m’en êtes témoins.
A part moi y a-t-il un autre Dieu ?
Non, il n’y a pas d’autre Rocher,
je n’en connais aucun. »

9 Les fabricants d’idoles sont tous des nullités.

Et leurs chers objets ne servent absolument à rien :
ce sont leurs témoins à eux,
mais des témoins qui ne voient rien,
qui ne savent rien
et les laisseront bien déçus. 10 Fabriquer un dieu, mouler une idole
qui ne servira à rien, quelle sottise ! 11 Tous ceux qui s’en font les complices
se couvriront de honte.
Les artisans qui la fabriquent
ne sont que des hommes.
Qu’ils se rassemblent tous,
qu’ils se présentent :
ils prendront peur
et se couvriront tous de honte ! 12 Le forgeron aiguise un ciseau,
il le travaille à chaud,
lui donne une forme au marteau ;
il y met toute son énergie.
Mais le travail lui donne faim,
le voilà sans force.
S’il oublie de boire un peu d’eau,
le voilà épuisé. 13 Quant au sculpteur sur bois,
il prend ses mesures au cordeau,
trace le contour à la craie,
travaille la pièce au ciseau
et arrondit le tout au rabot.
Il lui donne une forme humaine,
une belle figure d’homme,
qui restera dans une maison. 14 On réserve un cèdre à couper,
on choisit un chêne ou un térébinthe.
On le laisse grandir
parmi les arbres de la forêt.
Ou bien on plante un pin ;
la pluie le fera pousser. 15 Ce bois servira aux hommes
pour allumer du feu.
Ils en prennent pour se chauffer
ou pour cuire leur pain.
Ou ils en font un dieu,
devant lequel on s’incline,
ils fabriquent une idole
à qui l’on adresse des prières. 16 Ils brûlent ainsi au feu
la moitié de la bûche ;
ils y font rôtir de la viande
et en mangent à leur faim.
Ou encore ils se chauffent
en s’exclamant : « Ah, je me réchauffe,
quel plaisir de voir le feu ! » 17 Avec l’autre moitié de la bûche
ils se fabriquent un dieu,
ils se font une idole,
ils s’inclinent devant elle
et lui adressent cette prière :
« Tu es mon dieu, délivre-moi ! » 18 Ces gens n’ont rien dans la tête,
ils ne comprennent rien.
Ils ont les yeux collés,
ils ne distinguent rien,
et leur esprit est trop borné
pour qu’ils saisissent quelque chose. 19 Aucun ne réfléchit,
aucun n’a le bon sens
ni l’intelligence de se dire :
« J’ai brûlé la moitié de ce bois ;
sur les braises j’ai cuit mon pain
et rôti la viande que je mange.
Ce que je fais de l’autre moitié
n’est qu’une idole abominable.
C’est devant un bout de bois
que je viens m’incliner ! » 20 Non, leurs pensées s’attachent
à ce qui n’est qu’un peu de cendre ;
leur esprit égaré les fait déraisonner.
Leur dieu ne les délivre pas,
mais eux-mêmes ne se disent pas :

« Ce que je tiens dans la main
n’est qu’un faux dieu, c’est évident. »

Notes :

* Voir à ce propos le phénomène de l’« obsolescence programmée » : un « mécanisme qui enferme le consommateur dans un cycle perpétuel de renouvellement de matériel en lui fournissant des produits
trop vite inutilisables ou irréparables »Sur le plan de la technologie, on construit « moins fiable, moins durable et non réparable » ; sur celui du design, il s’agit de « créer artificiellement, par un effet de mode, un effet de vieillissement prématuré en « démodant » les produits ». Et enfin, sur le plan de la législation : on cherche à « obtenir l’instauration de nouvelles exigences légales obligeant la « mise aux normes » par le renouvellement du produit ».

Le rapport entre le chapitre d’Esaïe 44 lu précédemment, les idoles et l’obsolescence programmée ? Fabriquer un tas de choses qui réussit le tour de force de prendre une très(trop) grande dans nos vies, tout en étant parfaitement inutile et peu fiables, sur le long terme…

Sur le sens du « travail », voir encore le documentaire de Pierre CARLES « Volem rien foutre al pais »(2006) : Comment résister à la guerre économique, à la surconsommation, au système? Certains choisissent l’autonomie et des pratiques-certaines plus ou moins discutables-solidaires, marginales ou collectives.

Dans ce cadre, quelle(s)réponse(s)apporteront les chrétiens, sur la base de l’Evangile de Jésus-Christ ?

** Version Français courant

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